Le ministre de l'Intérieur fustige les exactions de l'extrême gauche "antiraciste" lors de la manifestation à Paris
Interdit par la préfecture de police, le rassemblement a réuni quelque 20.000 militants issus de l'immigration et des activistes associatifs et des heurts et des dégâts ont eu lieu en soirée.
Des incidents ont éclaté ce mardi soir à Paris en marge d'une manifestation de 20.000 personnes dénonçant les violences policières, organisée à l'initiative des proches d'Adama Traoré. Cette journée coïncidait avec le dévoilement d'une expertise mettant en cause les gendarmes dans la mort de ce jeune homme noir lors de son arrestation en 2016.
Jets de projectiles, tirs de gaz lacrymogènes, manifestants sur le périphérique, barricades... Des heurts ont émaillé ce rassemblement interdit par la préfecture de police en raison de la crise sanitaire, mais maintenu par ses organisateurs.
La mort de George Floyd aux Etats-Unis pour motiver l'extrême gauche française
Cette récupération du contexte international des manifestations organisées par l'opposition à Trump aux Etats-Unis et de la campagne présidentielle américaine, ainsi que dans d'autres pays, à l'occasion de la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans plaqué au sol par un policier blanc aux Etats-Unis, il y a une semaine.
"La violence n'a pas sa place en démocratie. Rien ne justifie les débordements survenus ce soir à Paris, alors que les rassemblements de voie publique sont interdits pour protéger la santé de tous", a tweeté le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
Castaner défend une "police républicaine"...
Plus tôt dans la journée de mardi, Christophe Castaner avait été interrogé à l'Assemblée nationale par la députée La France insoumise (LFI) Sabine Rubin à propos du cas d'un adolescent de Bondy (Seine-Saint-Denis), Gabriel, 14 ans, blessé sérieusement à l'oeil lors de son interpellation pour tentative de vol de scooter.
La France insoumise de Mélenchon occulte en revanche la mort de Marin.
"Aux Etats-Unis, un homme est mort provoquant une vague d'indignation dans le pays et bien au delà", a commencé le ministre de l'Intérieur, avant d'ajouter: "Le racisme et la haine n'ont pas leur place dans notre société. Le racisme divise, le racisme oppose et le racisme tue".
"Il y a une police républicaine qui dans ce pays protège les femmes et les hommes de tout y compris du racisme. Il y a une police républicaine qui est engagée jour et nuit pour la sécurité des citoyens", a-t-il assurét.
Le ministre a fait valoir que le gouvernement combat "le racisme avec force sur tous les fronts chaque fois que c'est nécessaire".
Il a cité notamment comme actions le "plan national de lutte contre le racisme et l'antisémitisme", la "plateforme de signalement Pharos", ainsi que la mise en place "dans chaque département (...) d'un référent contre le racisme". Ainsi, pour lui, "le combat contre le racisme est au cœur de notre République et de la police républicaine".
Amalgame assumé: "Quand on se bat pour George Floyd, on se bat pour Adama Traoré"
En début de soirée, lors du rassemblement parisien, la sœur aînée d'Adama Traoré, Assa Traoré, avait incité la foule la haine raciale et à l'émeute, lançant: "Aujourd'hui, ce n'est plus que le combat de la famille Traoré, c'est votre combat à vous tous (...). Aujourd'hui, quand on se bat pour George Floyd, on se bat pour Adama Traoré".
"Cela fait quatre ans que nos rassemblements se passent pacifiquement, qu'ils se passent bien", a-t-elle soutenu sur BFM, sans condamner les débordements qui ont eu lieu ce mardi soir, au terme du rassemblement interdit à Paris.
"Aujourd'hui, le seul responsable c'est M. Lallement (le préfet de police, et représentant du ministère de l'Intérieur) qui a donné cette interdiction (de manifester) et qui va mettre en face de certaines personnes, des policiers. Bien entendu, nous, on continue à manifester, comme on manifeste depuis quatre ans", a-t-elle poursuivi.
Face à l'agitatrice, porte-parole du Collectif Adama, des manifestants scandaient "Révolte" ou "Tout le monde déteste la police", slogan du défilé du 1er Mai 2019? brandissant des pancartes affichant "Black Lives Matter" ("la vie des Noirs compte"), "Silence = asphyxie" ou encore "Décolonisons la police".
En somme, il a aligné des mots... Mais quand va-t-il passer aux actes? A-t-il perdu la recette appliquée aux Gilets jaunes?
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