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samedi 23 septembre 2017

Loi Travail : la gauche radicale a-t-elle relevé le défi des 120.000 militants dans la rue ce samedi ?

Mélenchon mobilise plusieurs dizaines de milliers de contestataires contre "le coup d’Etat social"

Plusieurs élus de gauche, dont le candidat PS battu, Benoît Hamon, ont manifesté samedi à Paris, parmi entre 30.000 et ...150.000 mécontents.
De gauche à droite : Benoit Hamon, Emmanuel Maurel (PS) et Jean-Luc Mélenchon, samedi à Paris.
"Jean-Luc Mélenchon a réussi son pari," estime Le Monde. En réunissant plusieurs dizaines de milliers de contestataires (150.000, selon les organisateurs, mais seulement 30.000, selon le ministère de l'Intérieur), samedi 23 septembre, à Paris, entre Bastille et République, pour sa "marche contre le coup d’Etat social" "le chef de file de 'La France insoumise' (LFI) se pose durablement comme la principale figure de l’opposition à Emmanuel Macron et à sa politique," déclare le journal socialiste.
"Nous sommes engagés dans un bras de fer social, mais il s’agit de davantage encore… [Les ordonnances], ce n’est pas seulement le contenu antisocial qu’elles portent en elles, mais c’est l’incroyable subversion de l’ordre républicain (...) Ces gens détruisent tout ce que nous avons construit, nous, nos mères, nos pères, nos grand-pères... ", a ainsi estimé, vindicatif, l’ex-candidat malheureux à la présidentielle, en ouverture de son discours, dénonçant le "saccage" de l’éducation nationale et du logement social.
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Le jour même de la publication des ordonnances d’Emmanuel Macron au Journal officiel, il en a apporté la preuve en attirant dans le carré de tête de la manifestation des meneurs égarés de la gauche en voie d'extinction. Outre les députés de La France insoumise (LFI), plusieurs  se sont résolus à venir pour la photo de famille dont la dernière remonte à fort longtemps. Et si Mélenchon n'a pu que constater l’absence des meneurs syndicaux, à l’exception de l’Union syndicale Solidaires qui avait un point fixe, comme Philippe Martinez de la CGT qui ne mélange pas les genres, ils avaient fait le plein des organisations politiques.

Benoît Hamon, ancien candidat socialiste laminé à la présidentielle, était présent avec son lieutenant Guillaume Balas, forts de leurs 6%. Dans un communiqué, l’ex-député quinquagénaire des Yvelines et démissionnaire du PS pour lancer le mouvement du 1er Juillet a néanmoins tenu à garder les mains libres, expliquant que "la participation aux initiatives de La France Insoumise ne relève ni d’une alliance privilégiée, ni d’un partenariat stratégique en vue d’un programme commun ou de la conquête du pouvoir".
L'eurodéputé Emmanuel Maurel, également à l’aile gauche (il fut un des responsable de campagne de Hamon) et toujours membre de la direction provisoire du PS, était là aussi, ainsi que les écologistes Esther Benbassa, sénatrice du Val-de-Marne, et Sergio Coronado, ex-député. 

Marie-George Buffet, Elsa Faucillon et Stéphane Peu, députés communistes, avaient également fait le déplacement. Même Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, qui entretient de mauvaises relations avec Mélenchon, s’est senti obligé de venir saluer le carré de tête avant de filer à la marche pour la paix organisée par son parti.
"J’espère que nous serons capables de construire ensemble, dans le respect de tous, des mobilisations unitaires toujours plus fortes et résolument conquérantes", a-t-il notamment insinué.
Construire un rapport de force

Rouge jusqu'à la pointe des cheveux, Adrien Quatennens, député néo-député (27 ans, LFI) du Nord, menace : "Ici ce n’est qu’un début". Réconforté de "sentir derrière lui des milliers de personnes", cet ancien d'EDF et d'ATTAC est plein de hargne.
"On n’organise pas un baroud d’honneur. Les gens ne sont par là pour faire un défilé de mode. On est là en train de signifier à Emmanuel Macron qu’on répond présents au bras de fer qu’il a souhaité. Si lui ne cédera pas, on ne cédera pas non plus."
Son camarade Alexis Corbière se met pourtant à rêver éveillé que "le gouvernement recule ce soir"

A plus moyen terme, les élus insoumis travaillent à organiser la contestation, qui pourrait passer par une "convergence", en particulier avec les syndicats. "Ca serait positif, estime Eric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis. Je crois qu’il faudra ça pour bloquer la politique de Macron." Et de rappeler qu’en 2006, lors des luttes contre le CPE, le gouvernement de Dominique de Villepin avait renoncé au Contrat Première Embauche, pourtant promulgué par le président Chirac. A la tribune, Jean-Luc Mélenchon a lui ainsi plaidé pour cette union des luttes :
"Nous allons nous rapprocher des organisations syndicales pour leur proposer de se mettre à notre tête pour mener le combat, un combat qui soit déterminé, décisif et tous ensemble. Ce n’est pas qu’une bataille sociale, c’est une bataille républicaine."
Mais, première faille, la Ligue communiste révolutionnaire, LCR, dissimulée derrière le Nouveau Parti anticapitaliste, NPA, n’a pas souhaité participer au carré de tête.
"L’union est un combat !, sourit Eric Coquerel. On est pour l’unité la plus large et pour que ça continue. Mais on n’est pas là pour servir de marchepied à qui que ce soit."

Les manifestants se réjouissaient d'être en marche contre la politique du gouvernement et  d'être entrés en lutte pour un rapport de force suffisant qui le fasse reculer. 
Venu d’Arcachon, Jean-Philippe, 59 ans, appelle à faire "front commun": "Je viens défiler contre la politique de Macron. Pas simplement contre les ordonnances. Il faut actualiser la lutte des classes qu’Emmanuel Macron a remis au goût du jour. On peut le faire reculer avec un énorme rapport de force. En ce moment c’est très compliqué avec les syndicats, mais on doit construire un front commun," estime un ancien militant syndical Sud Rail, il milite aujourd’hui à la France insoumise.
"On défile contre la politique de Macron, mais surtout contre les ordonnances," nuance Pascale, 63 ans, architecte et sympathisante LFI. J’ai été à toutes les manifs syndicales et à la Fête de l’Humanité aussi. Cette marche est complémentaire avec tout ça. Il n’est jamais trop tard pour faire reculer le gouvernement."






Lors de la dernière mobilisation à l’appel de LFI, le 18 mars, 130.000 personnes s’étaient rassemblées à Paris, selon les organisateurs. La police n’avait pas donné de chiffres.

Deux journées de grève et de manifestations dans toute la France contre la réforme du code du travail ont déjà eu lieu les 12 et 21 septembre, à l’appel de la CGT. La première aurait rassemblé entre 223.000 et 500.000 personnes, tandis que la seconde a réuni entre 132.000 et 223.000 manifestants (chiffres police et CGT). L'air de ne pas y toucher, Le Monde veut manifestement suggérer quelque chose...

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