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vendredi 2 mai 2008

Vraie fausse mort de Sevran et vrai faux SMS

Peut-on confondre Airy Routier et Jean-Pierre Elkabach?
Leurs situations sont étrangement dissociées. Pourtant, le premier monte un coup politico-médiatique, tandis que le second se fait piéger : est-ce comparable et la faute est-elle de même nature ? Qui croyez-vous donc est pourtant poursuivi, de l’escroc ou du négligent ?

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a convoqué Jean-Pierre Elkabbach, président d'Europe 1, le 6 mai. J-P Elkabach assume seul l’erreur professionnelle d’Europe 1 d’annoncer le 21 avril la fausse mort de Pascal Sevran sur les ondes de la radio. Sans plus de vérification de l'information, le 'scoop' a été repris sans délai par France 2 et Direct 8, qui ne voulaient pas être de reste, avant qu'elle ne soit démentie à l'antenne. Il faut rappeler que l'usage de la profession est de reprendre paresseusement les dépêches d'agences et de les resservir sans en modifier les termes... Il ne faut donc pas exiger d'eux qu'ils vérifient quoi que ce soit: leur dure besogne consiste simplement à interpréter les dépèche en les 'valorisant', pensent-ils, de leurs commentaires, pertinents ou non, mais militants, toujours.
Pascal Sevran est malheureusement atteint par la maladie, mais lutte toujours pour la vie. Ce n’est un mystère pour personne puisqu’il s'en est ouvert à plusieurs media, dont RTL et VSD. Tout le monde, surtout en dehors de la profession, espère qu'il se rétablira totalement. Mais la presse orale forme-t-elle les mêmes vœux sincères pour l’avenir d’Elkabach ? La SDR voit-elle en Elkabach un bouc émissaire, elle qui n’a pas fait mieux qu’Elkabach en vérifiant l’information ?

La Société des rédacteurs (SDR) d'Europe 1 a manifesté sa solidarité confraternelle avec son patron, pensez-vous ? Las ! Elle a profité de l’occasion pour s’insurger à nouveau contre son patron, Jean-Pierre Elkabbach. Les événements liés à l'affaire Sevran "se digèrent doucement", assure-t-elle tièdement. Quant à l'audition devant le CSA, la vertueuse SDR considère froidement que "le conseil fait son boulot". Avant de reconnaître sa responsabilité dans l'annonce erronée de la mort de Pascal Sevran, Jean-Pierre Elkabbach avait en effet parlé "d'une erreur collective". Inacceptable, selon l'irréprochable SDR, qui avait vivement réagi contre son patron, seul "donneur d'ordre" et donc responsable de la faute à ses yeux. Passive et soumise, la SDR d'Europe 1 attend maintenant la sanction, bravement: "Il a fait une erreur, il s'est excusé. L'incident est clos." Au Nouvel Observateur, le coupable Airy Routier exprime des regrets et non pas des excuses et on se sert les coudes, mais à Europe 1, on considère qu’il faut que le patron paie !
Récemment, Airy Routier a propagé le contenu supposé véridique d'un vrai-faux SMS qu'aurait envoyé le président de la République, mais antidaté par Le Nouvel Observateur, l'un des hebdomadaires de la gauche vertueuse. Malgré les démentis des 2 victimes de la presse -qui pas un instant n’ont été présumés innocents par les journalistes militants-, la malveillante rumeur persistera et fera encore de l’usage. Pourquoi aucune autorité ne s’est-elle jamais penchée sur le cas Routier/Nouvel Observateur ?

Rendre des comptes est-il le privilège de la presse orale tandis que la presse écrite en serait exemptée ?
La faute n’est pas jugée sur le fond mais est fonction de son auteur.

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