Deux signes de morosité socialiste, parmi d'autres
Des quadras estiment que leur tour viendra en 2017
«Les leaders d'aujourd'hui n'impressionnent personne au PS»
Telle est la sentence d'un fin observateur, l’un des actuels quadras socialistes, qui incarneront le Parti socialiste demain, dans dix ans, voire moins. Les «grands» ne font pas peur aux «jeunes».
Et l'un des candidats potentiels au poste de premier secrétaire se désole : «Ségolène Royal contre Bertrand Delanoë, ce n'est pas Mitterrand contre Rocard», en songeant au prochain congrès et en se souvenant de ce que fut l'affrontement idéologique et personnel des deux hommes.
Les responsables de seconde ligne du PS sont-ils lucides?
Qu'ils s'appellent Pierre Moscovici, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Julien Dray, Vincent Peillon ou Benoît Hamon, tous croient à leur bonne étoile et se voient un destin national!... Ils ne prétendent pas se présenter à l'élection présidentielle en 2012, alors que Royal dit s'y préparer «évidemment» et Fabius envisage d'y «réfléchir». Mais, peu convaincus par les présidentiables actuels, les faux jeunes ne sont pas loin de croire qu'ils feraient aussi bien, s'ils avaient la notoriété suffisante. Le syndrome du «Si Ségolène l'a fait…», comme dit l'un d'eux, révèle leur état d’esprit : la situation est ouverte ; si elle a eu le culot, pourquoi pas nous. Mais ce n’est pas tellement fait non plus pour les encourager, au vu de ce qu’elle a donné…
Leur plan de carrière en tête, les quadras socialistes conçoivent leur parcours sur le long terme. A la différence de Sa Cynique Majesté Royal, il vaut mieux s’y préparer. S'ils ont 2017 en ligne de mire, le rendez-vous de 2012 n'est pas non plus à négliger pour autant. En fait, ils ont les dents longues, mais l’échec de Désirdavenir Royal a refroidi leurs ardeurs. L’aventure Royal a eu un effet castrateur.
Comme le député maire d'Évry, Manuel Valls, ils n’ont plus rien dans le ventre. Ils ont tous beau chercher, ils n’ont rien de plus que l’amère Royal. «Ségolène est comme nous désormais, écrit-il dans son livre, [même si l'opinion la différencie encore par ses manques]. Ni Ségolène Royal, ni Bertrand Delanoë, ni François Hollande, ni Dominique Strauss-Kahn, ni Laurent Fabius, ni Martine Aubry ne devraient être candidats à l'élection présidentielle.»
Alors qui, interroge Valls ?
«Quelqu'un de la nouvelle génération, Montebourg, Peillon, Hamon, Moscovici, Dray, Filippetti, ou moi, bien sûr que j'y pense aussi. On verra ! Il faudrait avoir le courage de dire, comme les démocrates et les travaillistes dans les années 1980, qu'on donne sa chance à quelqu'un de neuf.» Manuel Valls est l'un des rares à assumer sans hypocrisie son ambition, même s'il ajoute en privé qu'il a «du temps devant lui». Le député maire d'Évry n'est pas entré en campagne. A part ça…
L’absence du père laisse les jeunes mâles sans objectif
Les autres sont encore plus prudents.
«2012, ce sera trop tôt», s'autorise seulement un partisan du député européen Benoît Hamon, qui aura 41 ans dans quelques semaines.
La présidentielle, Arnaud Montebourg y pense ou y a pensé, dit-on au PS. Lui, il reste dans le flou. «En 2012, j'aurai 49 ans et accumulé quinze années de vie publique. On me demandera alors des preuves de ce que j'aurai fait et concrètement assumé», a-t-il écrit dans la lettre qu'il a envoyée à ses électeurs avant de partir à la conquête du conseil général de Saône-et-Loire en mars. Pour les preuves de ce qu’il aura fait, le bilan sera vite fait ; en revanche, pour ce qu’il aura dit, il sera lourd.
Dans la situation de crise de leadership du PS, l'hypothèse d'une candidature à la présidentielle d'un quadra n'est pas absurde. Si l’ambition paraît modeste, elle est stratégique. À tel point que les députés Pierre Moscovici et Julien Dray, candidats déclarés au poste de premier secrétaire lors du prochain congrès, ont cru bon de répéter, pour créer du consensus autour d'eux, que s'ils étaient désignés par les militants, ils ne seraient «pas candidat à la présidentielle». Cette fois. En privé, Moscovici ajoute pourtant que s'il n'est pas désigné, il «ne s'interdira pas de l'être». La phrase est dite sur un ton de semi-plaisanterie.
La promesse ne convainc pas tout le monde. «Celui qui sera premier secrétaire, si ce n'est ni Delanoë ni Royal, deviendra forcément présidentiable, s'il réussit à moderniser le parti», analyse un proche de Delanoë, le maire de Paris. Alors les précautions d'ambition leur font hausser les épaules. Avec un sourire en coin.
Dans la situation de crise de leadership du PS, l'hypothèse d'une candidature à la présidentielle d'un quadra n'est pas absurde. Si l’ambition paraît modeste, elle est stratégique. À tel point que les députés Pierre Moscovici et Julien Dray, candidats déclarés au poste de premier secrétaire lors du prochain congrès, ont cru bon de répéter, pour créer du consensus autour d'eux, que s'ils étaient désignés par les militants, ils ne seraient «pas candidat à la présidentielle». Cette fois. En privé, Moscovici ajoute pourtant que s'il n'est pas désigné, il «ne s'interdira pas de l'être». La phrase est dite sur un ton de semi-plaisanterie.
La promesse ne convainc pas tout le monde. «Celui qui sera premier secrétaire, si ce n'est ni Delanoë ni Royal, deviendra forcément présidentiable, s'il réussit à moderniser le parti», analyse un proche de Delanoë, le maire de Paris. Alors les précautions d'ambition leur font hausser les épaules. Avec un sourire en coin.
Si problème il y a au fond, c’est que leurs états d’âmes n’intéressent personne.
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