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mardi 17 février 2009

Les révolutionnaires du LKP renforcent les rapports de force

Appel du "Comité pour la sauvegarde des libertés" guadeloupéen à une manifestation silencieuse mardi à Pointe-à-Pitre

87,8 millions d'euros, auxquelles s'ajoutent 97,5 millions d'euros d'"autres mesures", tel est le montant des nouvelles mesures du gouvernement pour la Guadeloupe en 2009, selon un tableau présenté lundi par le secrétaire d'Etat, Yves Jégo. Pourtant, au 27e jour de grève générale, le LKP (Lire PaSiDupes sur les éléments qui le composent) a encore fait monter la tension d’un cran et le conflit s'envenime en Guadeloupe.

L’état de la situation

  • La majorité de la population reste dans l’expectative et se plaint des menaces et exactions diverses que subissent les Guadeloupéens qui souhaitent reprendre leur activité professionnelle et ne manifestent pas d’animosité contre les « béké ». Mais la presse ne rend compte que des actes de violence, du spectaculaire au détriment de la majorité silencieuse prise en otage.
  • Plusieurs communes de l'île ont été en proie à des violences dans la nuit de lundi avec des barrages routiers (présentés comme spontanés) en plusieurs points de la périphérie de Pointe-à-Pitre. La matinée de lundi avait été marquée par l'érection de barrages à des points stratégiques, puis par leur démantèlement par les forces de l'ordre. Autant les actions de la matinée semblaient organisées - cocotiers coupés à la tronçonneuse par exemple -, autant celles du soir paraissaient anarchiques, à l’initiative de jeunes gens, le visage masqué par des foulards, avec tous les matériaux à leur portée : troncs, détritus.
  • Ainsi, à Grand-Baie, des groupes de jeunes cagoulés ont érigé des barrages dont certains ont été incendiés. Au Gosier, petite commmune à 5 km de Pointe-à-Pitre, un incendie a été allumé. Des CRS munis de boucliers sont intervenus, accueillis par des jets de pavés pris par les manifestants dans le cimetière, selon un journaliste témoin.
    Sur le pont de La Boucan à Sainte-Rose (Basse-Terre), des groupes de jeunes ont caillassé les forces de l'ordre, selon des journalistes qui ont évoqué des scènes de "guérilla urbaine".
    Ces barrages avaient été levés pour empêcher à nouveau la circulation alors que la réouverture de stations services le week-end avait mis fin à la pénurie d'essence sévissant depuis des jours.

    Caillassées à plusieurs reprises, les forces de l'ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes et détonantes. Une voiture a été brûlée par les manifestants qui s’en prennent désormais aux représentants de l’Etat : la voiture du procureur de la République a été saccagée. Les forces de l'ordre ont été. Trois gendarmes mobiles caillassés ont été blessés, selon la même source, Aucune information n'avait cependant pu être obtenue en préfecture sur ce point.
    Les policiers ont procédé à une cinquantaine d'interpellations.Tous les interpellés du matin on été libérés au bout de quelques heures. Dix ont été convoquées en justice en juin pour notamment "violences avec armes".
  • Malgré près de 200 millions d’euros de mesures gouvernementales, Charlie Lendo, adjoint du leader des activistes du collectif de grève LKP, Elie Domota menace que faute de "satisfaction sur nos revendications, la mobilisation ira s'amplifiant". Lors d'un meeting du LKP à Pointe-à-Pitre lundi 16 au soir de leurs démonstrations de violence, les dirigeants du collectif révolutionnaire ont affirmé qu'ils ne se laisseraient pas "abattre par la répression", et réaffirmé que les revendications formulées par le collectif de syndicats, partis et associations étaient "justes", selon eux. Élie Domota, leader du LKP et du syndicat UGTG, avait déjà durci le ton durant le week-end, accusant une nouvelle fois le gouvernement de manquer à sa parole et avertissant que le mouvement allait "s'amplifier". Quelque soient les efforts financiers de la collectivité nationale.
  • Nicolas Sarkozy reprend la main

  • Le secrétaire d'État à l'Outre-Mer
    "Notre politique n'est pas d'acheter, comme ce fut tant de fois le cas auparavant, une illusoire paix provisoire", a affirmé de son côté Yves Jégo. "Chacun doit admettre qu'il est temps qu'une vie économique normale reprenne son cours. Mais ne nous méprenons pas : finir la grève, ce n'est pas en finir avec la crise", a-t-il prévenu dans une tribune parue dans Le Figaro de mardi . Et de poursuivre : "Il ne s'agit pas d'un mouvement de protestation sporadique, mais bien d'une triple crise. Une crise économique qui frappe toute la planète et atteint plus vite les économies fragiles, une crise structurelle liée aux dérives ultimes mais encore observables de l'héritage d'une économie de comptoir, et enfin, et peut-être surtout, une crise existentielle, en tout cas une crise sociétale."
  • Le Chef de l’Etat
    Face à ce regain de tension, Nicolas Sarkozy a décidé d'intervenir directement en fixant un rendez-vous jeudi aux élus de tous les départements d'Outre-Mer. C'est la première initiative directe du chef de l'État dans la crise antillaise .
  • Le Premier Ministre
    En marge d'un déplacement dans le Pas-de-Calais, François Fillon a indiqué que les médiateurs envoyés en Guadeloupe allaient faire "dans les prochaines heures" des propositions qui pourront "servir de base à une vraie négociation".
    Il a en même temps justifié l'intervention des forces de l'ordre, estimant que les barrages ne constituent pas des "moyens légaux" d'expression. "En même temps que nous encourageons le dialogue, nous sommes aussi en train de faire en sorte que la liberté de circulation soit respectée", a-t-il expliqué.

    L’Outre-Mer et l’effet d’aubaine
  • En Martinique
    Dans l’île voisine en grève depuis onze jours, la situation semble également bloquée. Entre 8.000 (selon la préfecture) à 15.000 personnes (selon les organisateurs) ont manifesté à Fort-de-France.
  • En Guyane
    Dans la foulée des conflits antillais, un collectif guyanais a lancé un appel à une marche de protestation mercredi "contre la vie chère". La population fait la queue devant les stations-service martiniquaises. La minorité activiste impose également la loi de la force à la majorité et a autorisé le réapprovisionnement de 28 des 85 stations, mais a forcé les petites stations, qui avaient rouvert ce week-end, à fermer de nouveau, bloquant ainsi les activités industrielles. Les tensions ont ravivé des rivalités raciales latentes, dans lesquelles la députée PRG Christiane Taubira, proche de Sa Cynique Majesté Royal, porte un lourde responsabilité. (Lire PaSiDupes) Les békés, des Blancs représentant 1 % de la population, sont accusés de détenir l'essentiel du business local.

    L’état de droit est menacé par une minorité d'extrémistes
  • A Paris, treize mouvements de gauche ont défilé en solidarité avec les Antilles.
  • En revanche, en Guadeloupe, un "Comité pour la sauvegarde des libertés" a appelé lundi à une manifestation silencieuse mardi à Pointe-à-Pitre contre la paralysie de l'île en raison de la grève. Parmi les signataires, Nicolas Vion, président de la fédération des professionnels de l'hôtellerie, a souhaité que cette manifestation se passe "dans le calme", tout regrettant les "exactions" qui ont marqué la journée de lundi.
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