POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

dimanche 19 octobre 2008

Education: une manifestation de plus, mais pas mieux

50.000 espérés, 80.000 pour les syndicats et 32.000 pour la police

Pendant que le Président de la République travaille à juguler la crise, les syndicats défilent dimanche dans les rues contre la politique éducative du gouvernement.
Si entre 80.000 participants, selon les organisateurs, et 32.000, selon la police, c’est une épreuve de force, les syndicats ont beaucoup perdu de leur vitalité. D’autant qu’enseignants, parents d'élèves, mais également personnels administratifs et techniques, ils étaient tous dans ce cortège ! Partis vers 13h30 de la place d'Italie, les manifestants venus de toute la France et qui répondaient à l'appel de 47 organisations du secteur éducatif (dont de nombreuses 'filiales' de la FSU), ont défilé sous le soleil jusqu'à la place de la Bastille en passant par le Quartier latin. Sympa !

Des nostalgiques de la co-gestion encore et toujours
"L'Education est notre avenir. Il ne doit pas se décider sans nous", pouvait-on lire sur la banderole en tête du cortège. Comme si les représentants élus au Parlement ne savaient pas aussi bien ce qui est bon pour l’avenir du pays.

Des rêveurs coupés des réalités
La crise ne les rend pas plus réalistes et ils en profitent au contraire pour soutenir que la qualité de l’éducation est proportionnelle au nombre de postes, quelque soit l’état de la courbe démographique : les baisses d’effectifs d’élèves et les départs à la retraite des baby-boomers permettent d’envisager 11.200 suppressions cette année, 13.500 programmées en 2009.
Selon les promeneurs urbains, la crise financière qui risque de provoquer une crise économique ne justifierait pas les restrictions budgétaires. La suppression progressive de la carte scolaire a été largement plébiscitée par les familles, mais les syndicats persistent à vouloir l’empêcher. La mise en place du service minimum d'accueil des petits en maternelle et dans les écoles élémentaires ne leur convient pas, mais satisfait pleinement les mères de familles, célibataires et défavorisées, ou non. Ceux qui claquent les portes sont précisément ceux qui affirment que les conditions de mise en oeuvre des réformes se font "sans aucune concertation"…

Et les co-gestionnaires nostalgiques qui refusent de desserrer leur emprise et au gouvernement le droit de gouverner réclame un large consensus !
"L'Education est réellement mise en danger par une politique qui va à l'encontre de l'objectif dont aurait besoin l'école aujourd'hui: un large consensus dépassant les clivages", a réellement déclaré Patrick Gonthier, le secrétaire général de l'UNSA-Education, 2e organisation d’enseignants, qui n’est pas réellement majoritaire ( !) mais qui était pourtant très choyée par la presse. "Face à une telle mobilisation, le gouvernement ne peut pas rester dans l'intransigeance qu'il manifeste, au mépris d'ailleurs de ce qu'il dit sur le dialogue social rénové", a-t-il ajouté, lui qui n’a jamais manifesté de grandes dispositions pour le dialogue.

« Présent en tête du défilé aux côtés des représentants de tous les syndicats de l'Education », assurent les journalistes-militants qui ne sont pas plus fiables sur ce sujet que sur d’autres, tous parents ‘responsables’ qu’ils puissent être… Car les media partisans ignorent superbement les syndicats absents : un mouvement unitaire exigera de l’UNSA beaucoup d’efforts de dialogue !
Le SNALC s’est-il dissout ? Le syndicat national des lycées et collèges (SNALC) est pourtant un syndicat d'enseignants du second degré, affilié à la Confédération syndicale de l'Éducation nationale (CSEN). Fondé en 1905, ne participe-t-il donc plus organismes consultatifs, avec pourtant entre 7 et 8% des voix, ce que quelques candidats à la présidentielle auraient appréciées…
Deux syndicats d’enseignants n’ont pas dû pouvoir se retenir de se mêler aux autres. Sud-Education est nettement plus à gauche que le SNALC et on peut concevoir qu’il ne reçoive guère de considération : il est en effet plus violent que représentatif. Tout comme le FNEC FP de FO, que nous mentionnons par charité laïque.
Et pourquoi les 9,20% de professeurs du SGEN-CFDT sont-ils passés sous silence par ceux qui revendiquent la proportionnelle ? La presse n’est vraiment pas juste. Pourquoi tant de détestation d’un parti politique majoritaire et de sympathie pour un syndicat dominant ?

La FCPE agite les vieux mouchoirs rouges
Et où était donc la fédération des Parents d'Elèves de l'Enseignement Public? Absente, puisque les journalistes ne les ont pas remarqués. Ou méprisés. Peut-être la PEEP se consacrait-elle à sa mission première et aux élections des représentants de parents d’élèves, pendant que la FCPE délaissait-elle les parents pour s’adonner à la politique.
Pour la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), Anne Hollard récite sa leçon. "Les suppressions de postes, ce sont des options qui disparaissent et les effectifs qui augmentent dans les classes. On est face à un démantèlement", a déclaré avec aplomb. La réalité est pourtant toute autre et le gouvernement ne peut que constater. Il n’est pas besoin de supprimer des disciplines qui se dépeuplent depuis de nombreuses années et qui sont maintenues artificiellement en vie jusqu’au départ à la retraite de leurs professeurs titulaires. Ainsi, les classes d’allemand se vident-elles à grande vitesse et certaines options pelées (ex : langues régionales) vont jusqu’à susciter des jalousies chez leurs collègues qui craquent à 24 élèves. Car les demi-groupes (ex : en langues), çà existe, mais Mme Hollard ne semble pas les avoir rencontrés…
"Avant, lorsque les élèves étaient trop nombreux, il y avait une ouverture de classe supplémentaire, ce n'est plus le cas. Et on multiplie les vacations pour boucher les trous, avec des enseignants qui sont sur plusieurs établissements", a-t-elle ajouté. Ce qui a pourtant toujours existé et les parents le savent. A moins qu’ils n’aient pas été eux-mêmes élèves et n’aient donc pas recueilli les confidences de leurs profs qui expliquent à leurs élèves qu’ils prennent leur cours en retard parce qu’ils n’ont pas le temps matériel de se déplacer d’un établissement à l’autre, et parfois d’une ville à l’autre, dans la même demi-journée. Ces parents qui étaient élèves à l’époque socialiste ont la mémoire bien courte.

Bien que fort discrètes dans le désordre intérieur du PS, quelques personnalités politiques de gauche se sont évidemment jointes à la manifestation, dont l'ancien ministre socialiste de l'Education Jack Lang. Le temps lui a paru long : "C'est l'Ecole, l'Education qu'il faut changer. Cette manifestation on l'attendait depuis longtemps car on sait très bien que ce gouvernement ne reculera que s'il y a un mouvement de masse", a déclaré Jack Lang. Croit-il lui-même à ce qu’il dit, puisqu’il a connu les grèves sur les régimes de retraite ?
Martine Aubry travaille le dimanche...

Mais c'est pour la bonne cause, la sienne: elle est candidate à la succession de Hollande est ne pouvait faire moins que de défiler avec les personnels éducatifs de sa ville.
Bruno Julliard a appris à l'UNEF à se placer au premier rang et continue comme adjoint de Delanoë à la mairie de Paris. Mais Benoît Hamon a fait une apparition aussi brève que tardive, le temps d'une déclaration.

Grève nationale unitaire en novembre ?
Selon l’usage, les syndicats de l'Education ont décidé de se revoir dès mercredi prochain pour décider des suites. C’est en tout cas ce que le SNUIpp (syndicat d'instituteurs) propose d'ores et déjà. Et aussi le SNES, direz-vous. "Par cette mobilisation", les manifestants "ont fait entendre leur exigence d'une autre politique pour l'école", a déclaré le Syndicat national des enseignements de second degré (SNES) dans un communiqué diffusé à l'issue de la manifestation. Mais, le SNES et le SNUIpp, c’est la même chose : la FSU !
D’ailleurs, Gérard Aschieri, craquant sexagénaire incrusté et momifié, a déclaré : "C'était une mobilisation très dynamique ( ! ) qui témoigne d'un profond mécontentement". On n’ose imaginer le dynamisme de ses quelques heures de cours, après décharge syndicale. Le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU) a poursuivi : "Le gouvernement ne doit surtout pas faire la politique de l'autruche et commettrait une grave erreur en considérant cela comme un simple mouvement de mauvaise humeur". Si à l'entendre le gouvernement tremble autant qu’il sucre les fraises, il a en effet du souci à se faire.
Depuis sa bulle, coupé du monde en crise, le professeur de lettres avait encore préparé ces quelques mots ronéotypés pour les camarades journalistes. "Cela passe par la mise en oeuvre d'un ambitieux budget pour 2009 et le refus des réformes imposées avec brutalité et une concertation de façade [ rythme ternaire]. Ces réformes creusent les inégalités, décrètent l'abandon de la nécessaire ambition pour tous et remettent en cause le sens même et la nature des métiers de l'enseignement" [Et rythme… ternaire !].
Il s’exprime par communiqué. Pourquoi pas un prompteur pour Gérard ?

2 commentaires:

  1. Un mot sur la présentation soit-disant objective par les media...

    Ce midi, sur France Info, il n'était pas question de manifestants: la journaliste a parlé de la marche qu'organisait "les défenseurs de l'Education Nationale"!

    C'était donc clair: le méchant Gouvernement est contre l'Education Nationale, et veut "tuer" les professeurs, "détruire l'école" et probablement "assassiner" les enfants tant qu'il y est.
    Heureusement, il y a "les défenseurs de l'Education Nationale" pour protéger les enfants!

    D'ailleurs, pour les protéger, ces vaillants Camarades:
    - font la grève au lieu de faire cours
    - parlent de grèves, recrutent et font de la propagande durant les cours
    - n'enseignent pas aux élèves comment lire, écrire, compter et s'exprimer correctement
    - et font d'autres grèves et participent à d'autres manifestations pour protester contre l'idée d'accueillir les enfants pendant leurs grèves-- préférant sûrement, soit qu'ils viennent défiler (dès qu'ils savent marcher), soit qu'ils restent sur le trottoir (de toutes façons, illettrés sans emplois, il faudra bien qu'ils s'y habituent, pour trouver du travail, aller d'une caisse de subvention du chômage à une autre, et d'une manifestation à une autre).

    RépondreSupprimer
  2. "Défenseurs de l'Education Nationale"?

    Une terminologie qui en dit long sur le caractère politique de la manif.
    Cette terminologie démontre aussi que cette action avait pour objectif fe maquiller le désintérêt des profs; les enseignants ne se sont pas mobilisé particulièrement. Seule une grève permet de savoir quelle est l'état de détermination des enseignants et il est préférable de ne pas la souligner.

    Le terme "unitaire " est détourné. Il ne désigne plus l'unité syndicale et pour cause, mais l'unité des dirigeants syndicaux et de fédérations de parents d'élèves...
    Que deviennent les bases ?

    En revanche, appeler n'importe quel pékin dans la rue, y compris ceux qui n'ont rien à faire de l'école, voilà qui est révélateur !
    Manifester dans la rue pour prouver quelque chose ou masquer la réalité?

    La réforme de l'Education s'impose et la multitude le sait, qui s'est sont occupée des devoirs de ses gosses ou est allée promener à la campagne avec eux.

    Les promeneurs de dimanche étaient-ils des enseignants ou des parents , ou des marcheurs professionnels à banderolles?

    RépondreSupprimer

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):