La base répugne au rapprochement
Le 2 mai, Le Figaro titrait: Les syndicats peinent à mobiliser
Ce qui tranche avec la pensée unique qui prévaut dans les dépêches d’agences de presse...
Les trois défilés –distincts- ont tout au plus été l'occasion pour les organisations syndicales de compter leurs troupes avant les autres rendez-vous prévus ce mois-ci. Lorsque les états majors affectaient une belle entente photogénique, les bases répugnaient à se mêler.
■ Selon le ministère de l’Intérieur, les cortèges ont rassemblé moins de 120.000 personnes dans toute la France.
■ Estimation inférieure à celles de 2007 et de 2003, année de la précédente réforme des retraites.
■ Les syndicats se sont donné rendez-vous pour une mobilisation unitaire le 22 mai. Mais leurs positons divergent sur l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans.
Le 2 mai, Le Figaro titrait: Les syndicats peinent à mobiliser
Ce qui tranche avec la pensée unique qui prévaut dans les dépêches d’agences de presse...
Les trois défilés –distincts- ont tout au plus été l'occasion pour les organisations syndicales de compter leurs troupes avant les autres rendez-vous prévus ce mois-ci. Lorsque les états majors affectaient une belle entente photogénique, les bases répugnaient à se mêler.
■ Selon le ministère de l’Intérieur, les cortèges ont rassemblé moins de 120.000 personnes dans toute la France.
■ Estimation inférieure à celles de 2007 et de 2003, année de la précédente réforme des retraites.
■ Les syndicats se sont donné rendez-vous pour une mobilisation unitaire le 22 mai. Mais leurs positons divergent sur l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans.
LES SYNDICATS peinent à mobiliser leurs troupes.
C'est ce qui ressort des chiffres avancés hier soir par la CGT, en pointe dans la contestation, même si le grand rendez-vous contre la réforme des retraites a été fixé au 22 mai ; 200 000 manifestants dans toute la France (120.000 selon le ministère de l'Intérieur), soit à peine autant que l'an dernier et nettement moins qu'en 2003, année de la première loi Fillon sur les retraites. Tout avait pourtant été organisé pour grossir les cortèges. Au total, pas moins de 150 défilés avaient été annoncés dans toute la France.
Si, comme c'est le cas depuis une dizaine d'années, la CFTC a manifesté seule, tout comme FO, la CGT et la CFDT se sont retrouvées, pour la première fois depuis 2003, côte à côte dans le cortège parisien.
Enfin, les thèmes de revendications étaient très larges : salaires, pouvoir d'achat et, bien sûr, retraites. Car avec l'annonce du gouvernement de passer de 40 à 41 annuités de cotisation pour pouvoir bénéficier d'une retraite à taux plein, il y a, selon les organisations syndicales, urgence à mobiliser. Beaucoup avaient d'ailleurs prévenu que le 1er Mai devait servir de test,avant les autres rendez-vous du mois.
A Paris, c'est Force ouvrière qui a ouvert le bal hier matin, avec à peine quelques centaines de militants. Le parcours choisi par la centrale de Jean-Claude Mailly se voulait hautement symbolique, puisque les militants de FO ont commencé par se recueillir sur la tombe de Léon Jouhaux, le "réformiste" ancien secrétaire général de la CGT qui fonda leur syndicat en 1948, créant !a scission entre les deux organisations. Ensuite, leur parcours les a amenés place de la Commune.
Ce défilé était l'occasion pour le patron de FO (qui arbora un autocollant sur la poitrine "Retraites, 40 ans, c'est déjà trop ") de faire entendre sa différence. Dans une odeur de merguez grillées, Jean-Claucle Mailly a insisté sur l’aspect « revendicatif » du 1er Mai.
La manifestation à l'appel de la CGT et de la CFDT a mobilisé 30 000 personnes à Paris selon les organisateurs (15.000 selon la police). Les deux grandes centrales défilaient avec à leurs côtés l'Unsa, Solidaires, la FSU et la Confédération Nationale du Travail [CNT]. Etaient également présents des associations comme Droits devant ! ou des partis politiques comme le PC ou la LCR. Au menu des revendications figurait également la défense des salariés sans papiers.
…Malgré les divergences
En tête de cortège, le patron de la CFDT, François Chérèque (à droite sur la photo), et celui de la CGT, Bernard Thibault (à gauche), s'efforçaient de faire bonne figure, malgré leurs divergences. "Chaque fois qu'il y a plus d'unité syndicale, nous parvenons à mobiliser plus fortement. Il faut continuer à travailler dans l’unité, même si nous avons des différences », expliquait ce dernier. Un point de vue partagé par François Chérèque : « Quand les syndicats français arrivent à travailler en commun, on est toujours plus efficace. » Non loin de lui, des militants, vêtus d'un tee-shirt rouge aux couleurs de la CGT, ironisaient justement sur ce qu'ils appelaient un «pacte» entre les deux confédérations.
À la base, on peinait à jouer la partition du front commun voulue au sommet.
Anne Jouan
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