La chasse aux sorcières socialistes vise les rocardiens
C’est finalement Emmanuel Moulin, le directeur adjoint du cabinet de Christine Lagarde, qui est allé à l’Elysée remplacer Bernard Delpit au poste de conseiller économique. Un choix de continuité qui confirme que Nicolas Sarkozy n’a pas l’intention de changer de cap. Comme le résume souvent Xavier Musca, le secrétaire général adjoint de l'Elysée, la politique économique s’articule autour de trois axes : augmenter la compétitivité des entreprises, stimuler la concurrence pour obtenir des baisses de prix, améliorer la productivité de l’Etat ( en ne remplaçant pas un départ à la retraite sur deux parmi les fonctionnaires), le tout en tenant compte de la crise et du choc qu’elle provoque avec des mesures « amortisseurs » (emplois jeunes) mais temporaires, ou des investissements.
Son nom est inconnu du grand public, mais Le Post s'intéresse tout à coup à lui un mois après sa nomination le 20 juin dernier pour stigmatiser son parcours pourtant classique et le rocardien qu'il aurait dû rester ad vitam eternam.
Comme son prédécesseur, Emmanuel Moulin, âgé de quarante ans, diplômé de l’ENA et de l’ESSEC, trouva un premier poste de chef du bureau de l’endettement international et du secrétariat du Club de Paris entre 2003 et 2005. Il fut ensuite fonctionnaire à la direction du Trésor spécialiste des questions de financement de l’économie. Après quelques années dans le secteur privé en tant que banquier d'affaires chez Citigroup, il entra à Bercy. Nommé directeur-djoint au cabinet de Christine Lagarde, ce haut fonctionnaire plutôt classé à gauche –tendance Rocard- présenta alors sa fonction comme technique.
Cette fois, il franchit bel et bien un pas politique dans le sillage de Michel Rocard qui, lui-même, présenta mercredi 10 juin 2009, aux côtés de Christine Lagarde et de Jean-Louis Borloo, le lancement des travaux du gouvernement sur la future taxe carbone.
Emmanuel Moulin a toujours été rocardien, jusque dans son goût du parler vrai et du réalisme économique. Il est ainsi de ces socialistes purs et durs qui jugent Mitterrand pour ce qu'il est, considérant que, question éthique, il pose vraiment problème. Il fut en effet membre du club Opinions dirigé par un certain Manuel Valls, club d'élite qui se réunissait dans les sous-sols d'une crêperie proche de la rue Saint Guillaume pour y comploter la prise du pouvoir par Michel Rocard.
Emmanuel Moulin n'est pas Kouchner, ni Besson, ni Bockel.
Il n'est ni populaire, ni représentant du peuple. Haut fonctionnaire passé par le privé, il est plutôt de ces experts complets à la façon de Jean-Pierre Jouyet, qui se sont rendus incontournables et qui aujourd'hui trouvent leur mesure auprès du président de l'ouverture. Ce serviteur de l'Etat a donc tout à fait logiquement mis à disposition de Christine Lagarde sa compétence "technique" pour un "rôle technique", sans que pour autant il s'agisse alors de ralliement idéologique. Mais il irrite aujourd'hui les sectaires de la gauche archaïque, lorsqu'il embarque maintenant sur la nef élyséenne ?
Ce n'est pourtant pas le premier fonctionnaire venu du rocardisme qui passe ainsi de l'autre côté du miroir. L'un des directeurs adjoints de cabinet de Villepin, Premier ministre, venait déjà des rangs rocardiens. Cette propension des rocardiens à servir l'Etat, qu'il soit de droite ou de gauche, laisse les fanatiques perplexes. Les incompétents et les intolérants ne pardonnent pas ni à Rocard ni à Valls et ni à Moulin a fortiori, cette liberté choisie de se rendre utiles et au président son ouverture.
Les incompétents qui allient la mesquinerie à l'intolérance y voient une vengeance contre le PS qui les a marginalisés, vengeance contre Mitterrand, contre Hollande, contre Fabius, contre Aubry, contre ce vieux parti replié sur lui-même, qui d'incarnation en incarnation contradictoires et hautaines les a ignorés, méprisés et dédaignés! Vengeance contre cette sélection des élites socialistes qui depuis dix ans privilégie les esprits médiocres mais serviles aux esprits brillants mais libres.
Le Post n'est pas seulement petit, il est larvaire
Il écrit:
"...Un désir de revanche, ou de vengeance, pour compréhensible qu'il soit, justifie-t-il que l'on aille vendre son âme à un diable que l'on prétend avoir toujours combattu?
Ou bien, le rocardisme dévoile-t-il ainsi sa vraie nature? La deuxième gauche, enfant difforme et contrefait serait né du désir de jouir sans entraves de mai 68, de la désidéoligisation, de la technocratie, de la soumission aux forces de l'argent; la deuxième gauche donc, ne peut-elle concevoir son épanouissement qu'au pouvoir, peu lui importe la forme de ce pouvoir?"
Et c'est Le Post s'interroge sur le désir de revanche, ou de vengeance des rocardiens? Le Post se révèle: ne juge-t-il pas autrui à l'aune de sa propre bassesse?
C’est finalement Emmanuel Moulin, le directeur adjoint du cabinet de Christine Lagarde, qui est allé à l’Elysée remplacer Bernard Delpit au poste de conseiller économique. Un choix de continuité qui confirme que Nicolas Sarkozy n’a pas l’intention de changer de cap. Comme le résume souvent Xavier Musca, le secrétaire général adjoint de l'Elysée, la politique économique s’articule autour de trois axes : augmenter la compétitivité des entreprises, stimuler la concurrence pour obtenir des baisses de prix, améliorer la productivité de l’Etat ( en ne remplaçant pas un départ à la retraite sur deux parmi les fonctionnaires), le tout en tenant compte de la crise et du choc qu’elle provoque avec des mesures « amortisseurs » (emplois jeunes) mais temporaires, ou des investissements.
Son nom est inconnu du grand public, mais Le Post s'intéresse tout à coup à lui un mois après sa nomination le 20 juin dernier pour stigmatiser son parcours pourtant classique et le rocardien qu'il aurait dû rester ad vitam eternam.
Comme son prédécesseur, Emmanuel Moulin, âgé de quarante ans, diplômé de l’ENA et de l’ESSEC, trouva un premier poste de chef du bureau de l’endettement international et du secrétariat du Club de Paris entre 2003 et 2005. Il fut ensuite fonctionnaire à la direction du Trésor spécialiste des questions de financement de l’économie. Après quelques années dans le secteur privé en tant que banquier d'affaires chez Citigroup, il entra à Bercy. Nommé directeur-djoint au cabinet de Christine Lagarde, ce haut fonctionnaire plutôt classé à gauche –tendance Rocard- présenta alors sa fonction comme technique.
Cette fois, il franchit bel et bien un pas politique dans le sillage de Michel Rocard qui, lui-même, présenta mercredi 10 juin 2009, aux côtés de Christine Lagarde et de Jean-Louis Borloo, le lancement des travaux du gouvernement sur la future taxe carbone.
Emmanuel Moulin a toujours été rocardien, jusque dans son goût du parler vrai et du réalisme économique. Il est ainsi de ces socialistes purs et durs qui jugent Mitterrand pour ce qu'il est, considérant que, question éthique, il pose vraiment problème. Il fut en effet membre du club Opinions dirigé par un certain Manuel Valls, club d'élite qui se réunissait dans les sous-sols d'une crêperie proche de la rue Saint Guillaume pour y comploter la prise du pouvoir par Michel Rocard.
Emmanuel Moulin n'est pas Kouchner, ni Besson, ni Bockel.
Il n'est ni populaire, ni représentant du peuple. Haut fonctionnaire passé par le privé, il est plutôt de ces experts complets à la façon de Jean-Pierre Jouyet, qui se sont rendus incontournables et qui aujourd'hui trouvent leur mesure auprès du président de l'ouverture. Ce serviteur de l'Etat a donc tout à fait logiquement mis à disposition de Christine Lagarde sa compétence "technique" pour un "rôle technique", sans que pour autant il s'agisse alors de ralliement idéologique. Mais il irrite aujourd'hui les sectaires de la gauche archaïque, lorsqu'il embarque maintenant sur la nef élyséenne ?
Ce n'est pourtant pas le premier fonctionnaire venu du rocardisme qui passe ainsi de l'autre côté du miroir. L'un des directeurs adjoints de cabinet de Villepin, Premier ministre, venait déjà des rangs rocardiens. Cette propension des rocardiens à servir l'Etat, qu'il soit de droite ou de gauche, laisse les fanatiques perplexes. Les incompétents et les intolérants ne pardonnent pas ni à Rocard ni à Valls et ni à Moulin a fortiori, cette liberté choisie de se rendre utiles et au président son ouverture.
Les incompétents qui allient la mesquinerie à l'intolérance y voient une vengeance contre le PS qui les a marginalisés, vengeance contre Mitterrand, contre Hollande, contre Fabius, contre Aubry, contre ce vieux parti replié sur lui-même, qui d'incarnation en incarnation contradictoires et hautaines les a ignorés, méprisés et dédaignés! Vengeance contre cette sélection des élites socialistes qui depuis dix ans privilégie les esprits médiocres mais serviles aux esprits brillants mais libres.
Le Post n'est pas seulement petit, il est larvaire
Il écrit:
"...Un désir de revanche, ou de vengeance, pour compréhensible qu'il soit, justifie-t-il que l'on aille vendre son âme à un diable que l'on prétend avoir toujours combattu?
Ou bien, le rocardisme dévoile-t-il ainsi sa vraie nature? La deuxième gauche, enfant difforme et contrefait serait né du désir de jouir sans entraves de mai 68, de la désidéoligisation, de la technocratie, de la soumission aux forces de l'argent; la deuxième gauche donc, ne peut-elle concevoir son épanouissement qu'au pouvoir, peu lui importe la forme de ce pouvoir?"
Et c'est Le Post s'interroge sur le désir de revanche, ou de vengeance des rocardiens? Le Post se révèle: ne juge-t-il pas autrui à l'aune de sa propre bassesse?
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