POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

vendredi 1 mai 2020

Une mise en examen dans l’affaire du Mediator est nommée au comité d'éthique de l’Académie de médecine

Cette nomination suscite des interrogations sur les conflits d'intérêts au sein de l'institution

Marie-Thérèse Hermange a été confirmée au Comité d'Ethique de l'Académie nationale de médecine (ANM), révèle "Le Figaro" ce mardi 28 février.
Cette société savante médicale dont le secrétaire perpétuel est le professeur en psychiatrie à l’hôpital de... la Salpêtrière, Jean-François Allilaire, a pour mission d'éclairer le gouvernement français sur toutes les questions posées dans le domaine de la santé publique. Composée de 130 membres titulaires (dont François Bricaire, Jacques Bringer ou Luc Montagnier), 160 membres correspondants, 100 membres correspondants étrangers et 40 membres associés étrangers, elle est présidée par Jean-François Mattei, membre titulaire depuis depuis juin 2000 (la secrétaire d'Etat chargée de la Santé et de l'Action sociale de Lionel Jospin était la socialiste Dominique Gillot) , ancien ministre de la Santé (2002-2004) de Raffarin, membre de l'Institut de France et ancien président de la Croix-Rouge (2004-2013). financée par le budget de l'État et des fonds propres.La gauche reproche à l'ANM la prédominance d'hommes blancs âgés et un nombre de femmes à sa convenance dans son conseil d'administration.
La nomination de Marie-Thérèse Hermange parmi les membres du comité d’éthique de l’ANM avait suscité l'indignation début janvier. 
Experte des questions sociales, médicales, éthiques et religieuses, l’ancienne sénatrice UMP de Paris est mise en examen en 2013 dans le cadre d’une enquête pour "trafic d’influence" au profit des laboratoires Servier dans l’affaire du Mediator, est soupçonnée d’avoir servi les intérêts des laboratoires Servier
L’intéressée a pourtant été "maintenue dans ses fonctions" par ledit comité d’éthique lors d’une réunion qui s’est tenue le 7 février.

"Après un échange ouvert entre les membres et un vote à bulletin secret", le maintien de Marie-Thérèse Hermange a été validé "à l’unanimité, moins une voix." Lorsque sa nomination avait été rendue publique fin janvier, une "représentante" de l’Académie avait rapidement fustigé la démarche du quotidien. "On est en train de bafouer l’Académie; il y a des tas de gens qui ont été mis en examen et qui ont été innocentés ensuite", avait-elle expliqué.

Les éléments de l’enquête ayant conduit à la mise en examen de Marie-Thérèse Hermange sont toutefois accablants. Alors que le Mediator - cet antidiabétique des laboratoires Servier, régulièrement détourné en coupe-faim - a été retiré de la vente en 2009 en raison de sa dangerosité, notamment du fait de l’augmentation des risques de valvulopathie, Marie-Thérèse Hermange, chargée de rédiger au Sénat un rapport sur le sujet, aurait décidé de faire relire celui-ci à… un proche du laboratoire, le professeur Claude Griscelli, lequel, de son propre aveu, a tout fait pour minimiser les responsabilités de l’industriel.

Marie-Thérèse Hermange a "demandé" au professeur Griscelli de venir au Sénat pour "relire" le rapport. C’est du moins ce que, à la tête de la rédaction du rapport à l’époque, au printemps 2011, a indiqué Claude Griscelli au bras droit de Servier, Jean-Philippe Seta, placé sur écoute. Marie-Thérèse Hermange lui a "demandé" de venir au Sénat pour "relire" le rapport. Il s'y rend donc un soir de 19h à 21h30. "J'ai regardé des phrases clé qui concernaient la responsabilité de Servier (...) et j'ai fait changer pas mal de choses", explique Claude Griscelli, lors de cette conversation entendue par les enquêteurs. Par exemple, "j’ai beaucoup insisté" pour expliquer que l'étude chiffrant à 500 le nombre de décès liés au médicament "n'était pas scientifiquement valable".

Administration : histoire d'un désastreux naufrage
En revanche Claude Griscelli dit avoir "beaucoup accentué" les reproches visant l'Agence du médicament. "Voilà très bien", lui répond alors Jean-Philippe Seta, d’après la retranscription des écoutes publiée en 2011, toujours dans Le Figaro. En tout, Marie-Thérèse Hermange et Claude Griscelli auront 46 contacts téléphoniques (appels et/ou SMS) selon les chiffres mis en évidence au cours des investigations. Tous deux inculpés, ils attendent le procès au pénal qui ne devrait se tenir qu’en 2019.

Au civil, la responsabilité de l’industriel français dans ce scandale sanitaire, révélé en 2010 a, quant à elle, d’ores et déjà été reconnue. Saisi par deux victimes, le Tribunal de grande instance de Nanterre a de fait jugé, en octobre 2015, que lorsque le Mediator a été prescrit à ces dernières, en 2003 et en 2006, "l’état des connaissances scientifiques ne permettait pas d’ignorer les risques d’hypertension artérielle pulmonaire et de valvulopathies".


L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) est accusée de blessures et homicides involontaires par négligenceEtablissement public, elle a pour mission principale d’évaluer les risques sanitaires présentés par les médicaments et produits de santé destinés à l'être humain. En septembre 2018, l'ANSM a empêché la transmission d'informations sur le Levothyrox à une association de victimes, au motif du secret des affaires de justice en cours.


Quant aux laboratoires Servier sont accusés de tromperie aggravée, escroquerie, blessures et homicides involontaires par violation délibérée, et trafic d'influence.


L'association Anticor a décerné une casserole en 2020 à la sénatrice. 
Les prix éthiques de l'association anticorruption vont en revanche à des journalistes dédié(e)s aux lobbies, une au Monde et du Canard enchaîné, une autre au site web d'information Les Jours, composé principalement d'anciens de Libération, ou à un syndicaliste. Anticor a été cofondée en juin 2002 par le juge Eric Halphen qui fut proche de Chevènement, puis de Roland Castro, avant de se faire investir candidat En marche ! de Macron aux élections législatives de 2017 dans la 2e circonscription du Calvados et de se faire battre.

En 2019, 
Yaël Braun-Pivet, députée LREM, a reçu une casserole d'Anticor pour avoir été la figure emblématique du parlementarisme godillot. Présidente de la commission d’enquête sur l’affaire Benalla dont l’échec est à mettre à son débit, elle a fait preuve de pusillanimité et aussi de désinvolture face aux parjures.

En revanche,
l'ANSM n'a pas reçu de casserole...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):