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mercredi 23 septembre 2009

La CGT veut faire dérailler le programme de ferroutage initié par Gayssot (PCF)

Nouveau plan pour sauver le fret ferroviaire

En 2000
, alors qu'il est ministre des transports, Jean Claude Gayssot fixe un cap : le doublement des quantités de marchandises transportées par le rail d'ici 2010. Pourtant, en près de 20 ans, le ferroviaire n'a cessé de régresser sur ce marché, passant de 28,5% du volume de marchandises transportées en 1985 à 15,2% en 2001. (LIRE PaSiDupes) En parallèle, le transport routier, lui, a explosé et représente aujourd'hui plus de 83% du trafic. Dans les années à venir, la tendance devrait se prolonger : les spécialistes prévoient une forte croissance du transport de marchandises. Le livre blanc sur la politique européenne des transports, sorti en 2001, avance une augmentation du seul trafic poids-lourds de 50% d'ici 2010 par rapport à 1998. Le 21 mars 2002, L'Humanité fit paraître un article titré: "Le ferroutage sur la bonne voie"
Le ministre communiste des Transports de François Mitterrand, Jean-Claude Gayssot, affirmait alors en Maurienne la volonté gouvernementale de relancer le fret ferroviaire et de lancer les travaux du Lyon-Turin. Mais aucune date n’a filtré pour le Mont-Blanc.
Quand le ministre communiste avait choisi de promouvoir l’alliance du fer et de la route, ou ferroutage, l'organe de presse communiste célébra son ministre des Transports, losqu'avec son homologue italien il ouvrit les travaux du tunnel Saint-Antoine, sur la ligne classique Ambérieu-Modane-Turin, [pour commencer]. (…) C’est au transfert de l’équivalent de 2 600 000 poids lourds que devaient aboutir ces réalisations en 2012 au lieu de 2015. " C’est dans les Alpes, encore plus qu’ailleurs, affirmait Jean-Claude Gayssot, qu’une politique de rééquilibrage rail-route est urgente. " (...)


Aujourd'hui, le gouvernement met plus de 7 milliards pour le fret ferroviaire d'ici 2020
7 milliards d'euros consacrés au développement des infrastructures du fret ferroviaire
Cette annonce du ministère de l'Ecologie s'inscrit dans le droit fil du Grenelle de l'Environnement, qui prévoit de faire passer la part des transports de marchandises alternatifs à la route de 14 à 25% d'ici 2022. Le gouvernement souhaite ainsi favoriser le report de la route vers le rail, a annoncé ce. «Il est vital de développer le fret», a déclaré Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Ecologie, le mercredi 16 septembre.

Huit axes de développement ont été retenus
Ainsi, la suppression des goulets d'étranglement ferroviaires, par la création de contournements, est prioritaire dans certaines villes;
le développement du fret à grande vitesse entre les aéroports;
ou encore la création d'un réseau d'«autoroutes ferroviaires» pour favoriser le transport de camions par le train.

Le gouvernement espère réduire d'ici 2020 de plus de 2 millions le nombre de trajets de poids lourds sur les routes chaque année et vise plus de 2 millions de tonnes de Co2 émises en moinsIl est indispensable d'augmenter la part du fret ferroviaire contre l'aérien et le transport routier» et de «préparer l'après-pétrole», a expliqué Jean-Louis Borloo.

Emprunt national ou pas?
L'effort d'investissement sera réparti entre l'Etat, Réseau ferré de France (RFF, le gestionnaire public des infrastructures ferroviaires) et la SNCF. Sur les 7 milliards d'argent public du plan, la compagnie nationale va notamment investir dans les cinq prochaines années un milliard d'euros au moins dans des solutions innovantes de transport de marchandises.
Il n'a pas été décidé à ce stade si l'Etat aurait recours au grand emprunt national pour financer ces dépenses, a indiqué le ministre de l'Ecologie.De son côté, la SNCF s'apprête à présenter ses projets de réorganisation pour son activité de fret, en perte chronique, lors du comité central d'entreprise et de son conseil d'administration les 22 et 23 septembre.De même que La Poste est victime du courrier par l'Internet, la SNCF est frappée de plein fouet par la crise, le fret SNCF devrait perdre encore 600 millions d'euros cette année, après un déficit de 340 millions d'euros en 2008.

Mais L'Humanité a changé de ton

Le 16 septembre 2009, le journal donna la parole à Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT cheminot, qui dit: « L’avenir de SNCF mérite un grand débat démocratique »
Ce jour-là précisément, plusieurs milliers de cheminots participaient au Bourget à un rassemblement national sur le fret. Entretien

ENTRETIEN avec Didier Le Reste.

Didier Le Reste - "Ce rassemblement national des cheminots s’inscrit dans un processus d’actions dans lequel nous mobilisons, cheminots, acteurs économiques, le mouvement syndical, ONG environnementales et responsables politiques afin d’obtenir que d’autres orientations président aux destinées de fret SNCF. Les technocrates de la direction envisagent aujourd’hui de ne plus assurer 60 % du trafic dit du wagon isolé sous prétexte que cette activité est déficitaire au sens capitalistique du terme. La direction affirme que la messagerie ferroviaire est à l’origine d’entre 70 et 75 % des pertes de fret. Néanmoins, je remarque que cette activité représente encore 43 % du chiffre d’affaires. La SNCF parle de perte mais omet de dire qu’elle subventionne à 50 % la logistique des groupes privés et qu’elle ne s’engage pas à capter de nouveaux trafics. […] La politique de la SNCF en matière de transport de fret va à l’encontre du développement durable. En présentant ses comptes du premier semestre 2009 et en annonçant une perte de 496 millions d’euros, la direction cherche à dramatiser la situation afin de culpabiliser les cheminots qui se voient reprocher « un manque de compétitivité ».

Vous avez déclenché la semaine dernière une alarme sociale, procédure qui arrive avant le préavis. Avez-vous obtenu réponse ?
Didier Le Reste - Une demande de concertation immédiate (DCI) a été déposée la dernière par la CGT, l’UNSA et la CFDT. Malheureusement, je constate que SUD Rail qui a refusé de s’associer à cette démarche revendicative et mobilisatrice, préfère une nouvelle fois encore jouer la carte de la division. Cette DCI ponctue un cycle de concertation sur l’avenir du fret engagé depuis plusieurs semaines. Nous disons au président de la SNCF, Guillaume Pépy, qu’il faut maintenant passer aux travaux pratiques et qu’il doit nous démontrer que la carte de la concertation et du dialogue social paie plus que le rapport de la force et la grève. La direction a consenti à une table ronde emploi et à une réunion sur les salaires début 2010 pour procéder à des ajustements. Mais le compte n'y est pas. […] La reconnaissance par la direction [et le ministre Gayssot ?...] de l’échec de ses plans successifs de restructurations et de sa stratégie de dumping social montre que le seul tort de la CGT est d’avoir eu raison trop tôt. Aujourd’hui la CGT est donc légitime pour demander que soient examinées sérieusement ses propositions alternatives. C’est aussi le but des mobilisations en cours. [Nous aurions aimé en avoir juste un aperçu... ]

Comme La Poste, la SNCF appartient à tous, les cheminots mais aussi les usagers, les élus etc. [Ca fait partie de la question...] Considérez-vous important d’élargir le débat au-delà des seuls salariés concernant son avenir ?
Didier Le Reste - La SNCF n’appartient pas à la technostructure qui la dirige. Elle appartient à la nation et c’est donc à ce niveau que son avenir doit être décidé. C’est pourquoi, nous demandons
un débat national et démocratique sur le rôle que doit jouer cette grande entreprise publique déstabilisée aujourd’hui par les directives européennes de libéralisation et par sa gestion interne de plus en plus tournée vers le profit. Les décisions cruciales pour la SNCF ne peuvent être prises en catimini."

De la propagande
, en lieu et place des propositions que le pays attend d'une opposition qui serait positive.

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