Le mirage de l'unité de la gauche
Une municipale partielle
En juin 2009, le Conseil d'Etat a annulé la victoire (50,65%) aux élections de mars 2008 du sénateur-maire UMP et ancien P-DG du groupe Dassault, le déclarant inéligible pour achat de voix, de même que son adversaire du deuxième tour, Bruno Piriou, un communiste qui n'est pas sans ressources puisqu'accusé de n'avoir pas respecté les comptes de campagne.
Les deux hommes ont cependant soutenu publiquement les nouveaux candidats du parti présidentiel et du PCF le 27 septembre 2009.
Serge Dassault a viré en tête à Corbeil-Essonnes (Essonne) dimanche, mais la gauche peine pourtant à s'unir en vue du second tour de l'élection municipale partielle face à l'UMP Jean-Pierre Bechter, un fidèle de l'ex-maire, l'homme d'affaires.
Le second tour
L'appel au rassemblement est lancé par Michel Nouaille (PCF, ici à droite avec Piriou), qui, debout sur une table à la mairie, annonçait : "Dès demain lundi, j'en appelle à tous mes partenaires pour construire la liste du second tour. Martine Aubry et François Lamy appellent le PS de Corbeil-Essonnes au rassemblement. […] Jean-Pierre Bechter a fait dix points de moins que Serge Dassault en mars 2008. Nous voyons que ce système est à bout de souffle et déconsidéré..." Mais cette exaltation pourrait retomber.
Les négociations seront plus compliquées qu'il ne le dit.
Suppléant du député-maire socialiste d’Evry, Manuel Valls, et premier secrétaire fédéral du PS de l'Essonne, Carlos Da Silva est réticent.
Déçu de son score, le socialiste n'a pas souhaité s'exprimer dimanche soir, se contentant de remettre un communiqué : "L'alternance est possible. Mais elle exige un très large rassemblement. J'ai constitué une équipe solide. C'est avec eux tous que j'entends contribuer à la victoire dimanche."
Or, sur sa liste figure le nom de François Zambrowski, ancien adjoint de M. Dassault, que les communistes refuseront sans discussion. Carlos Da Silva maintiendra-t-il sa stratégie d'ouverture à droite ? Une erreur, selon Gabriel Amard, secrétaire national du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon : "Le sarkozysme de gauche est en échec ce soir."
Quant au candidat Verts, Jacques Picard (7,76 %), il admet. « Nous sommes en train de discuter très difficilement sur une fusion".
Il soupçonne d'ailleurs les communistes d'être prêts à perdre cette élection pour retenter leur chance dans huit mois. Bruno Piriou et Serge Dassault ne seront alors plus inéligibles et le conseil municipal pourrait être dissous pour provoquer de nouvelles élections. "D'un côté et de l'autre, il y a deux hommes qui n'attendent que d'en redécoudre. (...) La non-dissolution du conseil dans un an ferait partie d'un accord de fusion", affirme-t-il.
Reste encore l'inconnu des reports de voix des deux listes issues des quartiers, Mourad Saadi (2,81 %) et Rachid El Mahdi (1,06 %), et de la participation, dix points inférieure à celle de mars 2008.
Jean-Pierre Bechter se régale d'être opposé au PCF plutôt qu'au PS, et aiguise sa rhétorique anti-communiste, jouant sans fard la carte Dassault.
"Je n'en reviens pas, avoue Jean-Pierre Bechter. Vingt ans après la chute du mur et la fin de l'URSS, il reste la Corée, Cuba... et Corbeil-Essonnes !"
Quant à Serge Dassault, il estime que "le PCF est devant le PS, c'est très bon pour nous". « Etre face aux communistes m'avantage considérablement. Je ne crois pas que Corbeil en veuille. (...) » , poursuit-il.
Jean-Pierre Bechter ne cache pas cette semaine que Serge Dassault monte au front dans la campagne électorale et sera présent dans la gestion de la mairie à l'avenir, s'il l'emporte. "Je suis là pour laver l'honneur de Serge Dassault. Si je l'emporte, il aura une place prééminente à tout point de vue. Si on perd, il n'est plus à Corbeil-Essonnes lundi matin", a-t-il assuré.
Il met d'ailleurs clairement dans la balance l'avenir de l'usine Altis Semiconductor, le fabricant de puces électroniques de Corbeil dont la reprise est en négociation depuis près de deux ans. L'entreprise représente 3.000 emplois directs et indirects et 18 millions d'euros de taxe professionnelle par an pour la commune. "Comme le repreneur est un de mes amis, il ne viendra que si je suis élu", menace Jean-Pierre Bechter, qui refuse de révéler l'identité du possible repreneur, de nationalité française.
Huit listes se présentaient aux élections de Corbeil-Essonnes...
Trois à gauche, quatre à droite et une sans étiquette. Le tribunal administratif de Versailles a refusé, mardi, le retrait de bulletins de vote UMP mentionnant le nom de Serge Dassault.
Jean-Pierre Bechter ne cache pas cette semaine que Serge Dassault monte au front dans la campagne électorale et sera présent dans la gestion de la mairie à l'avenir, s'il l'emporte. "Je suis là pour laver l'honneur de Serge Dassault. Si je l'emporte, il aura une place prééminente à tout point de vue. Si on perd, il n'est plus à Corbeil-Essonnes lundi matin", a-t-il assuré.
Il met d'ailleurs clairement dans la balance l'avenir de l'usine Altis Semiconductor, le fabricant de puces électroniques de Corbeil dont la reprise est en négociation depuis près de deux ans. L'entreprise représente 3.000 emplois directs et indirects et 18 millions d'euros de taxe professionnelle par an pour la commune. "Comme le repreneur est un de mes amis, il ne viendra que si je suis élu", menace Jean-Pierre Bechter, qui refuse de révéler l'identité du possible repreneur, de nationalité française.
Huit listes se présentaient aux élections de Corbeil-Essonnes...
Trois à gauche, quatre à droite et une sans étiquette. Le tribunal administratif de Versailles a refusé, mardi, le retrait de bulletins de vote UMP mentionnant le nom de Serge Dassault.
Excellente analyse,le tour de la question est clair et complet.
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