Gardez-vous de cette stratégie de la peur !
Les suppressions de postes n’affectent pas seulement l’Education nationale, mais la fonction publique. C’est dire que cette focalisation sur l’école est révélatrice d’une manipulation de l’opinion en période sensible de rentrée. Nous verrons pourtant combien il faut relativiser l’effet d’annonce.
L'annonce de la suppression de 11.200 postes à l'Education nationale à la rentrée 2008 –dans un an–, est qualifiée "d'agression" par le SNES-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré) qui promet une riposte. L’intérêt des scolaires semble pourtant moins préoccuper le syndicat de gauche (et gauche extrême) que le sien. Le SNES voit en effet une agression personnelle à chaque fois qu’un ministre veut toucher à l’E.N., tant les archaïques sont restés hypersensibles sur le sujet de l’antique autogestion: « l’Education nationale, c’est moi », clame le syndicat absolutiste de gauche. Aucune réforme n’est possible, si elle n’est pas initiée par ce puissant syndicat de gauche.
"Face à un projet qui ne peut être vécu que comme une véritable agression contre l'Education nationale, le SNES contribuera à construire avec détermination une réponse la plus unitaire possible, associant les personnels et les parents d'élèves", dit le syndicat majoritaire dans un communiqué. On admirera la terminologie, en particulier le verbe ‘construire’… ou ‘possible’ dans la formule ‘une réponse la plus unitaire possible’… Mais tout n'est-il pas possible à gauche, lorsqu'il s'agit d'agiter le pays!
Une première rencontre intersyndicale est prévue à la rentrée, dit-il. Ca sert donc à ça, la pré-rentrée des professeurs. Jusqu'ici, les parents n’y voyaient pas une vaste mobilisation syndicale : déçus ? trompés ? Le ministre de l'Education, qui annonce quant à lui cette mesure dans un entretien à Paris-Match, précise que seul le second degré connaîtra une baisse de ses effectifs et que les non-enseignants seront, en proportion, les plus concernés. Il reste que le SNES pratique l’amalgame et que les parents voient l’avenir de leurs enfants menacé. Dans le doute, vont-ils néanmoins se mobiliser, au cas où?
Les suppressions de poste se feront par non-remplacement de départs à la retraite. Selon le SNES, cette opération est sans précédent pour l'Education et ne se justifie pas par une baisse plus élevée du nombre d'élèves. L’affirmation du SNES est pourtant sujette à caution. Ils sont à deux doigts de nous parler de délocalisation des écoles!...
Il avoue d’ailleurs que la diminution des effectifs des élèves sera de 20.000 à cette rentrée contre 19.000 l'année précédente. "Personne ne peut raisonnablement défendre qu'une telle ponction ne peut être sans conséquence sur l'offre de formation", dit le Snes, qui se satisfait très bien de classes à quinze. Les parents vont-ils opiner en oubliant qu'ils sont contribuables ? Le SNES est dans une dynamique naturelle de chantage et se dit craindre une dégradation des conditions de travail. Ses craintes ne sont pas justifiées, puisque les horaires seront en outre allégés et donc harmonisés avec les horaires européens.
Xavier Darcos qui est un ancien inspecteur de l'EN connaît son sujet et estime qu'"on ne manque pas de professeurs", la France en comptant 83 pour 1.000 élèves dans le secondaire contre 66 en Allemagne et 60 au Royaume Uni. Xavier Darcos a précisé jeudi sur LCI que 750 postes de professeurs seraient en revanche créés dans le premier degré.
Le ministre de l'Education a souligné que les 11.000 suppressions de postes concerneraient à la fois le public et le privé. "Nous sommes dans des chiffres qui ne devraient pas mettre en difficulté le système éducatif, il ne faut pas inquiéter les familles inutilement", a-t-il ajouté.
Rendez-vous très prochainement sur PaSiDupes qui vous proposera un ‘billet’ sur les professeurs sans élèves : oui, ça existe ! Un sujet tabou qui vous réserve donc des surprises et vous éclairera (peut-être) sur la fiabilité et l’honnêteté du SNES.
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