Clandestins, des biens de consommation politique ?
Les extrémistes de gauche ont le sens de la propriété et la nébuleuse radicale arrive au trop plein : l’abondance n’est pas une garantie d’authenticité compassionnelle ! Le PCF, le PS et les VERTS ont publié une déclaration commune : «Les trois forces politiques, tout en ne partageant pas cette forme d’action, ont fait part de leurs plus grandes inquiétudes concernant l’état de santé de plusieurs grévistes de la faim. Ils ont également regretté la situation créée dans les hôpitaux depuis l’évacuation de la Bourse du Travail, mettant en grande difficulté les personnels soignants.
Ils ont également dénoncé le climat de peur qui s’installe en France ces dernières semaines depuis les déclarations de Monsieur HORTEFEUX, Ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale et les multiples cas de chasse aux étrangers qui ont conduits à des actes désespérés. Cette politique est indigne de notre République. Des vies humaines sont en jeu. » (extrait)
Pendant que les rivalités s’exacerbent, 63 sans-papiers étaient toujours en grève de la faim, hier, la plupart depuis 61 jours. Dans les centres de rétention, quatre sans-papiers, dont un gréviste risquent l’expulsion imminente.
Les marxistes les plus radicaux ne veulent pas partager leurs clandestins.
Vous avez d’une part ceux qui revendiquent la paternité de l’affaire : le Comité des sans-papiers (CSP 59), Mrap et Ligue des droits de l’homme (LDH), réunis dans un même collectif radical (constitué de collectifs, de comités et de réseaux locaux). Et d’autre part, cinq associations humanitaires, Aida, Emmaüs, Voix de nanas, Parce que des hommes y vivent, Safia qui viennent de signer avec la préfecture un dispositif de sortie de crise. Indymédia (altermondialiste et également radical, donc) qualifie ces dernières , sans agressivité aucune, de ‘laquais associatifs’.
Les associations espèrent siéger au futur comité départemental, qui remplacera en septembre la réunion mensuelle d’examen des possibles régularisations, où elles n’étaient pas représentées.
Cette réunion était une exception nordiste, obtenue après une grève de la faim en 2004. A la LDH, Annick Battallan soupire : «On sollicite des associations qui sont dans la gestion administrative des dossiers. Le collectif, lui, ne se contente pas de gérer, il se bat aux côtés des sans-papiers.» Pour qui? Pour quelle cause? Et puisque tout est politisé, elle désigne la cible unique: «C’est finalement la déclinaison régionale de la politique de débauchage de M. Sarkozy.» En fait, le collectif des sans papiers, c’est finalement la déclinaison régionale de la politique de défiance citoyenne des marxistes parisiens, mais internationalistes.
Dans le no man’s land, on trouve la Cimade Nord-Picardie. Elle fait partie des associations historiques, mais soutient le plan proposé. Son président affirme : «On ne peut pas risquer que la préfecture claque la porte, il faut sauvegarder l’espace de négociation.»
Cet accord prévoit le réexamen de 150 dossiers au lieu de 100 et un permis de libre circulation pour les sans-papiers pendant l’étude de leur cas. A condition que la grève de la faim s’arrête, et sans aucune assurance de régularisation. Les marchands de tapis ont envahi le temple français. Les tapis sont foulés aux pieds.
«On ne peut pas donner une prime aux grévistes, beaucoup de gens ont de meilleurs dossiers qu’eux», révèle Martina Partoès, de Parce que les hommes y vivent.
Il reste un problème. Le collectif garde ses clandestins en otage et refuse de leur laisser la parole. ‘Il faut qu’ils puissent être consultés librement et en toute transparence sur la poursuite ou non de leur mouvement.’ Or, ils ne sont pas autorisés à voter l’arrêt de la grève. Ne parlons pas d’un vote à main levée ! Ils en sont à l’invective : « Ces associations sont des parasites mouchards » ; « ces associations sont des serpents venimeux qui prolongent le sale boulot du Préfet inhumain ».
Les «serpents» associatifs signataires attendent donc que le collectif marxiste libère les sans papiers qui se trouvent sous leur coupe. Désignant les organisations propriétaires jalouses des clandestins (Comité des sans-papiers (CSP 59), Ligue des droits de l’homme (LDH) et Mrap), les associations s’impatientent : « Elles monnayent notre souffrance», regrettent-elles.
PROPRIETE PRIVEE – DEFENSE D’ENTRER
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