Toujours pas contente, la gauche, dont l’UNEF !
La défiance citoyenne et systématique
Le projet de loi sur l'autonomie des universités de la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a été définitivement adopté mercredi par le Parlement.
Faut-il préciser que seule la majorité UMP et centriste a voté pour, tandis que l'opposition PS, PCF et Verts votait contre, comme d’hab.
Les syndicats étudiants, notamment UNEF et FAGE, et enseignants, comme l'UNSA-Education, figés dans leur contestation traditionnelle, refusent toujours un texte pourtant largement déminé par le président Nicolas Sarkozy.
La Conférence des présidents d'Université (CPU) s'en est revanche félicité, tout en réclamant "une forte mobilisation de moyens".
Démontrant sa volonté de dialogue, Nicolas Sarkozy, avait fait modifier le texte initial présenté le 4 juillet en Conseil des ministres. Après avoir reçu les représentants de la communauté universitaire, il avait retiré :
- le caractère optionnel de l'autonomie des universités : elles craignent toujours la concurrence et l’élitisme;
- la sélection en première année de master (bac+4), sachant pourtant que les études sérieuses commencent seulement à ce niveau et qu’avant l’université n’est guère sélective. Un bel engorgement en perspective ! Et toujours plus de psychologues et autres sociologues, mais toujours moins de plombiers. Reste l’apport polonais…;
- et la limitation des CA à 20 membres : noyautage par la gauche pérenisé.
Ce n’est pas rien, mais croyez-vous que la gauche et la presse militante ont salué la réelle capacité d’écoute du Chef de l’Etat?
Avec la même volonté de consensus, au cours de la discussion du texte, le gouvernement et la majorité à l'Assemblée nationale ont supprimé la possibilité donnée par les sénateurs à des personnalités extérieures de participer à l'élection du président d'université, revenant au projet initial qui abandonne le pouvoir aux militants de gauche, souvent radicale.
Mme Pécresse a également annoncé l'ouverture par Roselyne Bachelot (Santé) dès septembre d'une concertation sur l'intégration des cursus des professions paramédicales et sage-femmes dans le système LMD (Licence, master, doctorat) fortement demandé par de nombreux parlementaires : des augmentations de salaires, par conséquent.
Le projet de loi "relatif aux libertés et responsabilités des universités" prévoit la généralisation de l'autonomie budgétaire et de gestion des ressources humaines à toutes les universités d'ici 5 ans.
Les universités pourront également devenir propriétaires de leurs biens immobiliers ou les vendre, ainsi que créer des fondations.
Pour améliorer la gouvernance des universités, les conseils d'administration sont ramenés de 60 à environ 30 membres et s'ouvrent à des personnalités extérieures (7 ou 8).
Le président sera élu par le CA pour un mandat de 4 ans renouvelable une fois. Son autorité sera renforcée. Il disposera d'un droit de veto sur les affectations, pourra embaucher des contractuels et gérer les primes des personnels.
Le texte modifie la procédure de recrutement des personnels et enseignants-chercheurs. A cette occasion, aurons-nous enfin des éclaircissements sur le poste de ‘professeur-chercheur’ fantôme dont bénéficie le socialiste Julien Dray, et dont les diplômes et le niveau d’études sont classés ‘secret défense’ ?...
La gauche qui était encore au pouvoir en 2002, a malgré tout déploré l'absence "d'une véritable réforme de l'université" et fustigé l'absence d'un collectif budgétaire pour les universités.
"C'est un projet a minima, les problèmes urgents de l'université ne sont pas réglés par ce texte", a regretté le député Pierre Cohen (Socialiste, radical et citoyen, PS).
Patrick Braouezec (Gauche démocrate et républicaine = radicaux PC-Verts) a estimé que "sous couvert d'amélioration de la gouvernance, c'est une véritable dérégulation de l'université qui est mise en route".
Pour l'UMP Françoise Gueguot: "Nous sommes maintenant dans une logique de performance qui seule assurera l'égalité des chances".
Le Nouveau Centre s'est félicité avec Philippe Vigié d'un projet "important et fondateur qui constitue une étape importante pour redonner à l'université française ses lettres de noblesse".
Valérie Pécresse a expliqué qu'il s'agissait du "socle de la réforme de l'enseignement supérieur" qui sera menée "ces cinq prochaines années". "Ce n'est qu'un point de départ, on ne peut pas engager de nouveaux moyens sans avoir préalablement changé le mode de fonctionnement et la gouvernance" a-t-elle assuré.
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