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jeudi 4 juin 2020

Second tour des municipales: les oppositions en confiance, En Marche en carafe

Le parti du président ne s'enracine pas: sera-t-il rejeté? 

Une seconde vague de "dégagisme" se forme, comme pour la présidentielle 2017

LREM, plus que jamais hors-sol
Les Français refusent d'installer des arrogants dans leur paysage quotidien.
Le bon sens populaire et la logique des élections locales reprennent leurs droits au moment du second tour des municipales, le 28 juin, avec des sortants de droite comme de gauche solidement implantés et des macroniens qui ne prennent pas racine.

La droite sur son terrain

Les Républicains ont retrouvé la confiance des électeurs et ont engrangé les succès dès le premier tour dans les villes de plus de 9.000 habitants: la prime aux sortants est arrivée à temps, récompensant le travail effectif. "Au vu des résultats de 2014, ce sont eux qui avaient le plus à perdre et ce sont ceux qui s'en sortent le mieux", reconnaît Jean-Daniel Lévy, directeur Politique/Opinion de Harris Interactive. La dynamique en faveur des sortants a joué à fond et pourrait s'amplifier au second tour
Plusieurs grandes villes se singularisent, telles Strasbourg, Bordeaux, Clermont-Ferrand, où les candidats de La République en Marche sont venu pondre dans le nid des juppéistes de LR, ce qui permet à LREM de faire illusion. 
A Paris, Rachida Dati (LR, 22,7%), arrivée deuxième derrière Anne Hidalgo (PS, 29,3%), est confiante, puisque l'électorat LREM d'Agnès Buzyn pourrait bien se détourner de l'ancienne ministre de la Santé et que  l'ancienne garde des Sceaux a ramené la maire du 5e arrondissement au bercail LR, sans compter les abstentionnistes du 15 mars pour renforcer la dynamique de la droite.

Les macroniens refoulés

Dans la majorité, les projecteurs seront braqués sur Le Havre, où le LREM Edouard Philippe pourrait profiter des désaccords entre les écologistes et le candidat communiste Jean-Paul Lecoq (deuxième avec 35,8%). Maire sortant en 2017, le premier ministre était largement en tête à l'issue du premier tour (43,6%) et la presse, comme les entreprises de sondages, travaillent pour lui.

Un succès du premier ministre (un juppéiste), qui a dirigé la ville de 2010 à 2017, serait une satisfaction pour les macroniens à la peine dans une campagne des municipales qui marqueront la débandade du parti présidentiel. "Il y a une logique de scrutin intermédiaire où généralement le parti au pouvoir est lourdement handicapé lorsque l'exécutif est impopulaire", raconte Jérôme Sainte-Marie, de l'institut PollingVox. 
Les candidats LREM se dispersent au gré des alliances et les macroniens sont prêts à compter leurs morts au front de ces municipales qui ont pu évaluer l'impopularité profonde du président arrogant mais incapable de tenir une ligne politique, entrave principale à leur  s'implantation dans les territoires.

La gauche tient bon

Inaudible au niveau national, la gauche se bunkerise dans ses fiefs. 
"Il n'y a pas beaucoup de villes où le maire socialiste sortant est en vrai danger. Le PS a des chances sérieuses de faire mieux qu'en 2014 où ils avaient perdu beaucoup de villes", selon Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop: difficile d'en perdre plus... 
A Dijon, Clermont-Ferrand, Nantes, Rennes ou même Lille, les socialistes abordent le second tour en confiance. Et conserver Paris, où Anne Hidalgo a renforcé sa position en faisant finalement des concessions aux écologistes, serait pour le PS un sujet de satisfaction. 

Confiance également au Parti communiste, qui estime pouvoir garder l'essentiel de ses 61 villes de plus de 10.000 habitants.

Les prétentions des écologistes d'EELV en progrès au premier tour ont en revanche créé des tensions lors des discussions d'entre deux tours et le rassemblement PS/écolos a échoué à Lille ou au Havre. "Ils ont fait des scores élevés dans des villes où ils étaient très peu implantés, comme Lille, Marseille, Strasbourg", et sont en situation de confirmer leurs bons résultats dans un scrutin où les thèmes écologiques parlent aux électeurs, selon Jean-Daniel Lévy.

Le RN mise sur Perpignan

Le Rassemblement national l'a emporté dès le 15 mars dans la plupart des dix villes qu'il détenait. La cerise sur le gâteau serait son score à Perpignan (120.000 habitants), où son candidat Louis Aliot, sorti en tête avec 35,6% des voix, sera confronté à une sorte de front du refus autour du maire LR sortant Jean-Marc Pujol (18,5%). 
Ailleurs, le RN est fortement handicapé dans un scrutin où dans nombre de communes l'offre se limite à des listes d'intérêt local.

Trois semaines pour convaincre

Pour tous, l'enjeu est désormais de mobiliser les abstentionnistes du premier tour (55,3%). Mais les sondeurs restent prudents. "Si le déconfinement continue à bien se passer, si les Français mettent à distance la question du Covid-19 et si on retrouve des thématiques de campagne, peut-être que la participation sera plus forte qu'au premier tour", avance Frédéric Dabi, qui distingue "les ferments d'un rebond" dans les récentes enquêtes.

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