POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

mercredi 2 mars 2011

Le plan de Sarkozy pour l'emploi et l'apprentissage

Niée par la gauche, c'est une attente des jeunes

Nicolas Sarkozy a présenté une série de mesures destinées à favoriser la formation -notamment par l'alternance- et l'emploi des jeunes, des chômeurs de longue durée et des plus de 45 ans.
A l'occasion d'un déplacement en terrain hostile, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), au campus des métiers et de l'entreprise, mardi 1er mars, le chef de l'Etat a détaillé les mesures, dont il avait présenté les grandes lignes pendant l'émission "Paroles de Français" du 10 février dernier.

Le chômage et l'emploi sont une chose

"Le chômage est au coeur des préoccupations de nos compatriotes, le travail est au centre de mon action politique", a répété Nicolas Sarkozy.
"Le chômage, qui a commencé à se stabiliser, n'a pas diminué autant que nous l'aurions souhaité", a-t-il admis. "Le niveau global de l'emploi n'est pas revenu à la dimension que nous pouvions souhaiter".

En France métropolitaine, fin janvier, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A s'établissait à 2.703.200 selon les chiffres du ministère, soit une augmentation de 1,4% sur un an, d'après le ministère du Travail.
"Penser que la reprise va automatiquement améliorer nos perspectives seraient une erreur", a observé le président. "Je sais que dans le temps, on a dit qu'on avait tout essayé contre le chômage et qu'il n'y avait plus rien à tenter. Je ne partage pas cette vision".

"Un demi-milliard d'euros seront dégagés cette année", a rappelé Nicolas Sarkozy, reprenant une annonce du 10 février. "En cette période contrainte pour nos finances publiques, c'est un effort absolument exceptionnel. Et comme il est hors de question d'augmenter les déficits, ce milliard d'euros (...) nous le récupérerons par des économies parallèles sur les autres ministères", a-t-il souligné.

Cette somme servira, à hauteur de 250 millions d'euros, à financer davantage de contrats aidés, et pour le reste, elle contribuera à améliorer la formation et l'accompagnement des demandeurs d'emploi.

"Je fais un choix. Plutôt que d'indemniser un demandeur d'emploi, je préfère qu'on lui finance un contrat aidé ou une formation pour qu'il puisse se reconvertir", a expliqué le chef de l'Etat. "C'est pour les chômeurs de longue durée, c'est pour des gens qui sont éloignés de l'emploi", a-t-il précisé.

Mais l'attente des jeunes déscolarisés en est une autre

Nicolas Sarkozy a présenté un plan destiné à développer l'apprentissage en France. "L'apprentissage, c'est 70% des jeunes qui à la fin trouvent un emploi", a-t-il souligné.

Un programme doté de 500 millions d'euros, financé par le grand emprunt, permettra notamment de financer des projets de formation et de créer des places supplémentaires d'hébergement en direction des jeunes.

Le chef de l'Etat a aussi présenté le système de bonus-malus qui sera mis en place dès cette année pour inciter financièrement les entreprises à embaucher des jeunes en alternance. Il a fixé l'objectif d'atteindre 800.000 apprentis en 2015, et un million à terme, contre 600.000 actuellement.

L'enjeu est "stratégique pour la société française", a-t-il insisté. "Il n'est pas un enjeu partisan (...) La reprise économique est là (...) mais elle ne suffira pas à résoudre le problème des chômeurs de longue durée et le problème des jeunes au chômage. Cette génération nous jugera sur nos engagements et sur nos résultats. Et j'ai bien l'intention que nous soyons au rendez-vous de leurs attentes", a promis Nicolas Sarkozy.

Les réactions idéologiques font peu cas de la souffrance des ados

La CFDT ne condamne pas sur le fond. Elle estime que "la politique de bonus-malus a déjà montré son inefficacité pour l'emploi des personnes handicapées, des seniors et pour l'égalité salariale des hommes et des femmes". "Le recours à la pénalité, même modulée, et à des allégements de charges pour relancer l'alternance serait faire fi des expériences passées", juge la confédération dans un communiqué.

Mais, pour la CFDT qui souhaite dans ces négociations "des engagements chiffrés de la part des organisations patronales", les décisions du président de la République "ne sont pas de nature à simplifier la tâche des partenaires sociaux et ne renforcent pas le dialogue social", prétend-elle pour la forme.

Elle reconnaît en effet la force de proposition du pouvoir, soulignant que "ces annonces arrivent au moment où syndicats et patronat négocient sur les moyens de donner une nouvelle impulsion à l'alternance".

Développer les filières courtes et la spécialisation

La plupart des adolescents sont contraints à accomplir le cycle complet du collège et, à 15 ans (voire 16, âge limite de l'obligation scolaire), aspirent à l'autonomie et à leur entrée dans le monde du travail. Nombre d'entre eux, qui ont déjà manifesté leur souffrance, parfois violemment, par des signes d'intolérance, voire de rejet, renâclent à choisir une orientation qui les maintient dans le système éducatif.

Or, le Certificat d'aptitude professionnelle (C.A.P.) assure une formation professionnelle courte qui permet l'insertion des élèves dans la vie active. Mais elles sont devenues relativement rares dans l'Education Nationale, au fil des ans.

Quinze jours après le rapport des Ateliers de l'apprentissage et de l'alternance qu'il avait initiés,
Laurent Wauquiez a annoncé jeudi 20 mai 2010 le lancement du Portail de l'alternance (
LIEN), destiné aux jeunes à la recherche d'un contrat d'apprentissage ou de professionalisation.
Il avait aussi confirmé la prolongation du dispositif de primes à l’embauche et le soutien aux développeurs de l’apprentissage jusqu’en décembre 2010.

L'objectif du secrétaire d'Etat à l'Emploi est désormais de faire en sorte que plus de jeunes puissent plus facilement accéder à une formation en alternance. Des journées d’information sur l’alternance auront lieu dans les collèges et les lycées pour contribuer à faire passer l’information.
Il étudie aussi les moyens de simplifier les démarches de recherche et d’enregistrement de contrat. Tout comme la définition d’un cadre de référence de l’alternance qui pourrait permettre de rendre plus lisibles les formations à l’échelle européenne, et contribuer à développer les échanges avec les autres pays.
Conscient que les jeunes apprentis souffrent parfois d’un manque de reconnaissance, les propositions des Ateliers de l’apprentissage, prévoient de permettre à tous les apprentis de bénéficier des mêmes avantages que les étudiants en terme de transports, de logement, de loisirs, etc. C’est une façon pour le gouvernement de montrer concrètement tout son intérêt pour ces formations et les apprentis. En plus des 250 millions d’euros affectés aux contrats aidés, le grand emprunt consacre d'ailleurs un budget de 250 millions d’euros à la rénovation des CFA (centres de formation des apprentis) et 250 millions au logement.

Reste le cas des jeunes en demande de réorientation ou au chômage qui souhaiteraient se former en alternance au niveau bac ou infra bac et qui rencontrent des difficultés quand ils ont plus de 21 ans, car leur formation en contrat de professionnalisation coûte plus cher aux entreprises.

Pour développer l’alternance dans la fonction publique, il faut repenser l’articulation avec les modalités de recrutement, qui suppose la réussite à un concours et les propositions gouvernementales comportent un volet sur la fonction publique, car le dispositif du PACTE [Parcours d’accès aux carrières de la fonction publique territoriale] est trop étroit et ne fonctionne encore qu’avec un public très ciblé. La piste actuelle de réflexion s'oriente vers la possibilité pour un jeune de mettre en avant l’acquisition d’une formation et une première expérience professionnelle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):