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mercredi 1 août 2007

A Lille, des sans-papiers –mais grévistes de la faim- évacués

Comité des sans-papiers, ou la défiance citoyenne en action

La police est intervenue mercredi matin à la Bourse du travail de Lille pour faire évacuer environ 150 sans-papiers, dont une soixantaine étaient en grève de la faim pour réclamer une régularisation, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les forces de l'ordre ont interdit depuis 06H00 l'accès à la Bourse du travail et des groupes de sans-papiers ont été emmenés dans des fourgons de la Police aux frontières "vers le centre de rétention de Lesquin", près de Lille, a déclaré à l'AFP Roland Diagne, un porte-parole du Comité des sans-papiers du Nord (CSP-59), qui s’activait sur place.

Mardi le préfet du Nord Daniel Canepa avait prévenu que "l'ultimatum pour la fin de la grève de la faim, c'est ce (mardi) soir", en qualifiant le mouvement d'"inutile et dangereux".

Selon M. Diagne, 56 sans-papiers grévistes de la faim, dont certains depuis le 15 juin, 113 autres non grévistes et une vingtaine de sympathisants se trouvaient à la Bourse du travail au moment de l'intervention des forces de l'ordre. Les sans-papiers s'étaient installés dans des tentes depuis le 25 juillet dans le jardin de la Bourse, un lieu appartenant à la mairie mais ouvert aux syndicats..

Les policiers "font le tri entre ceux qui ont des papiers, et qui sont libérés, et ceux qui n'en ont pas. Le préfet a mis en oeuvre son ultimatum. Pour nous il s'agit d'une rafle, c'est une prise en otage", a déclaré le porte-parole du CSP-59. Les termes laissent rêveur, tant ils sont indécents. Car cette évocation des rafles véritables et historiques, de sinistre mémoire, sans commune mesure avec l’actualité lilloise, sont une insulte au martyre juif. Le CSP-59 s’est choisi un peu recommandable énergumène comme porte-parole. Est-il représentatif ? Il est permis, à l’entendre, de le craindre.

Le comité des sans-papiers ne réclame pas plus de modération de son porte-parole, mais essaie d’imposer la régularisation d'environ 500 personnes en situation irrégulière dans le cadre d'un accord passé en 2004 avec la préfecture de l'époque, après un précédent mouvement de grève de la faim de sans-papiers.

Aujourd'hui, le préfet estime que ces accords n'ont plus lieu d'être puisque, selon lui, ils devaient notamment permettre d'éviter les grèves de la faim, et qu'il se donne le très respectable CSP-59 pour unique interlocuteur des autorités dans la

M. Canepa a noté mardi que les sans-papiers avaient tendance à "se moquer du dialogue" et d'avoir recours à un "chantage qu'on ne peut pas admettre".La résolution du problème ne semble pas être l’objectif à atteindre : il s’agirait plutôt de l’envenimer. Dans l’intérêt sans doute bien compris des sans-papiers…

Le prefet a fait observer que dans la dernière liste présentée par le CSP-59 à la préfecture et contenant 533 noms de sans-papiers candidats à la régularisation, il y avait notamment des personnes responsables "d'agression sur mineur" ou de "mariage forcé". En toute innocence et impunité. Des violences qui ne sont pas réservées aux sans-papiers mais que l’illégalité ne légitime pas !

Les dossiers des sans-papiers seront examinés "au cas par cas" et la grève de la faim "n'est pas un critère de régularisation", a ajouté M. Canepa en refusant toute régularisation massive.

De quel côté la maire Martine Aubry se situe-t-elle ? A-t-elle réclamé le respect de la loi, et son application, ou agit-elle en silence et en sous-main ?

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