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vendredi 4 septembre 2009

Rentrée scolaire 2009-2010: un exemple à suivre

Meirieu, Jospin et Bayrou peuvent prendre de la graine

Voici un article du journal Le Monde en date du 19 Juin 2009.
Son accès est payant sur le site du quotidien de centre gauche, mais les blogs jouent leur rôle social... cf. lien mestasdetrucs)

Titre:
Bachotage gagnant

C'est un petit lycée au fin fond de l'Ardèche, qui figure dans le peloton de tête des classements, avec 100 % de réussite au bac. Au Cheylard, un proviseur, aujourd'hui à la retraite, a introduit une méthode pédagogique fondée sur les techniques d'apprentissage. [Lien Le Figaro: ses résultats]
C'est l'heure des révisions. Les réponses fusent aussi vite que les questions. Adam Smith, Max Weber, la crise actuelle et les emplois " atypiques " en " forte croissance "... Les élèves de cette terminale ES ont apparemment bien assimilé leur programme de sciences économiques et sociales. A quelques jours du bac, ils semblent parfaitement détendus. " On a parfois l'impression que nos profs sont plus inquiets que nous ", avance un élève, bravache. Eux sont plutôt sûrs d'eux. Ils vont l'avoir, le bac, ils doivent l'avoir.
Depuis cinq ans, pas un élève de leur lycée, au Cheylard, en Ardèche, n'a échoué au bac ES ; depuis trois ans, ils sont même plus de 70 % à l'obtenir avec mention ; mieux, en 2008, les élèves des quatre classes de terminale (S, ES, L et STI génie électrotechnique) ont réussi un 100 % au bac.
Ces excellents résultats ont valu à ce petit établissement (357 élèves) une certaine réputation : il s'est retrouvé en deuxième position du classement national publié en avril par L'Express, ex-aequo avec le lycée de Thizy (Rhône), et derrière le lycée Vauban de Pontoise (Val-d'Oise).
" Ce n'est qu'un classement, avec des données qui peuvent être discutées, mais on est beaucoup mieux dans notre peau en étant deuxième qu'en étant 1 500e ", souligne Nicolas Chastel, le proviseur du lycée. Parmi ces données, la mesure de la " capacité de l'établissement à faire progresser les élèves " est sans doute la plus discutable. Mais, assure Jean-Pascal Tshishiku, professeur de physique appliquée au Cheylard, " beaucoup d'élèves qui n'auraient pas réussi ailleurs marchent bien ici ".
Et cela se sait. Des familles se démènent pour que leurs enfants aient de la place dans ce lycée. Ainsi Mylène. En classe d'économie, elle est installée au fond de la classe. Ni cancre ni timide, elle est ce qu'on appelle une bonne élève. Bons résultats et beaucoup de volonté : c'est elle-même qui a décidé de quitter son établissement d' "en bas " - la vallée du Rhône - pour venir ici, au Cheylard, loin de tout. " Je n'étais pas à l'aise dans mon ancien lycée, explique-t-elle sans gêne. On n'était pas encadrés, il y avait un gros laxisme de l'équipe enseignante. " Florian, lui, était en échec scolaire, en Haute-Loire : " Je ne travaillais pas du tout, je n'avais aucun objectif. " Tous deux connaissaient le lycée du Cheylard " de réputation ". Ils ont tenu à y " monter ".
Le Cheylard est à " plus de 500 virages " de la vallée du Rhône, disent ceux qui ont compté. Plus d'une heure de route tortueuse et voici un bourg industriel (environ 3 500 habitants) niché dans les montagnes du nord-ouest de l'Ardèche. Une petite société bien enracinée autour de la vie paysanne et de trois grosses entreprises à capitaux familiaux ; un monde resté à l'écart de la France mondialisée et métissée ; un microcosme qu'aucune vague d'immigration n'a jamais atteint. " Une autre planète ", " une île " : ce sont les mots des professeurs du Cheylard pour décrire leurs conditions de travail.
Ils ne parlent pas tellement de leur splendide isolement ou du décor - les fenêtres de leurs salles de classe donnent sur des forêts de pins douglas et de châtaigniers - mais de ce qu'ils voient comme un particularisme bienvenu : ils consacrent 100 % de leur temps à l'enseignement. La commission de discipline du lycée ne se réunit jamais. Partout, dans le hall d'entrée, les sacs des élèves traînent par terre, apparemment en toute confiance. Les portiques desécurité dont on parle à la télé, ça les fait donc " plutôt sourire ". " Ça paraît tellement loin... ", constate Elodie Lavenent, 35 ans, professeure d'anglais.
" Nous avons des élèves entre guillemets "normaux" ", ajoute Marie-Hélène André-Veglio, une jeune professeure de mathématiques. " On n'a pas les soucis de la vallée du Rhône, avec l'agressivité, les violences, dit le maire, Jacques Chabal (UMP). On a beaucoup moins de problèmes de drogue, un peu de fumette, c'est tout. " " Il y a beaucoup de fumette, rectifie un habitué du coin, et aussi des violences paysannes. " Mais très rarement au lycée, situé en contrebas du centre-ville. " C'est le rêve ici, je crois que je ne partirai pas avant longtemps, lance David Méchin, 29 ans, agrégé d'histoire-géographie. On m'avait prévenu, Le Cheylard, personne ne veut y aller, et ensuite plus personne ne veut partir. " Sur les douze professeurs qui ont essuyé les plâtres à l'ouverture du lycée, en 1998, huit sont encore là, onze ans plus tard.
Ce lycée faiseur de miracles, l'éducation nationale n'en voulait pas il y a une quinzaine d'années, quand élus locaux, chefs d'entreprise et parents d'élèves ont fait campagne pour obtenir un lycée près de chez eux. Une sorte d'union sacrée s'était constituée autour du maire. Question de prestige local pour l'élu. Question pratique pour les parents d'élèves, las de voir leurs enfants s'en aller le lundi à l'aube en autocar pour ne revenir que le vendredi soir. Question d'avenir pour les entreprises, soucieuses d'attirer des cadres et de trouver sur place des employés mieux instruits, mieux formés. Pour appuyer le dossier, elles ont promis de verser au futur établissement la totalité de la taxe d'apprentissage, soit 60 000 euros par an, ce qui en fait un lycée très bien équipé.
" On me disait, on va avoir un petit lycée avec des enseignants en préretraite ", se souvient le maire. A l'ouverture, en 1998, il a rencontré des profs étonnamment jeunes. Et réceptifs, ajoute le deuxième proviseur du lycée, Jacques Fiol, arrivé en 2002 : " Il y avait une énergie folle, deux bonnes idées par semaine. " Les résultats des premières cohortes d'élèves n'avaient rien d'extraordinaire, loin de là. Diagnostic du proviseur Fiol : " Les élèves ne comprenaient pas ce qu'on attendait d'eux. Certains ne savaient pas apprendre. On leur a donné des outils. "
Dans le projet d'établissement, cela s'écrit " la méthodologie ". Des profs appellent ça " du coaching ". En pratique, c'est une heure hebdomadaire pour enseigner aux élèves de seconde comment travailler le soir à la maison. Apprendre à apprendre. " On nous montre comment faire des abréviations, comment sélectionner les informations, faire des synthèses ", explique Alizée. " On nous explique qu'il faut travailler dix à douze heures chaque semaine chez nous, ça choque !, ajoute Claire. Mais petit à petit, on se sent poussés. "
Un devoir commun organisé à la fin du premier trimestre permet aux plus récalcitrants de constater leur retard. Et de réagir. " Une méthode basique, insiste M. Fiol. Une méthode qu'on pourrait appliquer partout. Enfin, partout où le prof peut faire son cours... "
Les parents d'élèves adorent " la méthodo ". Même ceux dont les enfants peinent à suivre, assure Patrick Viennet, le conseiller principal d'éducation : " Sur 150 élèves de seconde, on voit une quarantaine de familles d'enfants en difficulté scolaire. 95 % des parents convoqués viennent aux rendez-vous. Ils comprennent bien l'enjeu, ils enlèvent l'ordinateur de la chambre de leur enfant. " Les autres ? Des futurs redoublants, en général. Ou des élèves dirigés vers d'autres filières. Pas plus qu'ailleurs dans l'académie de Grenoble, assure M. Viennet, qui réfute le reproche d'" élitisme ".
Mylène et Florian, comme tous ceux arrivés en cours de cycle, ont eu " un peu de mal " avec la " méthodo " et l'ambiance générale de travail. " Ça fait bizarre ", admet Mylène. " Je contestais l'autorité des profs, j'ai été vite recadré ", sourit Florian. Aujourd'hui, il parle plutôt des rapports de " complicité " qu'il entretient avec les enseignants. " On prévient les parents, on prône l'autonomie des élèves, mais attention, on n'est pas laxistes ", insiste Christophe Moulet, professeur d'économie.
L'adaptation ne se fait pas toujours aussi facilement. " Il y a forcément un côté obscur, relève un élève éluau conseil de vie lycéenne. Les profs mettent la barre très haut. Nous, on saute pour essayer de l'atteindre et ça ne se passe pas toujours très bien. " " L'an dernier, j'ai pris des antidépresseurs, avoue une jeune fille de terminale. Je venais d'un autre lycée et ma moyenne était brusquement descendue de 12 à 8. " Cela va mieux depuis qu'elle a compris tout le parti qu'elle pouvait tirer de la " méthodo ". Elle montre un classeur mauve garni de fiches roses, autant de résumés de ses cours. Elle en a un pour chaque matière, qu'elle met à jour " chaque soir ". " Ça demande une certaine endurance ", apprécie M. Moulet.
En quelques années, le discours de la méthodologie a incontestablement pris. Les résultats sont là pour le prouver. Mais aux yeux de Gilles Charreyre, 58 ans, agrégé de mathématiques, " on dramatise " à l'excès la question de la réussite aux examens : " On veut du chiffre, regrette-t-il. On regarde les résultats et c'est tout. On ne regarde jamais si on a su développer la curiosité ou l'esprit critique de nos élèves, si on les a intéressés à la matière. Mais nos vraies valeurs, c'est de faire passer de l'éducation, pas de faire réussir un examen à n'importe quel prix. " " Il ne faut pas exagérer, réplique Jacques Fiol, le père de la " méthodo ", aujourd'hui retraité à Valence, dans la Drôme. Notre mission consiste à prendre les élèves comme ils sont et à les former le mieux possible pour la suite. C'est vrai qu'on fait du bachotage, mais est-ce une erreur ? "
Ses détracteurs disent " pression ", il répond " exigence ". Pendant ses cinq ans passés au Cheylard, ce " républicain de gauche " a cru revivre, dit-il pour s'en féliciter, " les années 1970 ".
Eric Collier Le Cheylard (Ardèche), envoyé spécial
Merci au blog gratuit: mestasdetrucs

LIRE aussi La Dépêche
Ainsi, 500 virages suffisent-ils à se dégager de l'influence néfaste des professeurs d'IUFM. L'un d'entre eux pèse sur la formation des professeurs depuis Lyon. Mais ce que des Ardéchois ont réussi, les autres Français doivent pouvoir le réaliser. Mais encore faut-il mettre au panier les théories de Philippe Merieu: n'a-t-il pas droit à la retraite ?
Ce gourou de l'Education Nationale sous Jospin et Bayrou est l'inspirateur de réformes pédagogiques (instauration des modules au lycée, ainsi que de la création des désastreux IUFM (Instituts universitaires de (dé)formation des maïtres) au début des années 1990. Il continue à sévir aux fonctions de professeur en sciences de l'éducation à l'Université Lumière-Lyon.
Meirieu se définit lui-même comme un militant et un homme de gauche.
Un nombre grandissant d'enseignants ose aujourd'hui contester les théories éducatives de Meirieu (né en 1949), basées sur l'«apprenant » plutôt que sur des savoirs fondamentaux. « Philippe Meirieu a été très souvent pris à parti par les “républicains” ou les “disciplinaristes” qui dénoncent sa contribution active à la baisse du niveau des élèves ainsi et à l'effondrement de l'autorité des enseignants par son idéologie “pédagogiste”, égalitariste et démagogique ». Le maître devrait s'effacer et se mettre à l'écoute de l'apprenant qu'il place au centre du dispositif. Séduisant et démagogique, mais aux effets ravageurs. Des enseignants tels que Natacha Polony, Agnès Joste, Jean-Paul Brighelli, et Christine Tasin ,dénoncent sa responsabilité lourde dans l'acultration de plusieurs générations de Français, le recul de l'Education Nationale et la montée de la violence à l'école.
De vives polémiques ont en outre opposé le philosophe Alain Finkielkraut à Philippe Meirieu.
Dans un ouvrage intitulé Une voix qui vient de l'autre rive (Gallimard), Alain Finkielkraut osa s'opposer aux théories de Meirieu et à ses belles phrases-choc, excessives et caricaturales, telles que « dans les sociétés démocratiques, l'éducation ne peut être assimilée au dressage. » Dans une lettre ouverte du 8 mai 2000 au philosophe publiée dans Le Monde, le pédago s'insurgea et contesta l'esprit démocrate de Finkelkraut mais se posa ensuite en critique des dérives de la pédagogie dont il fut largement à l'origine. Tout dire et son contraire est ainsi le comble de l'irresponsabilité triomphante.

VOIR et ENTENDRE un entretien sur mesure et complaisant. Le journaliste est tout sauf impertinent, pour changer...



VOIR et ENTENDRE maintenant un entretien accordé par André Bercoff:



Le pouvoir politique qui accorda sa confiance au pédago-démago, dont nous ne manquons pas désormais de copies conformes, et cautionna tous les ravages dont l'Education Nationale ne parvient toujours pas à récupérer, ne peut se croire exempt de reproches.
Lionel Jospin devra rendre compte devant les générations sinistrées, aussi sûrement que Philippe Meirieu qui aura fait autant de dégâts que les maths modernes ( à partir des années 1960 et jusqu'en 1983) ou la méthode globale de lecture -inspirée de la méthode Decroly- qui est accusée de provoquer dyslexie et dysorthographie et qui
Après Alain Savary (1981-1984) et Jean-Pierre Chevènement (1984-1986), Jospin fut ministre de l'Education de Mitterrand de mai 1988 à avril 1992 et partage la responsabilité avec également François Bayrou qui fut son successeur impuissant de 1993 à 1997...
  • Nous devons en revanche à Gilles de Robien, ministre de l'Éducation, la décision en 2005 d' « abandonner une fois pour toutes la méthode globale». Elle avait été progressivement étendue dans les années 1980 avec l'arrivée des socialistes.
  • Le collectif Sauver les lettres milite pour un abandon de la méthode. Fanny Capel, cofondatrice du collectif et agrégée de lettres classiques, affirme que « la méthode globale donne de mauvais réflexes aux enfants. Certains sont même dégoûtés de la lecture. D'ailleurs les chiffres sont parlants : en 2002, 17,5 % des élèves de 6e étaient illettrés. »
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