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vendredi 31 juillet 2009

Les salariés de New Fabris se rendent à la raison

La candidate socialiste à la présidentiellele n'a fait que téléphoner Les employés de l'équipementier automobile en liquidation ont accepté vendredi 31 l'ultime proposition d'une prime supplémentaire de licenciement de 12.000 euros nets par employé, en plus de leurs indemnités, alors qu'ils tentaient d'obtenir 30.000 euros pour chacun des 366 licenciés. Les salariés de New Fabris ont ainsi mis un terme vendredi à un conflit d'un mois, lourd de chantage, puisqu'ils menaçaient de "faire sauter leur usine" à Châtellerault (Poitou-Charentes) le 31 juillet.

Ces conflits embarrassent les syndicats républicains

Les délégués des syndicats représentatifs pratiquent l'accusation et le déplacement des responsabilités, mais aussi le double langage. C'est ainsi que les syndicalistes majoriotaires cégétistes, aspirés par la spirale de la menace du fait de la rivalité de FO, ont été désavoués par la n°2 de la CGT, Maryse Dumas qui tente de sauver la face. Bien que tardifs, ses propos sont responsables sur le fond, mais pour le moins ambigus: "Ce sont des modalités d'action que je ne conseillerais pas aux salariés parce qu'elles conduisent à des impasses. En même temps, lorsqu'ils les décident démocratiquement, la CGT est avec les salariés".

Un vote à bulletin secret et démocratique dans l'usine du sous-traitant automobile occupée de Châtellerault (Vienne) a permis la prise de décision dans un climat pesant. Les salariés avaient un temps menacé de faire sauter à l'aide de bonbonnes de gaz. Ce conflit, fortement médialtisé par la presse engagée était devenu emblématique de la crise dans l'industrie.

L'amertume est d'autant plus profonde

Le bras de fer s'est donc achevé dans un climat désabusé, car la prime de 12.000 euros proposée par le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, est loin des 30.000 euros demandés par les salariés.
Tout bien considéré, cette prime annoncée par le ministre constitue néanmoins une rallonge par rapport aux 11.000 euros pris en charge par les constructeurs automobiles.
Cette proposition a donc été finalement acceptée par 204 des 366 salariés. Vingt quatre ont voté contre, il y a eu sept bulletins nuls ou blancs et 131 salariés n'ont pas participé au scrutin.

Les artificiers de la CGT crient victoire

  • C'est à croire que les syndicats CGT et FO ne comptaient pas même sur les 12.000 euros, mais faisaient de l'animation sociale, voire politique. "Vous pouvez être fier de vous. On pourra se balader à Châtellerault, en France et partout avec la tête haute. On ne s'est pas fait virer comme des merdes", a exhorté le délégué CGT, Guy Eyermann, pour orienter le vote des employés.
    En annonçant les résultats, il a encore lancé: "Je demande que la minorité respecte le vote des 204 personnes. Je déclare aujourd'hui, 31 juillet 2009, la fin de la CGT Fabris. Je souhaite la bienvenue au comité des 'privés d'emplois' Fabris."

  • Le chantage syndical
    La menace de faire exploser des bouteilles de gaz disposées sur les toits, lancée après la liquidation en juin, n'était que virtuelle, car ces bonbonnes étaient vides, a-t-on appris dans l'usine.
    L'affaire a confirmé la radicalisation insensée des salariés, manifestée depuis le printemps par des séquestrations de cadres et, plus rarement, par des menaces de destruction.
    Selon un sondage OpinionWay ! IFOP publié vendredi par le journal ...communiste L'Humanité, 62% des personnes interrogées disent comprendre les séquestrations, 23% les approuvent, 50% comprennent les menaces de destruction et 16% les approuvent.

    En s'accrochant à des réflexes archaïques de lutte sociale qui ignore la crise économique internationale, certains media partisans jouent un rôle néfaste. La presse n'a pas eu le courage de fustiger les débordements. La crise économique est en effet une aubaine politique pour les journalistes engagés. En ne jouant aucun rôle régulateur, les organes de presse portent une lourde responsabilité dans ce fiasco.

    Les réactions d'après vote
  • Menés en bateau par les syndicats CGT et FO, les ouvriers étaient pour certains en pleurs. D'autres avaient quitté l'usine avant l'annonce. "C'était 12.000 euros ou rien et, aujourd'hui, rien, on ne peut pas se le permettre", a encore lancé Dominique Duval, le délégué FO, syndicat en rivalité, qui fait de la surenchère. Selon lui, "beaucoup ont voté oui parce qu'ils étaient obligés de le faire, tellement ils sont dans la mouise". Il oppose aussi les jeunes aux anciens: "Un salarié qui a 30 ans d'ancienneté touchera effectivement en plus 17.500 euros d'indemnité légales", a-t-il ajouté. "Mais un autre avec 10 ans d'ancienneté repartira avec moins de 3.000 euros en plus des 12.000 euros de prime. Les disparités sont très grandes contrairement à ce que sous-entend Christian Estrosi".
  • "C'est le dialogue social qui a gagné (...) L'arrêt de toute forme de violence et de menace sera toujours le préalable incontournable aux discussions et aux propositions", a observé Christian Estrosi dans un communiqué, après le vote.

    Des indemnités de licenciement conséquentes

    -> La prime finale exceptionnelle est supérieure de 1.480 euros à la précédente proposition, formulée le 22 juillet (11.000 euros bruts). Elle sera financée en partie par le rachat des stocks par Renault et PSA, ex-clients de la société.

    -> Elle s'ajoutera aux indemnités légales obligatoires, qui oscillent entre 17.500 et 19.000 euros en moyenne selon l'ancienneté, selon les calculs du ministère. Beaucoup de salariés toucheront en fait des sommes très inférieures.

    ->Les salariés pourront conserver 95% de leur salaire pendant un an avec un contrat de transition professionnelle.

    -> Est aussi concédée une allocation spéciale pour 23 salariés de plus de 56 ans, tandis qu'un fonds de revitalisation du bassin de Châtellerault sera doté de 1,5 million d'euros.

    Sa Cynique Majesté Royal a appelé le gouvernement au secours

    Si les syndicats pratiquent le double langage, Sa Cynique Majesté Royal n'est pas de reste. Peu réactive, elle n'a pas pour autant la langue ballante et exige ou supplie tour à tour et bien tardivement.
  • A une semaine de la date d'exécution de la menace d'explosion, le vendredi 24 à Poitiers, «la présidente de la région Poitou-Charentes exige[a] que les constructeurs Renault et Peugeot paient le juste prix du stock [aux salariés de New Fabris]. Cela permettrait de satisfaire les revendications légitimes des salariés qui verraient reconnaître leur dignité», prétend un communiqué de la région. Niant l'économie pour la région, le texte assurait que «cela ne constituerait en aucun cas un cadeau, mais une transaction économique équilibrée et permettant une sortie favorable pour tous» Elle a «exigé» que Renault et PSA paient à leur « juste valeur » le stock qui menacent de, s'ils n'obtiennent pas une prime de ... 30.000 euros.

    Elle aura été stimulée par la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, proche de Dany-le-Rouge et de l'affreux Jojo Bové. Dans un communiqué, son parti, les Verts, avait en effet annoncé que les New Fabris recevraient son soutien, le lendemain samedi 25 juillet, sur les terres sinistrées de la candidate Royal...
  • De passage en région -de nouveau en fin de semaine, le vendredi 30 juillet , la veille de l'exécution de l'ultimatum, "Ségolène Royal a eu aujourd'hui un entretien téléphonique avec le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, pour l'appeler à faire un geste supplémentaire en direction des salariés de New Fabris", indique son service de presse, dans un communiqué.
    Elle a estimé que "le conflit social qui dure depuis un mois et demi peut connaître demain une issue satisfaisante et digne pour les salariés si un effort financier supplémentaire est fait par l'Etat et les constructeurs automobiles".

  • L'amère de Melle surfe sur l'actualité
    Les salariés de Nortel France ont inspiré la présidente picto-charentaise et les syndicats en décidant, mercredi 15 juillet, de retirer de leur site de Châteaufort (Yvelines) les bonbonnes de gaz qu'ils menaçaient de faire exploser pour obtenir de meilleures indemnités de licenciement. En Poitou-Charentes, New Fabris n'imite pas Obama, mais Nortel.

    Dans son souci de débat 'juste', elle ne rend à aucun moment justice à l'action du préfet de région Poitou-Charentes, Henri de Richemont.

    Le jeudi 30 juillet, des manifestants ont participé jeudi à un défilé de soutien aux salariés licenciés, à la veille de l'expiration de leur ultimatum.
  • Les patrons des principales centrales syndicales et des principaux partis politiques brillaient par leur absence. Le 'rapace' Olivier Besancenot, représenté par le responsable du NPA dans l'Est, Yvan Zimmermann, et Marie-George Buffet (PCF), officiellement en congé, ont expédié un message aux ouvriers, tout comme Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts qui a rendu visite aux New Fabris le samedi suivant. Le parti était représenté par Jean Desessard, sénateur Verts de Paris venu pour "soutenir un combat politiquement et socialement juste".
  • Quant à la présidente PS de la région Poitou-Charentes, l'amère Royal ne s'est pas mêlée aux travailleurs et n'a pas participé au défilé. A la foule, elle avait préféré une délégation de syndicalistes le lendemain.

    Dans le cortège du jeudi 30 juillet figurait en revanche Edith Cresson.
    Encore à contre-temps, l'ancien maire de Châtellerault et ex-Premier ministre s'est dite "révoltée": "Le jour où il y aura une reprise de l'activité économique, j'aimerais qu'on me dise avec quoi on va travailler si on perd des outils de production remarquables et modernisés. Si on veut tout délocaliser à l'étranger, autant le dire tout de suite".

    La tête de gondole régionale a remué les lèvres. Et puis après?

    La présidente de région aura tenté de faire sa propre promotion pour un coût de 5 millions d'euros (sur plus de 30) en faveur d'Heuliez, mais elle n'a rien laché, ni pour la CAMIF, ni pour New Fabris.
    Fait-il bon vivre en Poitou-Charentes où on défile et manipule volontiers le gaz. La crise sociale y est en effet une des plus rudes en France. Depuis que Désirdavenir Royal se consacre davantage à sa Région à l'approche des Régionales 2010,
    qu'a donc fait la négligente pour retenir la région partie à vau-l'eau ?


    En mars dernier, Rocky Martin interpellait ici Sa Cynique Majesté Royal sur la situation des salariés de la SNECMA

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