L'élargissement de la PMA n'est pas une priorité, selon Collomb
Il est plus urgent de s‘attaquer au chômage en France que d‘ouvrir à toutes les femmes l‘aide médicale à la procréation,
a affirmé dimanche le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.
Le ministre d'Etat a insisté sur les "problèmes" qu‘induirait une telle mesure, mais ne s‘est toutefois pas directement opposé à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes célibataires et les couples de femmes.
"Ça pose sans doute un certain nombre de problèmes mais il faudra mettre des garde-fous", a estimé l'ancien maire de Lyon, qui s'est invité au Grand jury RTL-Le Figaro-LCI.
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Président biface |
Ce n'est pas de la marchandisation, mais ce serait de la traite. La secrétaire d‘Etat à l'Egalité hommes-femmes, Marlène Schiappa, est pressée, déclarant au même moment, sur France 3, que le débat sur l’élargissement de la PMA devra s‘ouvrir en 2018 dans le cadre d' "états généraux de la bioéthique" avant le début du travail législatif.
Invité à dire s‘il soutiendra ce projet, le ministre de l‘Intérieur a répondu : "Je proposerai que l‘on puisse résoudre le problème du chômage avant de s‘attaquer aux problèmes civilisationnels." "Pour moi, la priorité est toujours économique et sociale", a-t-il insisté.
Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a ouvert la voie à une modification de la législation sur le sujet en se prononçant, au mois de juin, pour un élargissement aux couples de femmes et aux femmes seules.
Depuis le 15 juin 2017, ce comité est présidé par le Pr. Delfraissy, 69 ans, immunologue comme Agnès Buzyn, ministre de la Santé, bien qu'il ne soit pas éthicien. Comme celle-ci, il a exercé la fonction de directeur de l'institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM).
Dès le 27 juin 2017, il a aussitôt annoncé son intention de porter le débat sur l'aide médicale à la procréation (AMP) pour des couples de femmes.
Cette décision d'élargissement de la PMA, attendue depuis sa saisine en février 2013 au coeur du débat sur le mariage homosexuel et l‘adoption pour les personnes de même sexe, a constitué un tournant dans un débat essentiel.
Il cherchera "le plus large consensus" et en évitant toute "crispation," assure son porte-parole, Christophe Castaner.
En France, l‘aide médicale à la procréation est aujourd‘hui réservée aux couples hétérosexuels infertiles. La PMA pour les couples de lesbiennes ou les femmes célibataires est autorisée dans certains autres pays d‘Europe, comme le Royaume-Uni, l‘Espagne ou la Belgique.
Mouvement à la pointe de la contestation contre la loi Taubira de mai 2013 et qui lutte avec détermination contre "la PMA sans père", La Manif pour tous a pour sa part dénoncé un avis "en décalage complet avec les aspirations des Français" et demandé à Emmanuel Macron de s’épargner un débat "inutile".
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