Aigris et teigneux, ils font systématiquement obstacle
L'abstention socialiste lors du vote à l’Assemblée du plan d'urgence de soutien aux banques exacerbe les tensions au PS
Mardi, Martine Aubry a imputé un « dysfonctionnement » au premier secrétaire François Hollande.
Piqué au vif comme son maître Hollande, le chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a fustigé Manuel Valls, qui n'en peut plus des inconséquences de son parti. La compétition interne, à l'approche du congrès de Reims dans un mois, n’explique pas tout.
Les députés socialistes, des moutons égarés
Mardi matin, les élus PS siégeant à la commission des Finances avaient voté avec l'UMP l'article décisif du "projet de loi de finances rectificative pour le refinancement de l'économie". Avec l'intervention devant le groupe de Jérôme Cahuzac, membre de cette commission, cette décision semblait avoir surmonté leur réticence à l’union nationale demandée par le Premier ministre, François Fillon. Les socialistes réclamaient une action énergique adaptée à la situation et s’impatientaient. Un vote positif sur le plan d'urgence semblait donc naturel, mais "un retournement de situation s'est produit", selon un député strauss-kahnien.
La pétaudière socialiste
Quelque 200 députés de toutes tendances ont fait basculer la majorité du groupe vers l'abstention. Ont notamment plaidé en ce sens Laurent Fabius, Jean-Marie Le Guen (strauss-kahnien), Jean Glavany (jospinien), Marylise Lebranchu (proche de Martine Aubry), Delphine Batho (une créature de Sa Cynique Majesté Royal), et Julien Dray, porte-parole du PS, avec et un pied chez Désirdavenir Royal et un orteil chez Delanoë-Hollande, selon des participants.
L. Fabius a fait valoir "qu'aucune condition n'était prévue dans le texte pour encadrer l'utilisation des quelques 360 milliards débloqués" pour les banques, selon une déclaration écrite du député Jean-Christophe Cambadélis intitulée: "l'union nationale évitée de justesse". Les deux hommes soutiennent Martine Aubry pour le congrès.
A l'inverse, Pierre Moscovici et Manuel Valls, entre autres, ont pris position en faveur du texte de la majorité présidentielle, selon des strauss-kahniens ayant rompu avec P. Moscovici, qui louvoie.
La Voix de Son Maître Hollande, J.-M.Ayrault, comme nombre de ses collègues, hésitait entre le oui et l'abstention, selon un proche. Mais "le déroulement imprévu de la réunion a amené François Hollande à changer de pied" et à pencher pour l'abstention, selon J.-C. Cambadélis, pour qui cette séquence "résume les carences du PS constatées depuis des années: absence de débat, de travail et de décision collective".
Annonçant la décision du groupe à la presse, Ayrault a argué que le plan d'urgence "ne résout qu'une partie des problèmes", demandant des mesures de soutien à l'emploi, au pouvoir d'achat, à l'investissement. Tout devient une raison pour ne rien faire.
Mardi soir sur i-télé, Martine Aubry a exprimé sa surprise. "Je m'étonne que François Hollande, le premier secrétaire, n'ait pas réuni hier (lundi) les responsables du Parti socialiste pour que nous discutions ensemble de la position que nous devions prendre", a ajouté celle qui postule à sa succession et qui a semble-t-il une autre idée, plus démocratique’ du « débat participatif »... L'ex-numéro deux du gouvernement Jospin a approuvé "totalement" l'abstention.
Le PS en porte à faux
Trois mois se sont à peine écoulés depuis l'adoption d'une déclaration de principes dans laquelle il reconnaît inscrire son action dans le cadre de l'économie de marché. Le PS doit donc s'adapter à la brusque réhabilitation de l'intervention directe de l'Etat dans le secteur bancaire ! S'il se félicite toutefois de voir "la puissance publique disposer des moyens de réguler de l'intérieur" le système financier, Michel Sapin, délégué national à l'économie et partisan de Delanoë, souhaite "pérenniser mais pas éterniser" ce mode de régulation.
Sa Cynique Majesté Royal préconise notamment la création "d'une véritable banque publique adossée à la Caisse des dépôts". 'Véritable' lui donne l'illusion d'une innovation... Benoît Hamon, jeune leader de l'aile gauche archaïque du parti, va plus loin, avec Henri Emmanuelli. Il réclame un retour aux "nationalisations" des Mitterrand et Mauroy d’il y a près de 30 ans, un retour à "l'encadrement du crédit" mais aussi des "mesures de protection" contre certaines importations. Un vocabulaire presque oublié au PS: nationalisations, protectionisme, interventionisme étatique, etc. Une autre question se profile parmi les socialistes : jusqu'où laisser filer les déficits publics que vont creuser les répercussions de la crise financière ?
Mais Manuel Valls laisse éclater son indignation
Une vive polémique oppose donc les partisans de Martine Aubry et les principaux dirigeants du PS, favorables à Bertrand Delanoë.
Les premiers accusent François Hollande d'avoir cherché à imposer un vote favorable au projet du gouvernement. "La direction du Parti a voulu jouer la carte de l'opinion publique, rassurer les épargnants, mais elle a été rattrapée par le congrès. L'union nationale a été évitée in extremis", a souligné Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris, qui se félicite de "ne pas avoir ouvert une autoroute devant Olivier Besancenot".
Le foireux Hollande se déculpabilise
Tandis que Delanoë se tient bravement en retrait, Hollande dénonce et dénonce encore. Cette fois, "des malveillances d'avant congrès entretenues par les aubrystes-fabiusiens" et nie avoir prôné le "oui". "Dès la veille, ma conviction était faite : il fallait s'abstenir à cause de l'absence de mesures de soutien à l'investissement, au logement et au pouvoir d'achat. Nous avons simplement ouvert le débat devant le groupe en considérant que le choix devait se faire entre l'approbation et l'abstention", insiste-t-il.
Les quelques partisans du "oui" - parmi lesquels des proches de Delanoë, comme Jérôme Cahuzac ou Pierre Moscovici, mais aussi Manuel Valls, pourtant signataire de la motion de l’amère Royal qui ne remue guère les lèvres…- sont rentrés dans le rang.
Mais ils n’ont pas tous mis leur langue dans leur poche
"Un grand parti d'opposition n'aurait pas dû prôner l'abstention sur un projet qui voit l'Europe jouer enfin son rôle et se doter d'un véritable outil opérationnel", regrette M. Valls. Un temps professeur d’allemand, Ayrault tape sur les doigts de Manuel Valls. Il lui montre même la porte, le plaçant "face à ses responsabilités. Il n'y aura jamais de Parti socialiste audible quand le PS ne sera pas soudé et uni".
Qu’a-t-il donc déclaré que tout le monde ne sache déjà ?
"Il manque des hommes d'Etat aujourd'hui au Parti socialiste". "On s'abstient parce qu'il y a un congrès"
L'abstention socialiste lors du vote à l’Assemblée du plan d'urgence de soutien aux banques exacerbe les tensions au PS
Mardi, Martine Aubry a imputé un « dysfonctionnement » au premier secrétaire François Hollande.
Piqué au vif comme son maître Hollande, le chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a fustigé Manuel Valls, qui n'en peut plus des inconséquences de son parti. La compétition interne, à l'approche du congrès de Reims dans un mois, n’explique pas tout.
Les députés socialistes, des moutons égarés
Mardi matin, les élus PS siégeant à la commission des Finances avaient voté avec l'UMP l'article décisif du "projet de loi de finances rectificative pour le refinancement de l'économie". Avec l'intervention devant le groupe de Jérôme Cahuzac, membre de cette commission, cette décision semblait avoir surmonté leur réticence à l’union nationale demandée par le Premier ministre, François Fillon. Les socialistes réclamaient une action énergique adaptée à la situation et s’impatientaient. Un vote positif sur le plan d'urgence semblait donc naturel, mais "un retournement de situation s'est produit", selon un député strauss-kahnien.
La pétaudière socialiste
Quelque 200 députés de toutes tendances ont fait basculer la majorité du groupe vers l'abstention. Ont notamment plaidé en ce sens Laurent Fabius, Jean-Marie Le Guen (strauss-kahnien), Jean Glavany (jospinien), Marylise Lebranchu (proche de Martine Aubry), Delphine Batho (une créature de Sa Cynique Majesté Royal), et Julien Dray, porte-parole du PS, avec et un pied chez Désirdavenir Royal et un orteil chez Delanoë-Hollande, selon des participants.
Annonçant la décision du groupe à la presse, Ayrault a argué que le plan d'urgence "ne résout qu'une partie des problèmes", demandant des mesures de soutien à l'emploi, au pouvoir d'achat, à l'investissement. Tout devient une raison pour ne rien faire.
Le PS en porte à faux
Trois mois se sont à peine écoulés depuis l'adoption d'une déclaration de principes dans laquelle il reconnaît inscrire son action dans le cadre de l'économie de marché. Le PS doit donc s'adapter à la brusque réhabilitation de l'intervention directe de l'Etat dans le secteur bancaire ! S'il se félicite toutefois de voir "la puissance publique disposer des moyens de réguler de l'intérieur" le système financier, Michel Sapin, délégué national à l'économie et partisan de Delanoë, souhaite "pérenniser mais pas éterniser" ce mode de régulation.
Sa Cynique Majesté Royal préconise notamment la création "d'une véritable banque publique adossée à la Caisse des dépôts". 'Véritable' lui donne l'illusion d'une innovation...
Mais Manuel Valls laisse éclater son indignation
Les premiers accusent François Hollande d'avoir cherché à imposer un vote favorable au projet du gouvernement. "La direction du Parti a voulu jouer la carte de l'opinion publique, rassurer les épargnants, mais elle a été rattrapée par le congrès. L'union nationale a été évitée in extremis", a souligné Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris, qui se félicite de "ne pas avoir ouvert une autoroute devant Olivier Besancenot".
Le foireux Hollande se déculpabilise
Tandis que Delanoë se tient bravement en retrait, Hollande dénonce et dénonce encore. Cette fois, "des malveillances d'avant congrès entretenues par les aubrystes-fabiusiens" et nie avoir prôné le "oui". "Dès la veille, ma conviction était faite : il fallait s'abstenir à cause de l'absence de mesures de soutien à l'investissement, au logement et au pouvoir d'achat. Nous avons simplement ouvert le débat devant le groupe en considérant que le choix devait se faire entre l'approbation et l'abstention", insiste-t-il.
Les quelques partisans du "oui" - parmi lesquels des proches de Delanoë, comme Jérôme Cahuzac ou Pierre Moscovici, mais aussi Manuel Valls, pourtant signataire de la motion de l’amère Royal qui ne remue guère les lèvres…- sont rentrés dans le rang.
Mais ils n’ont pas tous mis leur langue dans leur poche
"Un grand parti d'opposition n'aurait pas dû prôner l'abstention sur un projet qui voit l'Europe jouer enfin son rôle et se doter d'un véritable outil opérationnel", regrette M. Valls. Un temps professeur d’allemand, Ayrault tape sur les doigts de Manuel Valls. Il lui montre même la porte, le plaçant "face à ses responsabilités. Il n'y aura jamais de Parti socialiste audible quand le PS ne sera pas soudé et uni".
Qu’a-t-il donc déclaré que tout le monde ne sache déjà ?
"Il manque des hommes d'Etat aujourd'hui au Parti socialiste". "On s'abstient parce qu'il y a un congrès"
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