Après Collomb qui s'allie au candidat Les Républicains à Lyon, le "en même temps" de Macron joue à nouveau contre lui
A Perpignan, le RN Louis Aliot recueille une LREM repentante
La numéro 10 de la liste de Romain Grau assume dans un message publié vendredi et R. Grau oscille entre consternation et fatalisme. "Un peu étonné, mais pas complètement surpris", l’ancien prétendant macronien à la mairie de Perpignan vient d’apprendre qu’une de ses colistières votera pour le candidat du Rassemblement national (RN), Louis Aliot, au second tour des élections municipales, le 28 juin. "Il y a un électorat pour qui les digues ont déjà sauté. Même dans le mien", constate le député LREM, avant de décrire le "panorama hallucinant" de Perpignan. Entre "la cristallisation du vote RN" et l’exemple voisin de Béziers, qui "donne les coudées franches au RN pour ratisser à droite", selon Le Monde - qui met des guillemets à ses propres amalgames, puisqu'il ne précise pas l'auteur -, Romain Grau - un proche à la fois du PS, de l'Union des démocrates et indépendants, des Républicains et et La République en marche - en vient même à craindre que le barrage républicain, si étendu soit-il, "ne suffise plus".
"Pour moi, c’est non au front républicain. Oui à Louis Aliot"
"Si certains ont eu la tentation de Venise, [j'ai] celle de Béziers," assume la conseillère municipale, Josiane Cabannas, dans un message publié sur Facebook vendredi 29 mai, après avoir remercié le LREM Romain Grau, candidat LREM à la succession du maire UMP/LR depuis 2009.
Jeudi 28 mai, Romain Grau avait annoncé qu’il se retirait de la course, "afin d’éviter l’accession de M. Aliot et du populisme à la mairie". Un choix guidé par "l’arithmétique" et le risque de voir s’installer, pour la première fois, l’ex-FN à la tête d’une municipalité de plus de 120 000 habitants.
Une quadrangulaire qui pourrait profiter au RN
Elle s'est esquissée au soir du premier tour, le 15 mars. Largement en tête, Louis Aliot y dépassait les 36 %, alors que le maire LR sortant, Jean-Marc Pujol, dont les enquêtes d'opinion révèlent l'impopularité, notamment du fait de son laxisme juppéiste en matière de sécurité: avec 18,44 % des voix à l’issue du premier tour, il arrive en deuxième position, loin derrière Louis Aliot, dans un scrutin de pandémie au coronavirus qui a pourtant largement favorisé les sortants. De quoi satisfaire le parti de Marine Le Pen: Perpignan est en effet l'un des enjeux emblématiques du second tour pour l’ex-Front national.
Romain Grau, lui, s’était placé quatrième, avec 13,17 % des voix, non loin derrière les 14,51 % d’Agnès Langevine, la candidate Europe Ecologie-Les Verts. Cette dernière doit annoncer dans les heures qui viennent sa décision de maintien ou de retrait au second tour.
"Dans une triangulaire, Louis Aliot part très largement favori. Mais dans un duel avec un maire sortant aussi affaibli, le pronostic est compliqué… ", admet l’historien spécialiste de l’extrême droite et de la cartographie électorale perpignanaise Nicolas Lebourg.
D’autant que si une abstention massive est à craindre lors de ce second tour, qui se tiendra dans une situation sanitaire exceptionnelle trois mois après le premier, et à la veille des grandes vacances d’été, l’électorat RN a pour habitude de répondre présent. "Une chose est sûre, conclut Nicolas Lebourg, l’électorat d’En marche est beaucoup plus à droite ici qu’au niveau national. Alors, Aliot peut lui aussi y trouver une réserve."
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