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mardi 3 novembre 2009

Goncourt 2009: l'effet Obama profite à Marie Ndiaye !

Le lauréat est une femme froide et « puissante ». Et virile ?

La part de masculinité des femmes récompensée en littérature

Alors que le président métis des USA, Barack Hussein Obama, reste charismatique en France, il enregistre deux échecs électoraux aux USA. Les républicains ont en effet conquis les postes de gouverneurs de Virginie et du New Jersey aux USA, tandis que le jury décalé du Goncourt désignait Marie NDiaye pour «Trois femmes puissantes»...

Noire et féministe, le cocktail tendance

C'est une romancière confirmée qui a obtenu le plus prestigieux des prix littéraires de l'automne. au 1er tour avec 5 voix contre 2 à Jean-Philippe Toussaint pour La vérité sur Marie et une voix à Delphine de Vigan pour Les heures souterraines.
Pour les impératifs symboliques..., Marie NDiaye, installée depuis 2007 à Berlin avec sa famille, est la première femme a obtenir le Goncourt depuis 1998.
Marie NDiaye, née en 1967 dans le Loiret d'un père d'origine sénégalaise et d'une mère française, a publié à 18 ans son premier roman, Quant au riche avenir (1985).
Remarquée par Jérôme Lindon des éditions de Minuit, elle abandonna ses études pour se consacrer à l'écriture et enchaîne depuis romans et recueils de nouvelles. Une vingtaine en 23 ans, parus pour l'essentiel chez Minuit, puis chez Gallimard. Comédie classique (1988), La femme changée en bûche (1989), La sorcière (1996), ce qui semble l'autoriser à recevoir ce prix avec détachement...
Romancière atypique, tour à tour féministe, engagée, elle surprend par l'étrangeté de ses récits. Prix Femina en 2001 pour Rosie Carpe, elle entre en 2003 au répertoire de la Comédie-Française avec Papa doit manger.
Trois femmes puissantes est une collection de trois récits dont les héroïnes résistent pour préserver leur dignité, entre la France et l'Afrique. L'auteure doit-elle pour autant manifester tant de froideur glacée depuis les hauteurs où elle culmine ?

Détente assurée ?

Marie NDiaye n’a pas écrit que de très bons romans et ils sont marqués par les sensations de peur, d’angoisse, de honte, d’humiliation; en un mot, par le mal: singulièrement le problème des couleurs de peau et du malentendu qu'elles induisent, auquel s'ajoute celui du père absent. Tout ce qui vient de la maison du père, homme «implacable, terrible», relève de l’abjection. Inlassablement pétris au fil des romans, ces ingrédients fleuraient bon à la sortie du four du restaurant Drouant à Paris, en cette première année de présidence d'Obama.
La dernière histoire, peut-être la plus édifiante de la quête militante qui aura séduit les Goncourt : celle de Khady Demba, dont le passé l’a «préparée à ne pas juger anormal d’être humiliée». Or, le lecteur sera-t-il séduit, ou non, par l'une de ces lignes de partage entre la littérature et la vie, cette conscience de soi inaltérable? Elle se sait «indivisible et précieuse», elle est Khady Demba, c’est tout ! C'est bien beau et grand, mais présomptueux et insupportable à l'entourage. Le classique et trivial, « je suis moi-même; on m'aime ou on me laisse » des discours de la télé-réalité.
L'intégrité de l'héroïne, dût-elle subir le pire, ne sera jamais entamée. C'est la réussite de Trois Femmes puissantes, à condition de ne pas croire au bonheur et de faire fi des dommages collatéraux.

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