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mardi 7 octobre 2008

Grève pour le "travail décent", un fiasco

Peu suivie, selon la presse alignée sur les syndicats
La presse est-elle libre des syndicats ?
L’idéologie la paralyse-t-elle toujours?
Sans conviction et floue par force, elle déclare que des milliers de personnes ont manifesté mardi en France à l'appel de six syndicats. Ils demandaient que le social ne soit pas sacrifié sur l'autel de la crise financière, mais ils ont perdu l'oreille des travailleurs. Force Ouvrière et la CFDT n'ont cependant pas suivi le mot d'ordre et se sont montrés plus perspicaces.


Ils s'étaient mis à six syndicats pour s'exposer à cet échec !
Et peu d'organisations ont en effet appelé à la grève. Les perturbations ont été minimes dans les transports mais moins piètres dans l'Education Nationale, où a été testé pour la première fois le service minimum à l'école, après tout de même plusieurs répétitions en 2008. Des syndicalistes, comme Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU et va-t-en-guerre au bout du rouleau, ont reconnu que la mobilisation n'était pas "à la hauteur de ce qu'elle devrait être"! Jugement tout subjectif. "La dramatisation de la crise rend plus difficile la mobilisation", a-t-il avancé après coup. Mais alors que n’y a-t-il pensé plus tôt ? Ce fin stratège n'avait-il pas plutôt misé sur elle ?

Journée mondiale pour le "travail décent"

Un nouveau concept est né et les syndicats CFDT, CGT, CFE-CGC, FSU, Solidaires et UNSA ont saisi l'occasion de cette journée mondiale pour le "travail décent" pour rappeler leurs revendications sur le pouvoir d'achat, les salaires ou la durée du travail. Rien de commun avec le travail dans les pays où les conditions d’exercice ont motivé ce slogan supposé avoir un impact en Europe occidentale. Les salariés y ont eu plus de pudeur que leurs responsables syndicaux.
Décidée de longue date, les syndicats ont espéré que cette mobilisation prendrait une tonalité particulière avec la crise financière internationale et, en France, le rebond du chômage en août, qui a d’ailleurs baissé à nouveau en septembre.
Pour François Chérèque, dirigeant de la CFDT, cette journée est d'autant plus nécessaire qu'une "crise sociale" se profile derrière la tourmente financière.
La plupart des organisations, tout en saluant comme la CFDT les efforts de Nicolas Sarkozy pour parvenir à une réponse européenne coordonnée à la crise financière, dénoncent la politique économique qui l’a fait élire contre celle de leur candidate malencontreuse.

Le fiasco
Cette journée organisée par la Confédération syndicale internationale (CSI) devait être suivie dans 500 villes du monde et 87 en France.
A Paris, les plusieurs milliers de personnes, c’était 5 à 6.000 selon une estimation de la police, mais plus de deux fois plus (13.000) d'après les syndicats : avec les camarades venus d’ailleurs !... Ils se sont rendus du métro Alma-Marceau à la place du Trocadéro où se tenait un meeting en présence de syndicalistes européens. A pied, contre le réchauffement de la planète, c’est mieux, c’est écolo … En Vélib’, ça aurait fait trop Verts ?
L’hôte français est pourtant content de lui. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a estimé que le seul fait, pour les organisations, d'avoir réussi à coordonner cette petite marche sur l'ensemble des continents, avec un « grand rassemblement à Paris, était "un événement en soi." L'a-t-il été en fait ?
A Marseille, 20.000 personnes, selon les organisateurs, et 2.900 d'après la police, sont sortis de chez eux par ce grand beau temps.
A Bordeaux, 2.000 personnes selon la police, 4.000 selon les organisateurs, ont aéré leurs calicots. "Suppressions d'emplois: stop !", "Public-privé, ensemble refusons la régression sociale", pouvait-on lire sur une banderole. Mais qui les lit encore ?
La mobilisation était faible, également, à Lyon où 4.600 personnes selon les syndicats, et 2.600 selon la police ont défilé pendant une heure entre le palais de la bourse et la bourse des valeurs. On n’est plus à 2.000 près !
S’il faut continuer comme ça, la situation à Toulouse, où près de 3.000 personnes selon la police, plus de 4.000 selon les organisateurs, n’était pas plus glorieuse.

Les appels à la grève, lancés pour la plupart par la CGT et Sud, n’ont pas mieux été suivis.
Selon la direction de la SNCF, aucune perturbation n'était signalée au niveau national et "seulement quelques retards au niveau régional", notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Languedoc-Roussillon, Aquitaine et Centre. Et les caténaires n’ont donc pas flanché !
La compagnie Air France n'a pas signalé de perturbations non plus en dépit d'un préavis de grève dans le contrôle aérien.
Dans le secteur de l'énergie, EDF a dénombré 5,2% de grévistes.
Dans la fonction publique, la participation à la grève était de 3,3% contre 4% en juin dernier, selon le ministère.
Dans l'Education Nationale, le ministère a fait état à la mi-journée de 5,37% de grévistes, 4,96% dans le premier degré et 6,04% dans le second degré. La journée d'action des enseignants "est un flop mais je n'en tire aucune conclusion", a commenté le ministre de l'Education, Xavier Darcos. L’animation du pavé pariisien n’est plus ce qu’elle était. Est-ce qu’il s’ennuierait Rue de Grenelle ?
Dans le primaire, le SNUipp (FSU) avait appelé à la grève dans une trentaine de départements et annonce, sans ciller, que les taux de grévistes variaient de 10% à … 55%. Ce qui ne fait pas une moyenne ! … Mais certains admettent que sans calculette, ils ne savent plus compter ou prennent le signe ‘multiplier’ pour la touche ‘ajouter’. Dans le second degré, près d'un enseignant sur trois était en grève, selon le SNES (FSU). On aurait à ce point sous-estimé les dégâts des maths modernes, qu’ils n’arrivent plus à dénombrer leurs adhérents grévistes ?

Le "rassemblement de la fraternité " des syndicats européens
Les salariés sont bien contents que leurs meneurs se soient rencontrés sur le pavé de Paris. Mais qu’ont-ils retiré de ce rassemblement de nostalgiques archaïques pour leur pouvoir d’achat ? Quels privilèges ? La honte ! Certains journaux, comme La Provence n’en ont même pas fait leur titre et, sur la Canebière, certains cherchent toujours l’article en pages intérieures…

Allez, la suivante ne peut qu'être meilleure !
A quand la prochaine farce des syndicats ?

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