Le film comique sans le vouloir
Sans l'avoir prémédité, Philippe Garrel, le père du sinistre acteur offre la première comédie de la sélection. 'La Frontière de l'aube' a déclenché de robustes salves d'hilarité. Il ne faut jamais désespérer des ressources nationales! La famille Garrel ne sauve pas son honneur mais celui du film dans la catégorie comique. Grâce à lui, le rire est revenu à Cannes. Il suffisait de contempler les visages enjoués des festivaliers pour s'en convaincre. Dans un noir et blanc granuleux, une actrice qui carbure au gin pur se complique la vie et fait tourner en bourrique un photographe tombé amoureux d'elle.
Laura Smet, boudeuse, incarne une revenante croquignolette, entre Blanche-Neige et Poltergeist. En face, Louis Garrel, le fils du réalisateur, a trois expressions à son actif, pas une de plus : passer une main dans ses cheveux, pousser un gros soupir, lever les yeux au ciel. Dans les moments forts, il réussit même à combiner les trois. C'est un exploit digne de l'Actor's Studio, période Lee Strasberg. L'ennui menaçait sourdement la Croisette, mais l'orage est écarté. Écouter tout ce monde débiter des platitudes avec des mines profondes, parler de révolution à tort et à travers, dérida les esprits les plus chagrins et militants. On entend pas mal prononcer le mot «subconscient» (à moins que ce ne soit «inconscient»), ce qui est symptomatique des prétentions psychologiques de la bande à Garrel. Ces jeunes gens ont de saines préoccupations : ils redoutent la paternité, se méfient du mariage, ont peur de mettre une cravate. De la graine de manifestant pour l'UNEF...
Sans l'avoir prémédité, Philippe Garrel, le père du sinistre acteur offre la première comédie de la sélection. 'La Frontière de l'aube' a déclenché de robustes salves d'hilarité. Il ne faut jamais désespérer des ressources nationales! La famille Garrel ne sauve pas son honneur mais celui du film dans la catégorie comique. Grâce à lui, le rire est revenu à Cannes. Il suffisait de contempler les visages enjoués des festivaliers pour s'en convaincre. Dans un noir et blanc granuleux, une actrice qui carbure au gin pur se complique la vie et fait tourner en bourrique un photographe tombé amoureux d'elle.
Laura Smet, boudeuse, incarne une revenante croquignolette, entre Blanche-Neige et Poltergeist. En face, Louis Garrel, le fils du réalisateur, a trois expressions à son actif, pas une de plus : passer une main dans ses cheveux, pousser un gros soupir, lever les yeux au ciel. Dans les moments forts, il réussit même à combiner les trois. C'est un exploit digne de l'Actor's Studio, période Lee Strasberg. L'ennui menaçait sourdement la Croisette, mais l'orage est écarté. Écouter tout ce monde débiter des platitudes avec des mines profondes, parler de révolution à tort et à travers, dérida les esprits les plus chagrins et militants. On entend pas mal prononcer le mot «subconscient» (à moins que ce ne soit «inconscient»), ce qui est symptomatique des prétentions psychologiques de la bande à Garrel. Ces jeunes gens ont de saines préoccupations : ils redoutent la paternité, se méfient du mariage, ont peur de mettre une cravate. De la graine de manifestant pour l'UNEF...
À la fin de ce roman-photo, des sifflets retentirent. Les gens sont ingrats. On dira qu'ils n'ont rien compris. La bonne appréciation d'un film aussi profond n'est accessible qu'à l'élite des cinéphiles... Les films de Philippe Garrel sont comestibles, à condition d'y assister à plusieurs, après l’apéro. On ne suggérera pas même à ses meilleurs ennemis de traîner dans cette galère leurs ados, que ce chef d’œuvre méconnu pourrait mener au suicide. Il paraît que Garrel Junior refuse désormais les interviews. Qui se dévouera pour lui expliquer qu'on ne peut pas être à la fois Fernandel et Guy Debord? Et à Garrel Senior de se comporter en bon père de famille?
Une famille marquée
Le réalisateur (et acteur) Philippe Garrel (1948) est le fils de l'acteur Maurice Garrel et le père de l'acteur Louis Garrel. Très influencé par la mode « underground » qu'il a connue, ses longs métrages, très expérimentaux, reviennent souvent sur la jeunesse contestataire des années 1960 à laquelle il appartint.
Le père, Maurice Garrel (1923) n’est pas un inconnu bien qu’il ait surtout brillé dans des seconds rôles, grâce à François Truffaut, Jacques Rivette, Costa-Gavras ou Claude Chabrol. C’est dire qu’il est déjà nettement marqué à gauche. Il sera d’ailleurs récompensé deux fois du César du meilleur second rôle par les camarades.
Le fils, Louis Garrel (1983), est –avec un écart d’âge d’une vingtaine d’année- le compagnon de Valeria Bruni-Tedeschi (1964), sœur de Carla Sarkozy. Il a pour parrain Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel). Il est connu pour Innocents - the dreamers (The Dreamers), un drame franco-anglo-américain de Bernardo Bertolucci (2003) et Les Amants réguliers(2005) de … Philippe Garrel, son papa.
Le réalisateur (et acteur) Philippe Garrel (1948) est le fils de l'acteur Maurice Garrel et le père de l'acteur Louis Garrel. Très influencé par la mode « underground » qu'il a connue, ses longs métrages, très expérimentaux, reviennent souvent sur la jeunesse contestataire des années 1960 à laquelle il appartint.
Le père, Maurice Garrel (1923) n’est pas un inconnu bien qu’il ait surtout brillé dans des seconds rôles, grâce à François Truffaut, Jacques Rivette, Costa-Gavras ou Claude Chabrol. C’est dire qu’il est déjà nettement marqué à gauche. Il sera d’ailleurs récompensé deux fois du César du meilleur second rôle par les camarades.
Le fils, Louis Garrel (1983), est –avec un écart d’âge d’une vingtaine d’année- le compagnon de Valeria Bruni-Tedeschi (1964), sœur de Carla Sarkozy. Il a pour parrain Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel). Il est connu pour Innocents - the dreamers (The Dreamers), un drame franco-anglo-américain de Bernardo Bertolucci (2003) et Les Amants réguliers(2005) de … Philippe Garrel, son papa.
Extrait du site Internet du dernier de la lignée:
"Louis est à Cannes ! Louis est à Cannes !! Et plus beau que jamais, comme vous pouvez le constater sur cette photo extraite du "photocall" réalisé ce matin même pour La frontière de l'aube. Le film n'a visiblement pas très bien été accueilli par la presse, snif... mais que ça ne nous empêche pas de regarder la montée des marches de Louis ce soir !"
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"Louis est à Cannes ! Louis est à Cannes !! Et plus beau que jamais, comme vous pouvez le constater sur cette photo extraite du "photocall" réalisé ce matin même pour La frontière de l'aube. Le film n'a visiblement pas très bien été accueilli par la presse, snif... mais que ça ne nous empêche pas de regarder la montée des marches de Louis ce soir !"
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Je voudrais bien connaître les " dessous " qui ont fait que ce film ( si on peut appeler çà comme çà )a obtenu la Palme d'Or.
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