Catherine Ashton devient Haut représentant pour la diplomatie
Les premiers dirigeants de l'Europe
Les Vingt-Sept états membres de l'Union Européenne ont nommé le Premier ministre belge Herman Van Rompuy 1er président permanent du Conseil Européen et la Commissaire britannique au Commerce Catherine Ashton au poste de Haut représentant aux Affaires Etrangères.
Ils formeront un triumvirat à la tête de l'UE avec le Portugais José Manuel Barroso, qui a été reconduit en septembre pour cinq ans à la tête de la Commission Européenne.
Le Français Christian de Boissieu, reste le Secrétaire Général du Conseil Européen pour deux ans encore, ont ajouté jeudi soir le Premier ministre britannique Gordon Brown et le président français Nicolas Sarkozy. C'est un universitaire et économiste né en 1947
Qui sont-ils ?
Les premiers dirigeants de l'Europe
Les Vingt-Sept états membres de l'Union Européenne ont nommé le Premier ministre belge Herman Van Rompuy 1er président permanent du Conseil Européen et la Commissaire britannique au Commerce Catherine Ashton au poste de Haut représentant aux Affaires Etrangères.
Ils formeront un triumvirat à la tête de l'UE avec le Portugais José Manuel Barroso, qui a été reconduit en septembre pour cinq ans à la tête de la Commission Européenne.
Le Français Christian de Boissieu, reste le Secrétaire Général du Conseil Européen pour deux ans encore, ont ajouté jeudi soir le Premier ministre britannique Gordon Brown et le président français Nicolas Sarkozy. C'est un universitaire et économiste né en 1947
Qui sont-ils ?
Herman Van Rompuy
Herman Van Rompuy est un chrétien-démocrate, néerlandophone de 62 ans, considéré comme efficace et discret par ses compatriotes. Il sera la voix de l'UE pour les sommets internationaux plutôt que pour les discussions communautaires.
"Il joue un rôle important depuis près de 30 ans en Belgique, à la tête du parti démocrate-chrétien et flamand (CD&V), puis comme ministre du Budget et enfin comme Premier ministre. Mais c'est normal que les Européens ne le connaissent pas encore, c'est d'abord un homme de l'ombre", explique Pierre Havaux, journaliste à l'hebdomadaire Le Vif/L'Express.
Ce choix de Van Rompuy n'est pas très étonnant
Il aurait été très difficile de nommer un leader avec une personnalité politique plus forte, comme Tony Blair on Jean-Claude Junker. Ces personnalités, dont les noms ont circulé, ont d'ailleurs suscité de vives oppositions parmi les Etats-membres. Il se pose en facilitateur discret, en coordonnateur. Or, puisque nous ne sommes pas dans une union fédéraliste, on s'en tient à la lettre du traité de Lisbonne. Il ne devrait pas surprendre les Vingt-sept à l'inverse d'un Tony Blair ou d'un Nicolas Sarkozy qui avait mis ses partenaires devant le fait accompli en allant en Géorgie et en Russie, mais il est vrai que le conflit avait éclaté pendant la présidence française...
A Bruxelles, Herman Van Rompuy est le "Sphinx"
"Il ne se répand pas dans les media, il y est allergique! Ne vous attendez surtout pas à des déclarations flamboyantes... Mais ne vous y trompez pas, c'est un faux mou doté d'un humour cynique. Il a le sens du compromis, c'est dans ses gênes, il est Belge", ajoute le journaliste politique. Ce goût pour l'équilibre lui viendrait-il de sa passion pour les haïkus japonais?
Rien ne dit qu'en deux ans et demi, voire en cinq ans s'il est reconduit dans ses fonctions, il n'acquière pas davantage d'épaisseur et de charisme.
Ajoutez à cette savante alchimie une dose de lucidité
"Il sait parfaitement qu'on l'a choisi pour déminer le terrain et arrondir les angles, surtout pas pour faire de l'ombre à des figures comme Nicolas Sarkozy. Ca ne le dérange pas". Et vous obtiendrez le candidat idéal pour le poste européen dont les contours restent encore à définir.
La Belgique devra renoncer à ce Premier ministre tactique, discret, malin et philosophe qui a su concilier les intérêts des Flamands et des Wallons, à défaut de les réconcilier durablement.
S'il reste à Bruxelles, il devra quitter les fonctions de Premier ministre qu'il occupait depuis un an, après la démission d'Yves Leterme, fin 2008. Dans ces habits, il avait su "sortir son pays d'une situation délicate et douloureuse, concilier Flamands et Wallons", souligne Clémentine Forissier, rédactrice en chef d'Euractiv, site d'informations sur l'Europe. "Sans lui, cela va être compliqué... »
Malgré les gaffes qui lui collent à la peau (La Marseillaise chanté à la place de La Brabançonne, des moments d'inattention répétés, etc.), il est plutôt bien perçu par ses compatriotes. C'est vraiment une lourde perte pour la Belgique".
Herman Van Rompuy est un chrétien-démocrate, néerlandophone de 62 ans, considéré comme efficace et discret par ses compatriotes. Il sera la voix de l'UE pour les sommets internationaux plutôt que pour les discussions communautaires.
"Il joue un rôle important depuis près de 30 ans en Belgique, à la tête du parti démocrate-chrétien et flamand (CD&V), puis comme ministre du Budget et enfin comme Premier ministre. Mais c'est normal que les Européens ne le connaissent pas encore, c'est d'abord un homme de l'ombre", explique Pierre Havaux, journaliste à l'hebdomadaire Le Vif/L'Express.
Ce choix de Van Rompuy n'est pas très étonnant
Il aurait été très difficile de nommer un leader avec une personnalité politique plus forte, comme Tony Blair on Jean-Claude Junker. Ces personnalités, dont les noms ont circulé, ont d'ailleurs suscité de vives oppositions parmi les Etats-membres. Il se pose en facilitateur discret, en coordonnateur. Or, puisque nous ne sommes pas dans une union fédéraliste, on s'en tient à la lettre du traité de Lisbonne. Il ne devrait pas surprendre les Vingt-sept à l'inverse d'un Tony Blair ou d'un Nicolas Sarkozy qui avait mis ses partenaires devant le fait accompli en allant en Géorgie et en Russie, mais il est vrai que le conflit avait éclaté pendant la présidence française...
A Bruxelles, Herman Van Rompuy est le "Sphinx"
"Il ne se répand pas dans les media, il y est allergique! Ne vous attendez surtout pas à des déclarations flamboyantes... Mais ne vous y trompez pas, c'est un faux mou doté d'un humour cynique. Il a le sens du compromis, c'est dans ses gênes, il est Belge", ajoute le journaliste politique. Ce goût pour l'équilibre lui viendrait-il de sa passion pour les haïkus japonais?
Rien ne dit qu'en deux ans et demi, voire en cinq ans s'il est reconduit dans ses fonctions, il n'acquière pas davantage d'épaisseur et de charisme.
Ajoutez à cette savante alchimie une dose de lucidité
"Il sait parfaitement qu'on l'a choisi pour déminer le terrain et arrondir les angles, surtout pas pour faire de l'ombre à des figures comme Nicolas Sarkozy. Ca ne le dérange pas". Et vous obtiendrez le candidat idéal pour le poste européen dont les contours restent encore à définir.
La Belgique devra renoncer à ce Premier ministre tactique, discret, malin et philosophe qui a su concilier les intérêts des Flamands et des Wallons, à défaut de les réconcilier durablement.
S'il reste à Bruxelles, il devra quitter les fonctions de Premier ministre qu'il occupait depuis un an, après la démission d'Yves Leterme, fin 2008. Dans ces habits, il avait su "sortir son pays d'une situation délicate et douloureuse, concilier Flamands et Wallons", souligne Clémentine Forissier, rédactrice en chef d'Euractiv, site d'informations sur l'Europe. "Sans lui, cela va être compliqué... »
Malgré les gaffes qui lui collent à la peau (La Marseillaise chanté à la place de La Brabançonne, des moments d'inattention répétés, etc.), il est plutôt bien perçu par ses compatriotes. C'est vraiment une lourde perte pour la Belgique".
Catherine Ashton
Catherine Ashton devra présider les conseils des ministres des Affaires étrangères. Elle sera également vice-président de la Commission et devra à ce titre être confirmé par le Parlement. Selon le traité de Lisbonne, le Haut représentant aux Affaires Etrangères "représente l'Union Européenne pour les matières relevant de la politique étrangère et de sécurité commune, il conduit au nom de l'Union le dialogue politique avec les tiers et exprime la position de l'Union dans les organisations internationales et au sein des conférences intergouvernementales".
En tant que vice-présidente de la Commission, Lady Ashton aura la lourde tâche de coordonner les commissaires associés de près ou de loin aux relations extérieures (commerce, développement, voisinage). Elle présidera les réunions des ministres des Affaires Etrangères et elle sera chargée de créer le service diplomatique européen, appelé à devenir l'un des plus importants du monde.
A 53 ans, elle n'a pourtant jamais été ni élue ni ministre.
Mais c'est négliger qu'en mai 2007, la baronne Ashton, anoblie en 1999, est nommée sous-secrétaire d'État au ministère de la Justice, un poste qu'elle ne gardera certes pas longtemps, car en devenant premier ministre, Gordon Brown la nomme présidente de la Chambre des Lords, chambre haute du Parlement, en charge des Relations du gouvernement avec cette assemblée.
Sa nomination au poste de haut représentant pour les Affaires Etrangères de l'U.E. était loin de paraître évidente, et David Miliband, ministre britannique des Affaires Etrangères, paraissait mieux placé. Mais elle a pour elle d'être une femme à l'heure de la parité et de centre gauche, deux critères qui avaient leur importance dans la nouvelle organisation de l'Europe. "Jugez-moi sur ce que je ferai", a lancé, jeudi soir, la nouvelle patronne de la diplomatie européenne. Lorsque, en octobre 2008, Gordon Brown, le premier ministre britannique, a rappelé à ses côtés Peter Mandelson, le choix de Mme Ashton pour lui succéder au poste de commissaire européen au commerce avait déjà suscité l'étonnement, car elle ne s'y connaissait pas dans ce domaine.
La baronne Catherine Ashton fut envoyée à Bruxelles pour devenir commissaire européen au Commerce, succédant à Peter Mandelson, rappelé au gouvernement l'année dernière par Gordon Brown. En un an, Mme Ashton a toutefois fait sa place à Bruxelles où elle est apprue sur l'avant-scène en paraphant, fin septembre, un accord de libre-échange avec la Corée du Sud. "Toujours affable et souriante, elle soigne le contact humain et sait écouter", dit l'un de ses proches. "Elle ne cherche pas à passer en force, contrairement à son prédécesseur, Peter Mandelson", glisse un de ses collègues.
Ces dix dernières années, à sa manière discrète, la baronne Ashton n'a jamais été très loin du pouvoir politique. "Cathy était dans les réseaux de Blair très tôt. Elle l'a aidé quand il a créé le New Labour", explique Denis MacShane, ancien ministre aux affaires européennes de Tony Blair. En 1999, Tony Blair, alors premier ministre, la nomme à la Chambre des Lords. Cela lui permet par la suite de devenir sous-secrétaire d'Etat puisqu'au Royaume-Uni, on ne peut être membre de l'exécutif sans avoir un siège à Westminster. Si elle avait voulu être ministre de Tony Blair, la baronne Catherine Ashton of Upholland aurait dû passer l'épreuve des urnes. Elle n'a jamais tenté l'aventure.
Economiste et engagée
Pendant ces années-là, elle s'est surtout consacrée à des questions d'éducation, de promotion de la diversité, de santé et de libertés publiques, sujets auxquels elle s'est intéressée dès le début de sa carrière. Après des études d'économie et deux ans au sein d'une association de lutte contre le nucléaire, la jeune femme a dirigé pendant six ans une oeuvre caritative du prince Charles, qui mobilise les entreprises pour promouvoir des actions sociales.
Proche de T. Blair, Lady Ashton l'est moins de Gordon Brown
Pourtant, c'est ce dernier qui lui a ouvert la voie européenne en la nommant présidente de la Chambre des Lords, en 2007. Elle avait pour mission de s'assurer que ses pairs adoptent le traité de Lisbonne. "Elle a été le meilleur président de la Chambre des Lords que le Labour ait jamais eu. Et quand on réussit à ce poste, il n'y a aucune raison de rencontrer des difficultés avec des ministres des affaires étrangères", juge M. MacShane.
Sa nomination est un cadeau de consolation pour Londres
Le premier ministre britannique Gordon Brown était très attaché à la candidature de Tony Blair. Conscient que cette nomination ne passerait pas, Nicolas Sarkozy lui a retiré son soutien et le gouvernement travailliste britannique soutint alors la candidature de Catherine Ashton. Il fallait contenter les Britanniques et les travaillistes... Il reste qu'elle n'est pas rompue à la diplomatie. Elle se trouvera pourtant à la tête d'un nouveau service diplomatique de quelque milliers de personnes.
Réactions étrangères
Catherine Ashton devra présider les conseils des ministres des Affaires étrangères. Elle sera également vice-président de la Commission et devra à ce titre être confirmé par le Parlement. Selon le traité de Lisbonne, le Haut représentant aux Affaires Etrangères "représente l'Union Européenne pour les matières relevant de la politique étrangère et de sécurité commune, il conduit au nom de l'Union le dialogue politique avec les tiers et exprime la position de l'Union dans les organisations internationales et au sein des conférences intergouvernementales".
En tant que vice-présidente de la Commission, Lady Ashton aura la lourde tâche de coordonner les commissaires associés de près ou de loin aux relations extérieures (commerce, développement, voisinage). Elle présidera les réunions des ministres des Affaires Etrangères et elle sera chargée de créer le service diplomatique européen, appelé à devenir l'un des plus importants du monde.
A 53 ans, elle n'a pourtant jamais été ni élue ni ministre.
Mais c'est négliger qu'en mai 2007, la baronne Ashton, anoblie en 1999, est nommée sous-secrétaire d'État au ministère de la Justice, un poste qu'elle ne gardera certes pas longtemps, car en devenant premier ministre, Gordon Brown la nomme présidente de la Chambre des Lords, chambre haute du Parlement, en charge des Relations du gouvernement avec cette assemblée.
Sa nomination au poste de haut représentant pour les Affaires Etrangères de l'U.E. était loin de paraître évidente, et David Miliband, ministre britannique des Affaires Etrangères, paraissait mieux placé. Mais elle a pour elle d'être une femme à l'heure de la parité et de centre gauche, deux critères qui avaient leur importance dans la nouvelle organisation de l'Europe. "Jugez-moi sur ce que je ferai", a lancé, jeudi soir, la nouvelle patronne de la diplomatie européenne. Lorsque, en octobre 2008, Gordon Brown, le premier ministre britannique, a rappelé à ses côtés Peter Mandelson, le choix de Mme Ashton pour lui succéder au poste de commissaire européen au commerce avait déjà suscité l'étonnement, car elle ne s'y connaissait pas dans ce domaine.
La baronne Catherine Ashton fut envoyée à Bruxelles pour devenir commissaire européen au Commerce, succédant à Peter Mandelson, rappelé au gouvernement l'année dernière par Gordon Brown. En un an, Mme Ashton a toutefois fait sa place à Bruxelles où elle est apprue sur l'avant-scène en paraphant, fin septembre, un accord de libre-échange avec la Corée du Sud. "Toujours affable et souriante, elle soigne le contact humain et sait écouter", dit l'un de ses proches. "Elle ne cherche pas à passer en force, contrairement à son prédécesseur, Peter Mandelson", glisse un de ses collègues.
Ces dix dernières années, à sa manière discrète, la baronne Ashton n'a jamais été très loin du pouvoir politique. "Cathy était dans les réseaux de Blair très tôt. Elle l'a aidé quand il a créé le New Labour", explique Denis MacShane, ancien ministre aux affaires européennes de Tony Blair. En 1999, Tony Blair, alors premier ministre, la nomme à la Chambre des Lords. Cela lui permet par la suite de devenir sous-secrétaire d'Etat puisqu'au Royaume-Uni, on ne peut être membre de l'exécutif sans avoir un siège à Westminster. Si elle avait voulu être ministre de Tony Blair, la baronne Catherine Ashton of Upholland aurait dû passer l'épreuve des urnes. Elle n'a jamais tenté l'aventure.
Economiste et engagée
Pendant ces années-là, elle s'est surtout consacrée à des questions d'éducation, de promotion de la diversité, de santé et de libertés publiques, sujets auxquels elle s'est intéressée dès le début de sa carrière. Après des études d'économie et deux ans au sein d'une association de lutte contre le nucléaire, la jeune femme a dirigé pendant six ans une oeuvre caritative du prince Charles, qui mobilise les entreprises pour promouvoir des actions sociales.
Proche de T. Blair, Lady Ashton l'est moins de Gordon Brown
Pourtant, c'est ce dernier qui lui a ouvert la voie européenne en la nommant présidente de la Chambre des Lords, en 2007. Elle avait pour mission de s'assurer que ses pairs adoptent le traité de Lisbonne. "Elle a été le meilleur président de la Chambre des Lords que le Labour ait jamais eu. Et quand on réussit à ce poste, il n'y a aucune raison de rencontrer des difficultés avec des ministres des affaires étrangères", juge M. MacShane.
Sa nomination est un cadeau de consolation pour Londres
Le premier ministre britannique Gordon Brown était très attaché à la candidature de Tony Blair. Conscient que cette nomination ne passerait pas, Nicolas Sarkozy lui a retiré son soutien et le gouvernement travailliste britannique soutint alors la candidature de Catherine Ashton. Il fallait contenter les Britanniques et les travaillistes... Il reste qu'elle n'est pas rompue à la diplomatie. Elle se trouvera pourtant à la tête d'un nouveau service diplomatique de quelque milliers de personnes.
Réactions étrangères
Gordon Brown s'est particulièrement félicité du choix de Catherine Ashton, membre de son parti travailliste, qui devient ainsi "la première femme à un poste aussi important" de l'UE. Son élection "prouve que la Grande Bretagne est au coeur de l'Europe", s'est-il réjoui.
Réactions françaises
Réactions françaises
Hommes d'état
- Au cours d'un point presse, le président français a jugé le choix du chrétien-démocrate belge "excellent" louant un "homme profondément européen" qui "vient d'un pays fondateur de l'Union Européenne". "C'est un homme habitué aux compromis au bon sens du terme, qui est la base du fonctionnement européen", a souligné Nicolas Sarkozy.
- Les Vingt-Sept "n'ont pas fait le choix d'un (George) Washington" pour l'Europe, mais d'un homme "aux qualités de conciliateur", souligne l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing.
A propos maintenant du poste de Haut représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité de l'UE, l'ex-président s'étonne qu'il soit revenu à la Britannique Catherine Ashton "en raison des orientations mêmes de la diplomatique britannique, pro-américaine, et engagée fortement dans la guerre en Irak et en Afghanistan".
Si le président et le Haut représentant "ont des champs d'action différents", au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement pour l'un, des ministres des Affaires étrangères pour l'autre, "l'objectif à atteindre est que l'Europe s'exprime d'une seule voix avec une position unique aux Nations unies, sur les grands conflits mondiaux ou sur l'évolution de la planète", note VGE.
- Au cours d'un point presse, le président français a jugé le choix du chrétien-démocrate belge "excellent" louant un "homme profondément européen" qui "vient d'un pays fondateur de l'Union Européenne". "C'est un homme habitué aux compromis au bon sens du terme, qui est la base du fonctionnement européen", a souligné Nicolas Sarkozy.
- Les Vingt-Sept "n'ont pas fait le choix d'un (George) Washington" pour l'Europe, mais d'un homme "aux qualités de conciliateur", souligne l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing.
A propos maintenant du poste de Haut représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité de l'UE, l'ex-président s'étonne qu'il soit revenu à la Britannique Catherine Ashton "en raison des orientations mêmes de la diplomatique britannique, pro-américaine, et engagée fortement dans la guerre en Irak et en Afghanistan".
Si le président et le Haut représentant "ont des champs d'action différents", au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement pour l'un, des ministres des Affaires étrangères pour l'autre, "l'objectif à atteindre est que l'Europe s'exprime d'une seule voix avec une position unique aux Nations unies, sur les grands conflits mondiaux ou sur l'évolution de la planète", note VGE.
L'opposition
Socialistes, Verts et centristes critiquent l'élection d'Herman Von Rompuy à la présidence du Conseil européen. Ils estiment que le Belge manque de poids politique.
- Pour Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS à l'Europe et aux questions internationales, la sentence est politique : "La main de Sarkozy et Merkel dans la désignation de Van Rompuy [...] a atteint son but: banaliser la présidence de l'Europe", écrit-il sur son blog. Pour lui, "il n'est pas certain que l'Europe en sorte grandie ou gagne en efficacité, voire en visibilité". Premier jugement subjectif et partisan. D'autres ?
- L'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard en rajoute sur France Inter et juge que les 27, par cette désignation, veulent "préserver leurs territoires et empêcher que l'Europe devienne une entité capable de faire vraiment de la politique à leur place". "M. Van Rompuy est probablement un homme charmant" mais "le président de l'Europe doit être quelqu'un qu'on a vu au travail depuis 15 ans ou 20 ans avant et qu'on connaît" dit-il encore.
- Au MoDem, même mécontentement
Selon son président François Bayrou, invité sur Canal+, Herman Van Rompuy "a été choisi pour ne faire d'ombre à personne", un homme qu'il estime "effacé et inconnu sur la scène politique européenne". Le leader centriste préférait Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg qui "correspond au profil", selon lui, à la différence des 27.
"J'espère de toutes mes forces qu'[Herman Van Rompuy] va faire mentir ce pronostic-là, j'espère de toutes mes forces qu'il va se révéler et qu'il va être le contraire de l'exécutant effacé qu'on voudrait qu'il soit" rajoute-t-il toutefois.
Il plaide également pour l'élection du Président du Conseil européen au suffrage universel: "cette manière de désigner le président de l'Europe dans les antichambres, en secret, par des tractations, ça ne va pas".
- Pour Cohn-Bendit, "l'Europe a atteint le fond"
Pour le Verts Daniel Cohn-Bendit, avant que le président ait posé un premier acte, "l'Europe a atteint le fond" avec la présidence de Van Rompuy. "Ce qui est bien, c'est que nous n'avons plus devant nous que des bonnes surprises. Les choses ne peuvent que s'améliorer", ironise l'amer eurodéputé.
"Après avoir nommé un faible président de la Commission européenne (Manuel Barroso), ils ont désormais nommé un président du Conseil falot et une Haute représentante insignifiante (Catherine Asthon)", explique-t-il. Et c'est sans explication: à la tête du client... Pour lui, "les chefs d'Etat et de gouvernement ont poursuivi leur politique d'affaiblissement des institutions européennes". Toujours aussi "lamentable", Dany-le-Rouge conspue vingt-sept états d'un coup.
- Harlem Désir, eurodéputé socialiste:
Il faut se croire supérieur pour oser lâcher sur France Info: "C'est une nomination au rabais. C'est une mauvaise décision", regrettant que le choix se porte plus sur "un technicien qu'un politique", parlant du Premier ministre belge avec le respect qui est dû à tout un peuple.
"Quand on voit ce qui se joue aujourd'hui à l'échelle internationale, on aurait besoin que les chefs d'Etat et de gouvernement acceptent l'idée qu'il puisse y avoir une voix forte, une incarnation de la position européenne, que l'on cesse d'avoir 27 positions (...)". Et au PS, la Ch'tite Aubry est tellement forte que, de son propre aveu, elle "ne lit rien" et "ne comprend rien" !
Il faudrait "une personnalité qui incarne une vision, qui puisse porter une position européenne, quitte à bouculer les chefs d'Etat et de gouvernement", a imaginé l'eurodéputé avant d'estimer que ce choix n'est pas celui de "l'Europe dont on a besoin pour entrer dans ce XXIe siècle." Etait-il candidat ?
Il regrettait aussi ce matin que la britannique soit trop peu connue. L'est-il lui-même assez pour se permettre ce jugement ?
Socialistes, Verts et centristes critiquent l'élection d'Herman Von Rompuy à la présidence du Conseil européen. Ils estiment que le Belge manque de poids politique.
- Pour Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS à l'Europe et aux questions internationales, la sentence est politique : "La main de Sarkozy et Merkel dans la désignation de Van Rompuy [...] a atteint son but: banaliser la présidence de l'Europe", écrit-il sur son blog. Pour lui, "il n'est pas certain que l'Europe en sorte grandie ou gagne en efficacité, voire en visibilité". Premier jugement subjectif et partisan. D'autres ?
- L'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard en rajoute sur France Inter et juge que les 27, par cette désignation, veulent "préserver leurs territoires et empêcher que l'Europe devienne une entité capable de faire vraiment de la politique à leur place". "M. Van Rompuy est probablement un homme charmant" mais "le président de l'Europe doit être quelqu'un qu'on a vu au travail depuis 15 ans ou 20 ans avant et qu'on connaît" dit-il encore.
- Au MoDem, même mécontentement
Selon son président François Bayrou, invité sur Canal+, Herman Van Rompuy "a été choisi pour ne faire d'ombre à personne", un homme qu'il estime "effacé et inconnu sur la scène politique européenne". Le leader centriste préférait Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg qui "correspond au profil", selon lui, à la différence des 27.
"J'espère de toutes mes forces qu'[Herman Van Rompuy] va faire mentir ce pronostic-là, j'espère de toutes mes forces qu'il va se révéler et qu'il va être le contraire de l'exécutant effacé qu'on voudrait qu'il soit" rajoute-t-il toutefois.
Il plaide également pour l'élection du Président du Conseil européen au suffrage universel: "cette manière de désigner le président de l'Europe dans les antichambres, en secret, par des tractations, ça ne va pas".
- Pour Cohn-Bendit, "l'Europe a atteint le fond"
Pour le Verts Daniel Cohn-Bendit, avant que le président ait posé un premier acte, "l'Europe a atteint le fond" avec la présidence de Van Rompuy. "Ce qui est bien, c'est que nous n'avons plus devant nous que des bonnes surprises. Les choses ne peuvent que s'améliorer", ironise l'amer eurodéputé.
"Après avoir nommé un faible président de la Commission européenne (Manuel Barroso), ils ont désormais nommé un président du Conseil falot et une Haute représentante insignifiante (Catherine Asthon)", explique-t-il. Et c'est sans explication: à la tête du client... Pour lui, "les chefs d'Etat et de gouvernement ont poursuivi leur politique d'affaiblissement des institutions européennes". Toujours aussi "lamentable", Dany-le-Rouge conspue vingt-sept états d'un coup.
- Harlem Désir, eurodéputé socialiste:
Il faut se croire supérieur pour oser lâcher sur France Info: "C'est une nomination au rabais. C'est une mauvaise décision", regrettant que le choix se porte plus sur "un technicien qu'un politique", parlant du Premier ministre belge avec le respect qui est dû à tout un peuple.
"Quand on voit ce qui se joue aujourd'hui à l'échelle internationale, on aurait besoin que les chefs d'Etat et de gouvernement acceptent l'idée qu'il puisse y avoir une voix forte, une incarnation de la position européenne, que l'on cesse d'avoir 27 positions (...)". Et au PS, la Ch'tite Aubry est tellement forte que, de son propre aveu, elle "ne lit rien" et "ne comprend rien" !
Il faudrait "une personnalité qui incarne une vision, qui puisse porter une position européenne, quitte à bouculer les chefs d'Etat et de gouvernement", a imaginé l'eurodéputé avant d'estimer que ce choix n'est pas celui de "l'Europe dont on a besoin pour entrer dans ce XXIe siècle." Etait-il candidat ?
Il regrettait aussi ce matin que la britannique soit trop peu connue. L'est-il lui-même assez pour se permettre ce jugement ?
La majorité
Les avis sont plus nuancés à droite.
Le président Sarkozy a estimé que la presse, qui présente Herman Van Rompuy comme "fade" et "sans relief" le "juge sans connaître": "C'est l'une des plus fortes personnalités autour de la table", a-t-il affirmé.
- L'eurodéputé UMP Joseph Daul, également président du groupe PPE au Parlement européen, affirme qu'avec la désignation de Van Rompuy, le PPE "est ainsi conforté dans sa position de première famille politique en Europe".
- Jean-Marie Cavada, eurodéputé Nouveau Centre:
"Van Rompuy est un homme qui a la réputation d'être très rigoureux, même très exigeant, voire un peu autère, ça ne fera pas de mal à quelques dérives européennes s'il met de l'ordre dans la maison", a-t-il estimé sur France Info.
"Sa réputation est plutôt bonne, même si ce n'est pas un homme médiatiquement très connu, mais ça n'est pas très grave. Après, nous verrons dans ses premiers actes s'il est capable d'établir un profil de personnalité qui met la fonction de président de l'Union au niveau où nous l'attendons tous".
Réactions étrangères
- Pour le premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, M. Van Rompuy fera un excellent président. « Nous avons cherché des personnes capables d’instaurer une continuité, capables de nous unir, d’être la voix de l’Europe, son visage et sa présence dans le monde. Je pense que nous y sommes parvenus »
- Le président français Nicolas Sarkozy a quant à lui déclaré: "J'ai toujours pensé qu'il fallait un président fort. D'autres solutions avaient été envisagées, notamment celle de Tony Blair, mais je suis persuadé qu’Herman Van Rompuy pourra négocier, portera fièrement le drapeau de l'Europe". « Ce n'est pas du tout un choix par défaut», a-t-il ajouté.
- Le britannique Gordon Brown a salué le sens du consensus d'Herman Van Rompuy et son intégrité "au-dessus de tout soupçon" M. Blair aurait fait un excellent président mais (..) le Parti populaire européen avait exigé le poste".
- La chancelière allemande, Angela Merkel, qui tenait fermement avec Paris à la nomination du Belge s'est félicitée. Les interlocuteurs des Vingt-Sept, qu'il s'agisse des Etats-Unis, de la Russie ou de la Chine "sauront appeler celui dont ils savent qu'il parle au nom de l'Europe", a-t-elle déclaré. Au sujet de Catherine Ashton, la chancelière allemande s'est contentée d'indiquer qu'elle était "une personne très capable et qui a tout ce qu'il faut pour se charger de ce travail".
- Le premier ministre bulgare, Boyko Borisov, qui sera le premier à accueillir le Président Herman Van Rompuy en visite officielle a déclaré à l’agence de presse bulgare : « La nomination d’Herman Van Rompuy et de Catherine Ashton est une bonne chose pour la Bulgarie et pour l’UE ».
- Les Etats-Unis se sont félicité de la nomination des deux nouveaux responsables. Leur désignation coïncide avec la mise en œuvre du traité de Lisbonne. Ces éléments sont la promesse d'un "partenariat renforcé entre l'Europe et les Etats-Unis", a indiqué la maison blanche.
- Pour Joseph Daul, président du groupe PPE, le groupe "est ainsi conforté dans sa position de première famille politique en Europe".
"Mon Groupe attend maintenant de Catherine Ashton et Herman Van Rompuy qu'ils se montrent forts eux aussi, chacun à son niveau, au service de l'intérêt général européen"
- Le président du groupe socialiste au Parlement européen, Martin Schulz s’est montré optimiste quant à la nomination de Catherine Ashton : « En tant que commissaire au commerce, elle a acquis de l'expérience dans des négociations internationales très complexes ».
Le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, a estimé «qu’il aurait été impossible d'avoir un meilleur choix ». Cette désignation est un véritable «hommage à la Belgique". La nomination de Catherine Ashton est tout aussi forte sur le plan symbolique, a-t-il ajouté, jugeant qu'il est "tellement important que la Grande-Bretagne reste au coeur du projet européen".
Les avis sont plus nuancés à droite.
Le président Sarkozy a estimé que la presse, qui présente Herman Van Rompuy comme "fade" et "sans relief" le "juge sans connaître": "C'est l'une des plus fortes personnalités autour de la table", a-t-il affirmé.
- L'eurodéputé UMP Joseph Daul, également président du groupe PPE au Parlement européen, affirme qu'avec la désignation de Van Rompuy, le PPE "est ainsi conforté dans sa position de première famille politique en Europe".
- Jean-Marie Cavada, eurodéputé Nouveau Centre:
"Van Rompuy est un homme qui a la réputation d'être très rigoureux, même très exigeant, voire un peu autère, ça ne fera pas de mal à quelques dérives européennes s'il met de l'ordre dans la maison", a-t-il estimé sur France Info.
"Sa réputation est plutôt bonne, même si ce n'est pas un homme médiatiquement très connu, mais ça n'est pas très grave. Après, nous verrons dans ses premiers actes s'il est capable d'établir un profil de personnalité qui met la fonction de président de l'Union au niveau où nous l'attendons tous".
Réactions étrangères
- Pour le premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, M. Van Rompuy fera un excellent président. « Nous avons cherché des personnes capables d’instaurer une continuité, capables de nous unir, d’être la voix de l’Europe, son visage et sa présence dans le monde. Je pense que nous y sommes parvenus »
- Le président français Nicolas Sarkozy a quant à lui déclaré: "J'ai toujours pensé qu'il fallait un président fort. D'autres solutions avaient été envisagées, notamment celle de Tony Blair, mais je suis persuadé qu’Herman Van Rompuy pourra négocier, portera fièrement le drapeau de l'Europe". « Ce n'est pas du tout un choix par défaut», a-t-il ajouté.
- Le britannique Gordon Brown a salué le sens du consensus d'Herman Van Rompuy et son intégrité "au-dessus de tout soupçon" M. Blair aurait fait un excellent président mais (..) le Parti populaire européen avait exigé le poste".
- La chancelière allemande, Angela Merkel, qui tenait fermement avec Paris à la nomination du Belge s'est félicitée. Les interlocuteurs des Vingt-Sept, qu'il s'agisse des Etats-Unis, de la Russie ou de la Chine "sauront appeler celui dont ils savent qu'il parle au nom de l'Europe", a-t-elle déclaré. Au sujet de Catherine Ashton, la chancelière allemande s'est contentée d'indiquer qu'elle était "une personne très capable et qui a tout ce qu'il faut pour se charger de ce travail".
- Le premier ministre bulgare, Boyko Borisov, qui sera le premier à accueillir le Président Herman Van Rompuy en visite officielle a déclaré à l’agence de presse bulgare : « La nomination d’Herman Van Rompuy et de Catherine Ashton est une bonne chose pour la Bulgarie et pour l’UE ».
- Les Etats-Unis se sont félicité de la nomination des deux nouveaux responsables. Leur désignation coïncide avec la mise en œuvre du traité de Lisbonne. Ces éléments sont la promesse d'un "partenariat renforcé entre l'Europe et les Etats-Unis", a indiqué la maison blanche.
- Pour Joseph Daul, président du groupe PPE, le groupe "est ainsi conforté dans sa position de première famille politique en Europe".
"Mon Groupe attend maintenant de Catherine Ashton et Herman Van Rompuy qu'ils se montrent forts eux aussi, chacun à son niveau, au service de l'intérêt général européen"
- Le président du groupe socialiste au Parlement européen, Martin Schulz s’est montré optimiste quant à la nomination de Catherine Ashton : « En tant que commissaire au commerce, elle a acquis de l'expérience dans des négociations internationales très complexes ».
Le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, a estimé «qu’il aurait été impossible d'avoir un meilleur choix ». Cette désignation est un véritable «hommage à la Belgique". La nomination de Catherine Ashton est tout aussi forte sur le plan symbolique, a-t-il ajouté, jugeant qu'il est "tellement important que la Grande-Bretagne reste au coeur du projet européen".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):