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jeudi 25 juin 2020

Municipales : des Frères Musulmans dans les valises du candidat de la gauche à Toulouse

L’Union des Musulmans de France appelle à faire barrage à Jean-Luc Moudenc 


L’UMDF a pris parti pour la liste de gauche conduite par Antoine Maurice

Jean-Luc Moudenc, maire juppéiste sortant (LR) de Toulouse

Ils n'étaient pas invités au Florida, la brasserie qui fait face à l'Hôtel de Ville, quand les poids lourds de la gauche parisienne étaient descendus sur Toulouse pour relancer la campagne de leur liste, “Archipel citoyen”, portée par l'écologiste Antoine Maurice: ils étaient tous là, Ian Brossat, adjoint (PCF) d’Anne Hidalgo (PS) à Paris, le sénateur Claude Raynal (PS) et la députée Clémentine Autain (LFI), à l'appel du président socialiste du département, Georges Méric, nostalgiques du temps de Pierre Cohen.
 
Un Benoît Hamon arborant une barbe ostentatoire a rejoint le cortège qui s’est offert une déambulation post-prandiale jusqu’aux berges de la Garonne. "Je ne sors de ma retraite que pour Toulouse et Marseille et puis j’y retourne", assure l’ancien candidat du désastre de la gauche à la présidentielle. Il était curieux de découvrir celui qu'il soutient les yeux fermés, le chef de file écologiste d’Archipel citoyen, le rassembleur d'une improbable coalition de formations politiques de gauche, et aussi de revoir, à ce banquet des anciens battus, l’ex-maire socialiste de Toulouse. Pierre Cohen, qui avait rejoint son parti, Génération.s et monté une liste (5,66%) avant de se fondre piteusement dans Archipel Citoyen. Cohen y figure en dernière position, non éligible, sur la liste de son ancien adjoint.
Mais, sur la photo, manquait la honte de la famille, ce cousin maudit, qui pourrait réclamer sa part de l'héritage, si jamais la ville rose virait au rouge vif, ce qu'à Allah ne plaise.... 

Le cousin en question, l'UMDF, a d'abord tenté de s'affranchir en constituant, sous ses propres couleurs, une liste au 1er des municipales à Toulouse. Proche des Frères Musulmans égyptiens, le mouvement s’est ensuite contenté de candidats sur une liste intitulée En Avant Toulouse. Avec 120 voix et 0,14% des suffrages exprimés, l’expérience a tourné court. Mais l’UMDF s’engage, tout de même, dans le scrutin du 28 juin prochain.

L'ambition des Frères musulmans est désormais de faire re-basculer Toulouse vers la gauche incarnée par Antoine Maurice: à son programme, en effet, la promotion des Frères musulmans. Mhamdi Taoufik, le représentant toulousain de l'UMDF, demande clairement "aux musulmans de Toulouse qui ont un amour fou de la République mais surtout de la religion" de faire "tout (leur) possible pour faire un barrage" au maire sortant, Jean-Luc Moudenc, candidat LR-LREM. L’objectif (affiché) de l’UMDF est clair : "donner la victoire à Antoine Maurice".


L’appel à voter pour la liste d’Antoine Maurice s'est manifesté au-delà des paroles. Le représentant de l’UMDF a participé à une rencontre avec le candidat écologiste le 8 juin dernier.


Les Frères musulmans ont obtenu des contreparties à leur engagement.
Et la gauche les leur a garanties, mais les électeurs ne savent pas lesquelles. L’impact électoral des consignes de vote est toujours aléatoire, surtout lorsqu’elles émanent d’une force politique qui représente quelques centaines de voix. Or, une élection peut précisément basculer à quelques voix près, et cet accord avec les Frères musulmans, dissuader les centristes de voter pour une liste faite de bouts de ficelles électorales et qui, avec les Frères musulmans de l'UMDF sortis du maquis, a créé des tensions dès la campagne.

En effet, le "barrage" anti-Moudenc s'explique par une prise de position claire, quand le maire de Toulouse a établi une comparaison entre le Coran des islamistes et "le livre d’Hilter", 'Mein Kampf'.
L’UMDF réveille une polémique qui remonte au 19 août 2016. Lors du 72ème anniversaire de la Libération de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a déclaré :
Le terrorisme et la barbarie nous ont frappés et nous frappent encore. Notre premier devoir est de nommer le mal. Ceux qui préfèrent édulcorer la réalité se contentent de parler de "terrorisme" et de "barbarie", évitant soigneusement de désigner l’idéologie qui les inspire. C’est comme si, derrière Vichy, on avait ignoré qu’il y avait 'Mein Kampf'. Ce mal c’est le "nazislamisme".
La gauche atteinte d'anosmie ne sent plus les "relents nauséabonds"

Comme Assa ressort la mort d'Adama en 2016, le représentant de l’UMDF ressort ces propos tenus il y a quasiment 4 ans et, malgré les attentats de 2015 qui contextualisent la comparaison de Moudenc, les Frères musulmans refont le coup de la victimisation.
En 2015, a lieu une série d'attentats terroristes islamistes entre les 7 et 9 janvier, visant le journal Charlie Hebdo, puis, des policiers et des Français de confession juive fréquentant une supérette cacher, soit dix-sept personnes assassinées et vingt blessées ; les trois terroristes sont abattus le 9 janvier, par les forces de l'ordre.
Suivront, la même année, six attentats, dont une série de sept par au moins dix  islamistes et une vingtaine de terroristes complices, en Seine-Saint-Denis. 
En 2020 en France, quatre attentats ont encore eu lieu: à Villejuif, un jeune converti de 22 ans tue es passants à l'arme blanche et blesse gravement 2 femmes), à Metz (un fiché S, armé d'un couteau a tenté d'agresser des policiers), à Romans-sur-Isère (un réfugié soudanais tue au couteau deux passants et en blesse cinq autres, leur demandant de préciser s'ils sont de confession musulmane) et à Colombes (Hauts-de-Seine), dans trois sur quatre, au cri de "Allah Akbar".
Un climat "délétère" s'est abattu sur la ville rose en campagne
Cette prise de position s’inscrit donc dans un contexte très particulier. Sur les réseaux sociaux circulent des vidéos qui portent atteinte à la vie privée d’une tête de liste. Avant le 1er tour, les rédactions ont reçu des appels visant l’entourage d’un autre candidat.
L’UMDF n’est pas encore un mouvement de premier plan, avec des élus et des bataillons d’électeurs, et il faut relativiser la menace, assure la gauche. 

Jean-Luc Moudenc, maire sortant LR-LREM, est arrivé en tête du premier tour avec 36,18% des voix. Avec 27,56% des suffrages, Antoine Maurice est arrivé en seconde position mais, pour le second tour, a rassemblé la quasi-totalité des forces de gauche pour tenter d'empêcher le retour du maire sortant au Capitol. Mais sa tambouille électoraliste vire au tord-boyaux politicien avec un ingrédient à vous dynamiter la flore intestinale: l’Union Démocratique des Musulmans Français.

Mhamdi Taoufik, au menu d'Archipel
Dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, ceresponsable de l’UDMF de la région, a appelé ses frères musulmans à faire barrage "à ce personnage qui ne respecte pas les musulmans", a-t-il estimé. 
Pourquoi tant de haine ? En description de sa vidéo, ce dernier explique qu’il n’a pas apprécié la manière dont le maire avait parlé de “sa” religion en 2016, lors de son discours célébrant les 72 ans de la Libération. Il y a quatre ans, Moudenc avait certes rompu avec la langue de bois. Il ne visait pourtant que l’islamisme cher à Taoufik, et non pas à l'islam, modéré et respectueux des Français et de leurs lois républicaines. 

En dépit de la clarté des propos ciblés du maire sortant, le candidat tente manifestement un détournement à des fins politiciennes, polémiques et malveillantes  : "Nous demandons le grand respect à notre livre le Coran. Pas d'insulte ! Les musulmans répondront dans les urnes", a menacé le candidat, après avoir rencontré Maurice, le 8 juin, révèle France 3. Voilà un soutien controversé qui pourrait être une épine dans le pied de la gauche… 

Malgré son nom, l’Union Démocratique des Musulmans Français, pour le moins évocateur, l’UDMF s'efforce de se blanchir de tout soupçon de séparatisme et se revêt de l'habit trompeur du laïcisme. 

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