POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

lundi 27 octobre 2008

Arche de Zoé : les aventuriers de l’Arche perdue face aux juges

Qu’est-ce qu’ils souffrent ! Mais toujours moins que leurs victimes…
Mis en examen par la justice française, les membres de l'Arche de Zoé s’obstinent, pour la plupart, à affirmer le caractère désintéressé de leur opération qui visait à exfiltrer vers la France 103 enfants du Tchad, pour le seul bien de ces derniers.

Rappel des faits
Arrêtés le 25 octobre 2007 à Abéché (Est du Tchad), le président de l'association, Eric Breteau, sa compagne et assistante Emilie Lelouch (ci-contre), le médecin Philippe van Winkelberg, les logisticiens Alain Péligat et Dominique Aubry et l'infirmère Nadia Merimi ont été condamnés deux mois plus tard à N'Djamena à huit ans de travaux forcés.
Transférés en France, puis graciés le 31 mars par le président tchadien Idriss Deby, ils restent encore condamnés à régler un préjudice de 6,3 millions d'euros aux familles tchadiennes, des indemnités juridiquement "impossible à mettre en oeuvre", mais selon la défense.
Le gouvernement tchadien a déjà indemnisé pour moitié les victimes, mais les familles réclament le reste de leur dû.

Les charges
Les généreux aventuriers n'ont donc pas fini de rendre des comptes à la justice et de régler leur dette : le contribuable français n’est pas prêt à payer pour eux. Une instruction est d’ailleurs toujours en cours à Paris pour escroquerie, exercice illégal de l'activité d'intermédiaire en vue d'adoption et aide au séjour irrégulier de mineurs étrangers. Et de leurs parents, dans un deuxième temps... Mais le projet a capoté.
Mis en examen, Eric Breteau, Emilie Lelouch, Philippe van Winkelberg et Alain Péligat encourent dix ans de prison et 750.000 euros d'amende.
Nadia Merimi et Dominique Aubry ont quant à eux été placés sous le statut de témoin assisté, un statut intermédiaire entre celui de mis en examen et de simple témoin.

Des réactions hautes en couleurs
Me Jean-Claude Guidicelli, avocat du docteur Philippe van Winkelberg et d'Alain Péligat, l’un des logisticiens, ne craint pas d’affirmer que cette instruction n'est qu'un "dossier alibi, un dossier politique".
Les mis en examen, qui espèrent un non-lieu, ont fait l'objet d'expertises psychologiques. Bien que cette expertise n’ait rien de scientifique, les psychologues affirment, par la bouche de Me Guidicelli, toutefois, que les membres de l'Arche auraient "agi de manière désintéressée, altruiste. Ce sont des personnes qui ont laissé parler leurs sentiments".

De nombreuses zones d’ombre
A titre d’exemples, que penser du changement de nom de L'Arche de Zoé au Tchad pour celui de Children Rescue ou des faux pansements dont les enfants avaient été affublés avant leur exfiltration? Les psychologues ont certainement une version qu’ils réservent aux juges, mais l’avocat a déjà entrepris l’intoxication de l’opinion. « Des actes expliqués par l'urgence », soutient l'avocat. Quelle était donc « l’urgence » du changement de nom ?
"Ils étaient dans l'action, pas toujours dans la réflexion, il fallait parer au plus pressé", soutient-il, sans conviction.

Les exploiteurs de la misère humaine sont bien à plaindre
Depuis leur libération, tous reprennent néanmoins possession de leur vie mais adoptent le statut de victimes. Ils garderaient à l'esprit le "lynchage" dont ils estiment avoir été l'objet de la part des autorités et des médias, assurent leurs avocats.

  • Eric Breteau "va plutôt bien [ !] mais il reste convaincu que ces enfants devaient être sauvés et qu'il a échoué, c'est perturbant", gémit son conseil Me Céline Lorenzon à l’unison. Il a repris une activité professionnelle que l'avocate ne veut pas préciser "pour ne pas qu'il perde" son emploi. Sa photo aurait été si peu publique que son employeur ne l’a pas identifié !...
  • Nous avons le plaisir de vous faire savoir que Nadia Merimi a repris son métier d'infirmière : ce serait pourtant un comble qu’elle exercçât en milieu scolaire.
  • Si vous êtes enclin à plaindre le logisticien Alain Péligat, soyez rassuré : il a les moyens de s'accorder une année sabbatique, probablement avec le soutien d’un réseau, mais pas ceux d’indemniser les victimes. Sur le sujet, Me Guidicelli reste sans voix.
  • Nous sommes heureux d’apprendre que le docteur Philippe van Winkelberg exerce à nouveau, mais dans son cas, comme dans les autres, la réalité concrète est aussitôt assortie d’un élément subjectif incontrôlable : il "éprouve des difficultés à se reconstruire, il a été couvert d'opprobre", note encore Me Guidicelli, dont la technique ne varie pas.
  • Dominique Aubry "a repris sa vie, pompier dans le sud de la France. Parfois les gens le reconnaissent, ça le replonge dans cette histoire douloureuse", confie son avocat Me Olivier Desandre-Navarre. Ils sont donc reconnaissables, sauf Eric Breteau, le plus médiatisé de la bande.

    Les accusés se serrent les coudes
    Un an après, les membres de l'expédition restent "unis comme les doigts d'une main", insiste Me Guidicelli. Mais pour son avocat, Dominique Aubry, bien que logisticien, est toutefois "amer" vis-à-vis d'Eric Breteau: "il s'est rendu compte qu'il n'avait pas toutes les informations qu'il aurait dû avoir" sur les conditions et la finalité de l'opération. Le front se fissure.
    Des éléments auxquels la justice française doit encore répondre.

  • Et les familles françaises adoptantes ?

    1 commentaire:

    1. Droit de réponse d’Alain Péligat (Lundi 8/11/08)

      Bonjour,

      Au delà de ce que vous pensez de l'affaire de l'Arche de zoé, et sur laquelle je ne veux pas polémiquer, je voudrai juste vous signaler, ainsi qu'aux lecteurs de votre blog, que les informations me concernant sont totalement éronnées:
      Je n'ai pris AUCUNE "année sabbatique", ma situation financière étant incompatible avec une vie oisive, qui, soit dit en passant, ne correspond nullement à mon personnage.
      J'ai repris le travail le 03 avril 2008, soit deux jours après ma sortie de prison.
      J'ai participé à cette mission en tant que bénévole, ne faisant même pas partie de cette association Arche de Zoé.
      Je suis partis dans cette mission en conjé humanitaire, pour une période de 3 semaines, je devais rentrer le 16 octobre, et si je suis resté sur place jusqu'à mon arrestation le 25 octobre, ce fut pour laisser ma place dans l'avion à une pompier qui participait égallement à la mission, car son épouse venait d'être hospitalisée en état grave en France.
      Dans cette histoire, j'ai perdu 7 mois de salaires, plus tout ce qui m'a été volé par les flics Tchadiens,téléphone, portable, appareil photo, j'en passe et des meilleurs. […]

      Cordialement

      Alain Péligat

      RépondreSupprimer

    Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):