La récession permettra-t-elle cette aide aux salariés ?
François Fillon a assuré que la prime transport serait mise en oeuvre malgré la crise économique et l’âpre débat des députés.
Discussion en commission
L'adoption le 21 au soir par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale d'un amendement supprimant de l'article 18 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009 qui généralise la "prime transport" a provoqué la réaction immédiate du Premier ministre.
Premier rappel à l’ordre
"La crise ne demande pas moins de solidarité mais au contraire plus de solidarité. (...) C'est pour ça que nous voulons que l'aide au transport soit mise en place", a-t-il insisté lors d'un discours à Matignon devant les parlementaires UMP.
"Le gouvernement est tout à fait décidé à faire respecter cet engagement, qui est un engagement que nous avons pris devant les partenaires sociaux et qui est par ailleurs parfaitement conforme au Grenelle de l'environnement puisqu'il s'agit d'encourager nos concitoyens à aller vers les transports collectifs", a-t-il souligné.
Second rappel à l’ordre
François Fillon est revenu à la charge lors de la séance des questions d'actualité à l'Assemblée, affirmant sa volonté de corriger "une injustice" entre les salariés d'Ile-de-France, qui bénéficient d'une prise en charge partielle de leur abonnement aux transports publics, et les habitants des autres régions.
"Personne ne peut être contre cette proposition. (...) le gouvernement espère que la majorité comme l'opposition votera le texte comme nous l'avons proposé", a-t-il déclaré.
Débat parlementaire
Pierre Méhaignerie (UMP), président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée et l'un des auteurs de l'amendement de suppression, a défendu sa position.
"Est-il possible dans ce pays de discuter de problèmes importants sans être caricaturé ?", a-t-il demandé mercredi lors d'une conférence de presse en réponse au Premier ministre.
A son avis, la "prime transport" pose "trois problèmes" : sa "cohérence", la multiplication de primes qui "accroissent le salaire indirect au détriment du salaire direct", le fait que "de nombreuses primes ne paient aucune cotisation au régime social".
La mesure, alternative au "chèque transport" lancé en 2005 par Dominique de Villepin et jamais mis en oeuvre, a été promise le 12 juin par le chef du gouvernement pour aider les salariés à faire face au renchérissement du prix du carburant. C’était lors dans la période de doublement du prix de l’essence.
Or, les cours du brut ont baissé, et les inspirateurs de l'amendement, Pierre Méhaignerie et Yves Bur, rapporteur UMP du projet de budget de la Sécurité sociale, estiment que le dispositif ne se justifie plus.
Avant le vote, l’opposition s’enflamme
L’adoption de l’amendement en commission a suffi à distraire le PS de ses luttes intestines et à réactiver les aigreurs des syndicats qui ont dénoncé mercredi comme "une provocation" : la majorité ne ferait rien que de leur irriter le colon en apaisant le patronat.
La prime transport prévoit en effet que les employeurs versent à leurs salariés une aide forfaitaire annuelle de 200 euros, facultative et exonérée de charges, ou optent pour la prise en charge à 50% des abonnements de transport collectif.
Le débat reste ouvert
François Fillon a assuré que la prime transport serait mise en oeuvre malgré la crise économique et l’âpre débat des députés.
Discussion en commission
L'adoption le 21 au soir par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale d'un amendement supprimant de l'article 18 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009 qui généralise la "prime transport" a provoqué la réaction immédiate du Premier ministre.
Premier rappel à l’ordre
"La crise ne demande pas moins de solidarité mais au contraire plus de solidarité. (...) C'est pour ça que nous voulons que l'aide au transport soit mise en place", a-t-il insisté lors d'un discours à Matignon devant les parlementaires UMP.
"Le gouvernement est tout à fait décidé à faire respecter cet engagement, qui est un engagement que nous avons pris devant les partenaires sociaux et qui est par ailleurs parfaitement conforme au Grenelle de l'environnement puisqu'il s'agit d'encourager nos concitoyens à aller vers les transports collectifs", a-t-il souligné.
Second rappel à l’ordre
François Fillon est revenu à la charge lors de la séance des questions d'actualité à l'Assemblée, affirmant sa volonté de corriger "une injustice" entre les salariés d'Ile-de-France, qui bénéficient d'une prise en charge partielle de leur abonnement aux transports publics, et les habitants des autres régions.
"Personne ne peut être contre cette proposition. (...) le gouvernement espère que la majorité comme l'opposition votera le texte comme nous l'avons proposé", a-t-il déclaré.
Débat parlementaire
Pierre Méhaignerie (UMP), président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée et l'un des auteurs de l'amendement de suppression, a défendu sa position.
"Est-il possible dans ce pays de discuter de problèmes importants sans être caricaturé ?", a-t-il demandé mercredi lors d'une conférence de presse en réponse au Premier ministre.
A son avis, la "prime transport" pose "trois problèmes" : sa "cohérence", la multiplication de primes qui "accroissent le salaire indirect au détriment du salaire direct", le fait que "de nombreuses primes ne paient aucune cotisation au régime social".
La mesure, alternative au "chèque transport" lancé en 2005 par Dominique de Villepin et jamais mis en oeuvre, a été promise le 12 juin par le chef du gouvernement pour aider les salariés à faire face au renchérissement du prix du carburant. C’était lors dans la période de doublement du prix de l’essence.
Or, les cours du brut ont baissé, et les inspirateurs de l'amendement, Pierre Méhaignerie et Yves Bur, rapporteur UMP du projet de budget de la Sécurité sociale, estiment que le dispositif ne se justifie plus.
Avant le vote, l’opposition s’enflamme
L’adoption de l’amendement en commission a suffi à distraire le PS de ses luttes intestines et à réactiver les aigreurs des syndicats qui ont dénoncé mercredi comme "une provocation" : la majorité ne ferait rien que de leur irriter le colon en apaisant le patronat.
La prime transport prévoit en effet que les employeurs versent à leurs salariés une aide forfaitaire annuelle de 200 euros, facultative et exonérée de charges, ou optent pour la prise en charge à 50% des abonnements de transport collectif.
Le débat reste ouvert
Le Parti socialiste a dénoncé les arguments "fallacieux et irrecevables" de la commission.
Le PS, qui cherche un savant médecin pour le sauver de ses maux, s’est contenté d’un communiqué : aucune personnalité ne s’est motivée pour cette mesure sociale. "D'une part, le recul du prix du pétrole, peu répercuté à la pompe, ne peut constituer un argument. D'autre part, prétendre que cette prime engendrerait une stagnation des salaires constitue un véritable mensonge", a rédigé une main anonyme.... C’est tout.
Le PS, qui cherche un savant médecin pour le sauver de ses maux, s’est contenté d’un communiqué : aucune personnalité ne s’est motivée pour cette mesure sociale. "D'une part, le recul du prix du pétrole, peu répercuté à la pompe, ne peut constituer un argument. D'autre part, prétendre que cette prime engendrerait une stagnation des salaires constitue un véritable mensonge", a rédigé une main anonyme.... C’est tout.
A FO, les désordres internes sont chroniques et le secrétaire général, Jean-Claude Mailly, a eu le réflexe de la riposte classique, rappelant à ses engagements un François Fillon qui n’a pourtant pas changé d’opinion et l’a fait savoir. Ce qui n’a pas empêché Mailly, un dur d’oreille, de dénoncer "un véritable mépris" pour les salariés.
Pour sa part plus attentif, Jacques Voisin (CFTC) s'est félicité de la mise au point du Premier ministre.
Mais dans l’opposition, le thème de la peur ayant fait son temps, celui du mépris est en effet devenu très tendance …
Mépris aussi donc pour Laurence Laigo (CFDT), qui n'est pas à court d'arguments...Selon celle-ci, "le problème du transport est de long terme, lié à l'énergie mais aussi aux problèmes de logement et d'éloignement".
Il reste au Parlement à trancher, démocratiquement
Il reste au Parlement à trancher, démocratiquement
L'amendement sera soumis cette prochaine au vote des députés en séance publique.
"Les députés et sénateurs, dans leur ensemble, ont prérogatives et moyens de rectifier la faute en renversant la décision de la Commission dans le débat parlementaire", souligne pour sa part la CGT dans un communiqué.
"Les députés et sénateurs, dans leur ensemble, ont prérogatives et moyens de rectifier la faute en renversant la décision de la Commission dans le débat parlementaire", souligne pour sa part la CGT dans un communiqué.
Le Medef, qui n'a eu de cesse de fustiger dans la prime transport "une aberration", a salué la "décision économiquement responsable" de la commission des Affaires sociales.
Quelle mentalité !
Quelle mentalité !
Les députés socialistes ont estimé que "les députés UMP ont montré le peu de cas qu'ils faisaient de la situation extrêmement difficile que traversent les Français". En demandant le rétablissement de la mesure, ils ont , de cette courageuse manière, apporté en fait leur soutien au Premier ministre ! Feront-ils à nouveau volte-face?
La décision appartient aux élus du peuple.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):