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mardi 26 septembre 2017

Nouvelle cacophonie gouvernementale, sur le glyphosate : l'UE gronde

Macron peine à énoncer clairement une stratégie de remplacement et une date butoir


La France a confirmé lundi son intention de réduire progressivement l'utilisation agricole de l'herbicide controversé glyphosate

Résultat de recherche d'images pour "glyphosate"Alors que l'herbicide le plus vendu au monde suscite toujours la controverse du fait d'un risque potentiel sur la santé, le Premier ministre Édouard Philippe n'a pas su comment pacifier la tension entre agriculteurs et associations de défense de l'environnement et de la santé publique: il a demandé lundi aux deux ministères concernés - et antagonistes - de lui présenter "d'ici la fin de l'année" un rapport sur "les conditions d'un plan de sortie" de ce produit.  "Compte tenu de l'état de la recherche et des alternatives disponibles pour les agriculteurs" ajoutait le communiqué de Matignon.

Les prises de parole en tous sens nuisent à la pédagogie.
Le président Macron a clamé sa volonté de changement de stratégies, abandonnant son silence olympien pour intervenir sans cesse, notamment depuis l'étranger, où il fustige volontiers quiconque ne parvient pas à cerner sa "pensée complexe"

Mais, dans un effort pédagogique parallèle, il  multiplie le nombre des porteurs de sa parole. Après la journaliste franco-israélienne Laurence Haïm, qui fut porte-parole du candidat Macron à la présidence, l'Elysée a engagé un autre journaliste, Bruno Roger-Petit, détesté par le milieu, au poste de porte-parole de la présidence, laissé inoccupé depuis 2008 par David Martinon : RGP devra amplifier la Voix de son Maître. Ce rôle était occupé par Sibeth Ndiaye, la conseillère presse, récemment épinglée pour son écart de langage en off au moment de confirmer la mort de Simone Veil : "la meuf, elle est dead", avait lâché la vulgaire franco-sénégalaise, en mastiquant son éternel chewing-gum.
Et puis, le gouvernement a son propre porte-parole stakhanoviste, Christophe Castaner qui, malgré une vie passée dans les ministères, enchaîne les déclarations que les ministres craignent de faire, à l'instar du pusillanime Nicolas Hulot, mais accumulant avec aisance les bulles, les affirmations péremptoires et les rétropédalages en danseuse. La parole présidentielle est donc inaudible.


Le porte-parole du gouvernement a ajouté du désordre au désordre des déclarations

Le produit incriminé, "ainsi que tous ceux qui lui ressemblent et qui menacent la santé des Français", sera interdit en France "d'ici la fin du quinquennat", soit 2022, a cru bon de préciser Christophe Castaner sur BFMTV et RMC.

Mais le porte-parole a dû faire marche arrière et revenir sur son affirmation en milieu de journée, en indiquant que le gouvernement "s'engage à des progrès significatifs" d'ici 2022, pour tous les pesticides, dont le glyphosate, en précisant qu'il "n'y a pas d'autre date arrêtée par le Premier ministre". 

"L'objectif est qu'on puisse trouver des produits de substitution d'ici la fin du quinquennat," a nuancé Castaner, sans donner de date-butoir pour un retrait.

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La FNSEA avait vivement réagi entre ces deux déclarations du porte-parole du gouvernement. Le principal syndicat agricole avait affirmé qu'il était "hors de question" que la France prenne une position "unilatérale", différente de ses partenaires européens. 
Les experts de chaque pays doivent d'ailleurs se réunir début octobre à Bruxelles, sachant que l'emballement du gouvernement n'était pas justifié puisque l'autorisation de cette substance expire fin 2017. D'autant que, pour l'heure, aucun vote européen n'est programmé, selon la Commission.

La Commission européenne a proposé aux Etats de renouveler pour 10 ans la licence d'exploitation du glyphosate. Fin août, le ministère de la Transition écologique avait annoncé que la France s'y opposerait, comme elle l'avait fait en 2016. L'exécutif européen a plusieurs fois insisté pour que la décision revienne aux Etats membres, représentés au sein d'un comité d'experts. 
En l'absence d'une majorité qualifiée en faveur du renouvellement, la licence du glyphosate serait révoquée dans toute l'UE, laissant un temps limité (douze mois) pour mettre progressivement un terme à l'utilisation de produits qui en contiennent.

"Distorsion de concurrence"


L'ONG Générations futures dénonce la "cacophonie au gouvernement" français sur le glyphosate et, bien que supranationale et illégitime, l'organisation lui a réclamé "un éclaircissement rapide". Fondée en 1996 et refondé en 2008 par un ingénieur agronome et un enseignant, François Veillerette, c'est une association de défense de l'environnement agréée par le ministère de l'Ecologie et reconnue d'intérêt général en 2008
Veillerette est un militant de Greenpeace, élu conseiller régional de Picardie en mars 2010 sous l'étiquette Europe Écologie-Les Verts, créé à l'automne 2008 à l'initiative du parti Les Verts sous l'impulsion de Cécile Duflot.


"Quelle est la position du gouvernement sur un renouvellement du glyphosate pour 10 ans? On ne sait plus", a aussi grondé la députée européenne écologiste Michèle Rivasi.

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En France, l'utilisation du glyphosate par les collectivités dans les espaces ouverts au public est interdite depuis le 1er janvier 2017 et son emploi par les particuliers doit être proscrit à partir de 2019.
Classé "cancérogène probable" en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (OMS) et non cancérogène par deux agences européennes, le glyphosate est très utilisé comme herbicide par les agriculteurs, qui craignent une baisse de rendement et de revenus en cas d'interdiction.

Vendredi à Paris, des membres de la FNSEA avaient manifesté pour s'opposer à un éventuel abandon unilatéral par la France.

La présidente de la FNSEA, a relevé d'autres "incohérences" gouvernementales chez Nicolas Hulot 

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"La même semaine, on parle interdiction du glyphosate en France, mais on laisse venir, via le CETA [accord de libre échange commercial entre l'UE et le Canada], des produits d'autres pays, avec 43 substances non autorisées en France," explique Christiane Lambert, lundi.

Vendredi, Stéphane Travert, le ministre de l'Agriculture, avait quant à lui évoqué une période de transition possible "de cinq à sept ans", précisément pour laisser le temps de mettre en place des mesures alternatives ou de faire émerger des produits alternatifs.

Samedi, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a pour sa part placé les agriculteurs français face au temps long: "La justice et l'histoire nous rattraperont" si rien n'est fait pour remédier au problème phytosanitaire, a-t-il dit. 

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