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samedi 23 mai 2020

Covid-19, la leçon de la Grèce à Macron, dès mars

La France querelleuse n'a pas mis toutes les chances de son côté : Macron a échoué à rassembler et à tracer la voie

En agissant tôt, le gouvernement grec a évité que l'épidémie ne se propage sur son sol et affiche jusqu'à présent un bilan rassurant

Histrion et/ou hystérique,
un bouffon aussi prétentieux que verbeux pour conduire le pays ...
"Quand tout sera terminé, peut-être qu'on ne s'en souviendra pas seulement comme d'un mauvais moment, mais plutôt comme du jour où on s'est dit: “Regarde comme on peut être bons." Et alors, peut-être que tous auront à apprendre sur nous, de nous, les Grecs." C'est mal connaître Macron.

C'est par ces mots que se termine le clip vidéo diffusé le 8 avril par la protection civile grecque, très réactive dans la lutte contre le Covid-19. Un hommage aux travailleurs et travailleuses du pays, après les humiliations de la crise économique. Bien que fragile encore, la Grèce et ses dirigeants peuvent être fiers du combat mené et exprimer leur satisfaction collective avec cette pointe d'orgueil.
Il faut rappelé qu'au socialiste Alexis Tsipras et à sa coalition avec l'extrême gauche (Syriza) a été virée à temps et que son successeur conservateur, Kyriákos Mitsotákis (Nouvelle Démocratie) lui a succédé comme premier ministre le 8 juillet 2019. Hautain, Macron n'a pas daigné jeter le moindre regard sur ce pays d'à peine plus de 10 millions d'habitants. La crise économique a placé ce réseau dans une situation "désespérée". Avec un réseau de seulement 63 hôpitaux, la Grèce n'a enregistré que 2.874 cas confirmés de Covid-19 et , au 22 mai, n'a eu à déplorer que 169 décès.

Le "mouton noir" de l'Europe a gagné son statut de bon élève.

Dans la crise du Covid-19, la Grèce s'est distinguée en exemple. Lors d’une discussion avec les membres du Parti populaire européen (PPE), Kyriakos Mitsotakis, le premier ministre grec, a proposé d'accueillir leur prochaine réunion en Grèce. L’idée a immédiatement séduit ses interlocuteurs, qui l’ont actée, ce qui n'aurait sans doute jamais eu la moindre chance si la Grèce avait géré la crise du Covid-19 avec la même arrogance que la France, et si ses professeurs en médecine ne s'étaient livrés à une insupportable querelle d'ego, doublée d'un profond mépris des patients atteints du coronavirus qu'ils ont condamnés à une mort certaine en refusant un traitement précoce - une bi-thérapie à base d'hydroxychloroquine -  comme le prescrit le professeur Didier Raoult. Ce cénacle des mandarins français outragés que leurs avis de prudence (leurs protocoles pesants, leurs tergiversations, leurs divergences internes et leurs contre-essais cliniques infructueux) a poussé des hauts cris et mené une cabale diffamatoire qui prend désormais une dimension internationale.

Le message s'adresse aussi bien à la nation grecque qu'à l'Europe

Pas sûr pourtant que le donneur de leçons Macron soit prêt à en recevoir ! Après des années à se faire pointer du doigt et mépriser comme la mauvaise élève de l'UE, 
aujourd'hui la Grèce se révèle pourtant exemplaire dans la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19.

Réaction rapide.


Les mauvais élèves malveillants de l'Europe accusent l'Etat grec d'avoir peu testé sa population, malgré les recommandations de l'OMS, et d'avoir faussé les résultats sur le nombre de personnes contaminées. Ils portent les mêmes coups bas à la Russie. 
A propos des USA, la presse anti-Trump se délecte du chiffre de 1.260 morts en 24h, le 23 mai, se gardant de rappeler que la population américaine s'élève à 330 millions et que la France (qui en est 28.289 morts à la même date) déplorait 1210 morts dès le 16 mars, pour 66 millions d'habitants...Et encore 1.104 décès en France, le 5 mai.
Nombreux sont les pays qui s'en sortent moins bien que les Hellènes.
Certains indicateurs grecs ne trompent pas. 
Avec seulement 102 décès et 2.192 cas d'infection au 16 avril, la Grèce fait figure d'exception dans une Europe frappée de plein fouet par la pandémie. Qu'ils soient géographiquement proches (Italie, Turquie), économiquement plus puissants (France, Royaume-Uni), aux proportions équivalentes (Belgique, Pays-Bas), 

Si l'ensemble des Balkans voisins est relativement épargné, ce bilan peut objectivement être attribué à une réponse rapide et efficace du gouvernement conservateur de Kyriákos Mitsotákis, 52 ans, un analyste financier, dans les années 90, et ancien ministre des Réformes administratives entre 2013 et 2015.

Les décrypteurs et analystes de presse française qui prétendent tout nous expliquer  ont fait l'impasse sur le modèle grec où des mesures ont été prises vite et tôtle premier ministre grec a ainsi empêché que le virus ne se propage sur l'ensemble du territoire et ne mette à mal un système de santé ébranlé par une décennie d'austérité.

L'ensemble de la société, et la classe politique en premier lieu, est consciente de l'appauvrissement d'un secteur affaibli par des coupes budgétaires et le départ à l'étranger de près de 20.000 médecins depuis 2010. Mais elle adopte aussi une attitude responsable.

Fermeté du gouvernement : ni mensonges, ni zigzags...

Macron a attendu le 23 mars 2020 pour instaurer l'état d'urgence sanitaire (article 4 de la loi n° 2020-290) pensant faire face en deux mois à l'épidémie de Covid-19: "l'état d'urgence sanitaire est déclaré pour une durée de deux mois à compter de l'entrée en vigueur de la présente loi". Or, publiée en catastrophe au JO du 24 mars 2020, cette loi est entrée "en vigueur immédiatement" en vertu de son article 22.
Beaucoup d'esprits supérieurs français ont souri lorsque le carnaval de Patras, le plus important du pays, a été annulé par les autorités, fin février. Les festivaliers ont alors bravé l'interdiction de se réunir, se riant d'un excès de précaution. Mais le gouvernement conservateur a fait preuve d'autorité et n'a pas dévié de sa ligne de conduite.
Dès le 10 mars, alors que la Grèce ne compte encore aucun décès et moins de 100 cas de Covid-19 recensés, les établissements scolaires sont fermés (le 12 mars en France). 
Tokyo 2020 : La flamme olympique désormais entre les mains du ...
Les commerces, musées, sites archéologiques, théâtres, restaurants, plages et tous les lieux propices aux rassemblements publics sont soumis aux mêmes restrictions le 14 mars.
Evénement hautement symbolique et porteur d'espoir, la cérémonie de la flamme olympique est maintenue le 12 mars à Olympie, mais se tient à huis clos pour la première fois depuis plus de trente ans.
Le 15 mars, les liaisons avec l'Espagne et l'Italie sont coupées et les zones les plus touchées par l'épidémie dans le nord du pays sont rapidement mises en quarantaine stricte, pour endiguer la propagation du virus. Le confinement général est mis en place le 23 mars.

Même la puissante Eglise orthodoxe est contrainte de suivre les mesures de restriction. Dans un pays pourtant particulièrement croyant et pratiquant, où les querelles de laïcité et de séparation entre l'Eglise et l'Etat évitent tout sectarisme, les messes sont interdites au public et les portes des édifices religieux se sont rapidement refermées pour éviter qu'ils ne deviennent des foyers de contagion.
Plus grande fête nationale et moment de déplacements et de regroupements familiaux de la population grecque, la Pâque orthodoxea eu une valeur de test ultime d'unité nationale pour maintenir cette dynamique, dimanche 19 avril.

Pas d'atteinte politique aux libertés individuelles des Grecs

Loin du cliché de peuples du Sud indisciplinés et réfractaires, les Grecs respectent en grande majorité les mesures de confinement. Malgré une opposition de gauche au pouvoir politique, les citoyens suivent les consignes des autorités.

Celles de Sotirios Tsiodras, directeur des maladies infectieuses devenu voix de l'information sur le Covid-19 en Grèce, ne souffrent d'aucune contestation. Sa figure de professionnel de la santé - et non pas un haut-fonctionnaire qui n'aurait plus vu de malade depuis plusieurs dizaines d'années, comme Jérôme Salomon - a permis d'éradiquer tout caractère politique et soupçon de mensonge dans la gestion de la crise.
La crise économique traversée par les Grecs a laissé des traces durables et la population comprend l'urgence de la situation: elle vit courageusement cette nouvelle séquence de résilience et ne prend pas le risque d'aggraver la situation d'une société toujours fragile.

La terrible réalité italienne a également joué un rôle dans l'imaginaire grec. 
"Una faccia, una razza" (Même visage, même race), se plaisent à répéter les Grecs aux Italiens, pour dire la ressemblance et la proximité entre les deux peuples.
En s'identifiant à sa voisine, en la voyant souffrir, la population grecque a pris conscience de la situation bien plus rapidement que les pays du nord de l'Europe. Ou que tel merle noir au chant trompeur... 

Les camps de clandestins constituent des "clusters" de la Covid-19
Plusieurs cas ont été enregistrés dans deux camps de réfugiés sur le continent. Les malades ont été placés en quarantaine stricte, car le danger en Grèce vient désormais de l'étranger.

La satisfaction d'avoir évité un drame sanitaire ne cache pas l'inquiétude de voir surgir une nouvelle période critique, à la fois économique, intérieure, que sociale, importée.

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