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mercredi 1 août 2007

Le service minimum et le réflexe de Pavlov des syndicats

Vacances à thème des syndicats : la mobilisation estivale !

Des dizaines de rassemblements ont eu lieu en France mardi contre le projet de loi sur le service minimum dans les transports publics terrestres, pendant l'examen du texte par les députés à l'Assemblée nationale. Pas franchement une réussite, mais la gauche s'y est habituée...

A Paris, quelque 2.000 ‘démocrates’ se sont massés à proximité du Palais-Bourbon, pendant que les élus du peuple débattaient sous la protection d’un imposant cordon de sécurité. A l'ouverture de la séance, les groupes de l'opposition - groupe socialiste, radical et citoyen (SRC) et gauche démocrate et républicaine (GDR) - ont demandé une suspension de séance de dix minutes afin de pouvoir rencontrer une délégation. Les députés de gauche avaient promis une opposition constructive : il fallait comprendre que cette gauche aux abois annonçait sa délégation de pouvoir à la rue !

A Lyon, 300 personnes se sont rassemblées devant la préfecture du Rhône pour cette journée d'action nationale au coeur de l'été à l'appel des syndicats et fédérations de transports.

Etrangement, les transports concernent les enseignants du SNES-FSU et le Syndicat national des journalistes (SNJ). Nombre de manifestants portaient collés sur leurs vêtements des autocollants où on pouvait lire "Oui au droit de grève". Les lecteurs de cette presse et les parents d’élèves apprécieront quel cas ces syndicats font de leurs droits au travail et à l’objectivité et de la neutralité professionnelle. La déontologie, dans tout ça ?

"Le gouvernement veut faire du droit de grève un droit mineur, c'est un texte dangereux qui s'appuie sur une approche mensongère", a affirmé Bruno Bouvier, avec toute l’objectivité dont est capable un délégué régional CGT.

Selon Laurent Brun, cheminot à Lyon et représentant CGT au comité d'entreprise, "sur 848 trains supprimés cette année, 44 seulement l'ont été pour des faits de grève, et plus de 300 par manque de matériel ou de personnel". Suggère-t-il d’étudier de près les congés de maladie à la SNCF?

A Bordeaux, où 300 personnes se sont mobilisées, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, qui devait passer ses vacances sur la côte atlantique, dans les Deux-Sèvres, a redit que son syndicat utiliserait "toutes les voies y compris juridiques pour défendre son point de vue" contre le texte, notamment les recours devant les tribunaux et la saisine du Conseil constitutionnel.

La dépêche de presse cite la CGT trois fois, mais ignore les usagers : les Français sont donc quantité négligeable. Cela s’explique-t-il par le fait que les journalistes SNJ de ces agences ne mettent pas leur militantisme en vacance ?

Les procédés des syndicats radicaux sont dignes et respectables, comme le souligne la menace du camarade délégué de la CGT. "Ce 31 juillet est un premier rendez-vous", a-t-il prévenu revenant sur ses propos publiés dans Le Parisien concernant la Coupe du monde de rugby qui pourrait être perturbée par des mouvements sociaux à l'automne. Elle débute le 7 septembre.

Lucide et objectif, il confirme : "Je ne menace rien du tout. Simplement, si le gouvernement demande que les entreprises négocient dès le mois de septembre pour imposer des dispositions insatisfaisantes, il ne faudra pas s'étonner que nous soyons dans une situation de blocage. Si on veut profiter de la Coupe du monde pour imposer des dispositions néfastes, il ne faudra pas compter sur la CGT". Pourquoi le dialogue tourne-t-il court aussitôt, aux premiers signes de résistance des ministères aux diktats syndicaux ? Ce n’est tout de même pas une fatalité que l’exécutif soit noyauté par les représentants syndicaux et que ceux-ci se substituent de fait aux législateurs.

Le vote définitif - par députés et sénateurs - est prévu jeudi après-midi, juste avant la fin de la session parlementaire extraordinaire qui s'est ouverte le 2 juillet.

"Ce n'est pas facile de mobiliser (fin juillet) mais nous tenions à marquer le coup", a déclaré sur Europe 1 Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière. ‘Marquer le coup’ ! Que voulez-vous ajouter à ça !

L'opposition et les syndicats sont vent debout contre deux dispositions du texte qui restreignent selon eux l'exercice du droit de grève, inscrit dans la Constitution. Le Parti socialiste a annoncé qu'il saisirait le Conseil constitutionnel.

Sont contestées l'obligation pour tout salarié d'annoncer son intention de participer à la grève 48 heures au préalable et l'organisation d'un vote à bulletin secret des salariés au bout d'une semaine de grève. La ‘république du respect’ -préconisée par la candidate socialiste et le PS- a encore du chemin à faire !

Les syndicats, dont FO et Jean-Claude Mailly, ont le mépris de l’ensemble des Français et de l’intérêt général, puisqu’ils ne peuvent prétendre à la représentation que d’une portion seulement des Français et de leurs intérêts particuliers. Selon ces syndicats, le texte qui avait été présenté aux organisations syndicales en juin aurait été "durci" sur plusieurs points dont le préavis de 48 heures. Mailly désigne …‘certains’ et exprime objectivement un …‘sentiment’ : dans la majorité, "on a un peu le sentiment que certains députés ou sénateurs [et les deux ?] - ceux qui sont apparemment le moins pour l'ouverture - en rajoutent un peu", a-t-il estimé. C’est peut-être aussi que tout bêtement ils représentent les intérêts de leurs électeurs… Et que la volonté de la majorité doit céder devant la pression des minorités : la démocratie revue et corrigée !

Comme Bernard Thibault, il met en garde contre les velléités gouvernementales non dissimulées d'intégrer cette disposition lors de la renégociation d'accords déjà en vigueur, notamment à la RATP ou à la SNCF. C’est clairement le but de cette loi réclamée par le peuple de France et promise par le candidat UMP à la Présidentielle! Il ne faudrait pas qu’on lui reprochât de ne pas tenir ses promesses… Si le gouvernement a l'intention d'y intégrer "des choses qui ne nous conviennent pas, cela risque d'être très difficile", prévient Jean-Claude Mailly.

Le ministre Xavier Bertrand a tout de même pu s’exprimer… «Obliger un salarié à se déclarer 48 heures à l'avance répond à un objectif pratique et non idéologique », a-t-il déclaré mardi sur RTL. "Ce que je veux, c'est qu'on puisse dire aujourd'hui aux usagers le jour d'une grève (...) si leur train de 07h21 va démarrer oui ou non. Or si vous voulez le leur dire 24 heures avant, vous avez besoin de 48 heures avant de savoir qui va venir travailler. C'est purement logique", a-t-il insisté. Respecter ceux qui se lèvent tôt ? Auraient-ils des droits ?

"En démocratie, le droit de grève est reconnu et il n'est donc pas nécessaire de se cacher lorsqu'on est gréviste", insiste dans Le Parisien Christian Blanc, député Nouveau Centre et ancien président de la RATP. D’ailleurs, les grèves se décident le plus souvent au sommet et les délégués servent à entraîner les travailleurs. Lorsqu’un vote a lieu, il se fait à main levée, avec le risque de représailles ‘démocratiques’…

Il faut laisser "la possibilité pour les grévistes ou les non-grévistes de choisir jusqu'au dernier moment" s'ils veulent faire grève ou non sans sanctions disciplinaires, a-t-il dit. Les travailleurs ont-ils jamais eu la liberté de ne pas faire grève lorsque que le syndicat majoritaire dans l’entreprise la déclenchait ?... L’inverse est-il d’ailleurs possible ? (!)

De son côté, la CGT qui est fermée au mois d'août réunira en septembre l'ensemble des délégués syndicaux et donnera pour consigne de ne signer aucun accord d'entreprise prévoyant cette déclaration préalable de 48 heures, annonce son secrétaire général.

Bien que très peu de travailleurs se syndiquent et que les syndicats soient de moins en moins représentatifs, FO et CGT entendent donc imposer leur volonté à la majorité des Français, travailleurs et usagers.

Tous otages !

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