Sociale et vertueuse, la CGT fait sa pub aux frais du CCE
Libération, le Nouvel Observateur, Le Point et Mediapart dénoncent
Le syndicat de cheminots a utilisé 300.000 euros à vocation sociale pour sa campagne électorale.
La CGT a sorti le grand jeu pour gagner les élections du 24 mars prochain à la SNCF. Le syndicat de cheminots a commandé une campagne publicitaire de 1939 panneaux en France, principalement à proximité des gares de voyageurs et des gares de triage. Cette campagne dénonce la stratégie de la direction qui a réduit l'offre de «wagon isolé» de la SNCF, déficitaire depuis de nombreuses années, pour se recentrer sur les axes les plus rentables.
Selon nos informations, cet achat d'espace, dont la valeur brute est de 1,5 million d'euros, a été négocié 300.000 euros par le syndicat. Ces affiches font beaucoup de bruit dans le monde cheminot, mais pas celui escompté par le syndicat majoritaire. Elles n'ont en effet pas été achetées par la CGT, mais par le comité central d'entreprise (CCE) de la SNCF, qui est censé financer les œuvres sociales des cheminots. «Même si juridiquement il n'y a pas de détournement de fonds, l'opération semble éloignée de l'objet social du CCE et notamment de ce qui relève de son budget de fonctionnement», note un avocat-conseil de plusieurs comités d'entreprise en France.
Lien PaSiDupes
«Campagne de sensibilisation»
Les autres syndicats, qui dénoncent cette campagne de communication, pourraient donc porter plainte pour affectation des fonds du CCE à des fins politiques. « C'est scandaleux, martèle un responsable syndical. La CGT a ponctionné une forme de salaire supplémentaire et différé des cheminots pour conduire sa propre campagne électorale. »
De nombreux syndicalistes racontent avoir découvert cette affiche lorsqu'elle est apparue dans les rues de Paris, le 14 février. Il est pourtant mentionné dans la publicité que « cette campagne de sensibilisation » a été réalisée « à l'initiative du CCE de la SNCF et du CE Fret SNCF ». « C'est faux, le comité d'établissement Fret n'a pas été consulté, explique Gilles Desfrançois, élu FO au comité d'établissement Fret de la SNCF. Ça ressemble à une campagne publicitaire pour la CGT. Le code couleur de l'affiche, notamment la présence ostentatoire du rouge, tend à le confirmer.» Les syndicats majoritaires, la CFDT, Unsa et SUD, qui siègent aux côtés de la CGT au bureau du CCE, sont gênés aux entournures. La CFDT indique avoir «validé cette opération avec des réserves». « Personne n'a osé s'opposer à une campagne sur l'avenir du fret à un mois des élections, commente un responsable syndical. De plus, quand nous ne suivons pas le syndicat majoritaire sur certaines de ses décisions, il y a des sanctions.»
Lien PaSiDupes: la CGT veut faire dérailler le programme de ferroutage
Plainte pour «dénigrement»
Contactés par Le Figaro, ni la CGT ni la direction du CCE n'ont souhaité commenter la situation. Même silence à la direction de la SNCF, où l'on ne souhaite pas s'attirer les foudres du syndicat majoritaire. L'entreprise, qui n'est pas fondée à porter plainte sur l'allocation de sa subvention, a toutefois assigné le CCE en référé pour «dénigrement» et atteinte à son image devant le tribunal de grande instance de Paris. L'affaire sera jugée vendredi matin.
Ce nouvel incident vient alourdir la liste des pratiques douteuses du CCE de la SNCF. La Cour des comptes mène actuellement une enquête sur la gestion de cette institution et sur 6 de ses 27 comités d'établissement (CE). Le CCE de la SNCF touche chaque année une subvention de 92 millions d'euros et emploie près de 1000 salariés. [Où les sous-effectifs se situent-ils donc, alors ? Seulement au service des usagers ? ]
Libération, le Nouvel Observateur, Le Point et Mediapart dénoncent
Le syndicat de cheminots a utilisé 300.000 euros à vocation sociale pour sa campagne électorale.
La CGT a sorti le grand jeu pour gagner les élections du 24 mars prochain à la SNCF. Le syndicat de cheminots a commandé une campagne publicitaire de 1939 panneaux en France, principalement à proximité des gares de voyageurs et des gares de triage. Cette campagne dénonce la stratégie de la direction qui a réduit l'offre de «wagon isolé» de la SNCF, déficitaire depuis de nombreuses années, pour se recentrer sur les axes les plus rentables.
Selon nos informations, cet achat d'espace, dont la valeur brute est de 1,5 million d'euros, a été négocié 300.000 euros par le syndicat. Ces affiches font beaucoup de bruit dans le monde cheminot, mais pas celui escompté par le syndicat majoritaire. Elles n'ont en effet pas été achetées par la CGT, mais par le comité central d'entreprise (CCE) de la SNCF, qui est censé financer les œuvres sociales des cheminots. «Même si juridiquement il n'y a pas de détournement de fonds, l'opération semble éloignée de l'objet social du CCE et notamment de ce qui relève de son budget de fonctionnement», note un avocat-conseil de plusieurs comités d'entreprise en France.
Lien PaSiDupes
«Campagne de sensibilisation»
Les autres syndicats, qui dénoncent cette campagne de communication, pourraient donc porter plainte pour affectation des fonds du CCE à des fins politiques. « C'est scandaleux, martèle un responsable syndical. La CGT a ponctionné une forme de salaire supplémentaire et différé des cheminots pour conduire sa propre campagne électorale. »
De nombreux syndicalistes racontent avoir découvert cette affiche lorsqu'elle est apparue dans les rues de Paris, le 14 février. Il est pourtant mentionné dans la publicité que « cette campagne de sensibilisation » a été réalisée « à l'initiative du CCE de la SNCF et du CE Fret SNCF ». « C'est faux, le comité d'établissement Fret n'a pas été consulté, explique Gilles Desfrançois, élu FO au comité d'établissement Fret de la SNCF. Ça ressemble à une campagne publicitaire pour la CGT. Le code couleur de l'affiche, notamment la présence ostentatoire du rouge, tend à le confirmer.» Les syndicats majoritaires, la CFDT, Unsa et SUD, qui siègent aux côtés de la CGT au bureau du CCE, sont gênés aux entournures. La CFDT indique avoir «validé cette opération avec des réserves». « Personne n'a osé s'opposer à une campagne sur l'avenir du fret à un mois des élections, commente un responsable syndical. De plus, quand nous ne suivons pas le syndicat majoritaire sur certaines de ses décisions, il y a des sanctions.»
Lien PaSiDupes: la CGT veut faire dérailler le programme de ferroutage
Plainte pour «dénigrement»
Contactés par Le Figaro, ni la CGT ni la direction du CCE n'ont souhaité commenter la situation. Même silence à la direction de la SNCF, où l'on ne souhaite pas s'attirer les foudres du syndicat majoritaire. L'entreprise, qui n'est pas fondée à porter plainte sur l'allocation de sa subvention, a toutefois assigné le CCE en référé pour «dénigrement» et atteinte à son image devant le tribunal de grande instance de Paris. L'affaire sera jugée vendredi matin.
Ce nouvel incident vient alourdir la liste des pratiques douteuses du CCE de la SNCF. La Cour des comptes mène actuellement une enquête sur la gestion de cette institution et sur 6 de ses 27 comités d'établissement (CE). Le CCE de la SNCF touche chaque année une subvention de 92 millions d'euros et emploie près de 1000 salariés. [Où les sous-effectifs se situent-ils donc, alors ? Seulement au service des usagers ? ]
Le CE de Lyon fait, quant à lui, l'objet d'une enquête de la brigade financière. Plusieurs cadres de l'institution ont été auditionnés en fin d'année. À l'origine de ces investigations: des fonds alloués par l'entreprise publique au titre de la formation syndicale qui auraient été utilisés pour financer le fonctionnement des syndicats.
Vous l'avez deviné: ces lignes sont dues au Figaro (voir aussi le JDD), et non pas à la bande des quatre, à cette heure !
[Devoir de mémoire:
Fin de grève en octobre 2010: chaque journée a coûté entre 300 et 400.000 euros par jour aux Français... Lien PaSiDupes
Quand la CGT, le PCF et Mélenchon organisaient une collecte sur la voie publique pour venir en aide aux cheminots grévistes (lien PaSiDupes - oct 2010)]
Pour info: coupable 'présumé', d'une part, mais intouchable, d'autre part...
Gilbert Garrel, 51 ans, cadre à la SNCF, a été élu hier pour un mandat de trois ans au poste de secrétaire général de la fédération CGT des cheminots, à l’occasion du 41e congrès du syndicat. Il remplace Didier Le Reste (1er plan flou), qui dirigeait l’organisation depuis dix ans.
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