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lundi 8 juillet 2019

Rétention des notes du bac : Macron prend le parti des élèves contre les fonctionnaires de l'Etat

Le chef de l'Etat sans enfants dénonce "une prise en otage de nos enfants"

En vérité, Macron ne parle que de lui !

Le président de la République s'est mis en avant pour donner son sentiment sur les enseignants qui ont refusé de rendre des copies du bac et obtenir de pouvoir dialoguer avec leur ministre sur la réforme du bac et du lycée.

D'abord 200, puis 300 prétendus, mais 700 finalement avoués.
Des professeurs ont refusé cette semaine de saisir les notes des candidats au baccalauréat et ainsi de les transmettre aux jurys, mais aussi, pour certains, de rendre les copies. 

"On ne pas prendre nos enfants et leurs familles en otage," a vivement réagi dimanche 7 juillet Emmanuel Macron, en des termes violents qui ont heurté les fonctionnaires. 
Le contexte de cette déclaration était léger, de surcroît : un entretien exclusif, annoncé à grands renfort de clairons par une chaîne d'Etat, accordé à Jacques Vendroux et diffusé sur franceinfo, en direct du stade de Lyon, avant la finale de la Coupe du monde féminine de football entre les Etats-Unis et les Pays-Bas, à 17h.

Macron a estimé que son ministre Jean-Michel Blanquer a eu "la bonne réaction" en décidant qu'en l'absence de certaines notes, les notes du contrôle continu de l'année seraient prises en compte pour compléter la moyenne. 
Les syndicats d'enseignants et une association d'élèves, l'UNL, dénoncent au contraire une tripatouillage des notes, une violation du caractère national de l'examen et une rupture d'égalité.

Macron se livre à une instrumentalisation grossière des désagréments vécus par les candidats
"Je respecte chacune et chacun, la liberté d'opinion et la liberté syndicale, mais à la fin des fins, on ne peut pas prendre nos enfants et leurs familles en otage." Emmanuel Macron à franceinfo
Le président a rendu une copie sur un sujet de morale : le devoir !
"Je crois que, quand on est enseignant dans la République française, on a des devoirs aussi, a déclaré le président de la République. Notre devoir à tous, c'est que, quand il y a un examen attendu avec angoisse, qui vient sanctionner la fin des études secondaires et l'entrée dans la vie universitaire [qui ne 'sanctionne' d'ailleurs pas un accès au supérieur, mais qui ouvre des droits] et la suite, le devoir c'est d'être au rendez-vous et de faire ce qu'on doit faire. Pour le reste, il peut y avoir des désaccords, il y a évidemment le droit de grève, de manifestation et j'y tiens beaucoup. mais en aucun cas, ces désaccords ne peuvent s'exprimer en prenant en otage nos jeunes et dans un moment d'angoisse important pour leurs familles."

"99% de celles et ceux qui font chaque jour l'éducation de nos jeunes ont le sens du devoir, a poursuivi Emmanuel Macron. On a des enseignants qui, de la maternelle au supérieur, parfois dans des conditions matérielles difficiles [violon !], avec des rémunérations pas satisfaisantes [concerto pour violon, sans dialogue !], sont là et accompagnent nos jeunes. C'est le plus beau métier. Je ne veux pas le laisser salir, écorner."


Quel était donc les sens du devoir et du respect de Macron lors du chaos provoqué chez "nos jeunes" par l'imposture de Parcoursup 2018 ?


Le "scandale" du tirage au sort dans le système précédent, APB (Admission Post-Bac),
un service accessible via un site web du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche entre 2009 et 2017) a largement servi de fondement et de justification à la mise en place de la loi ORE et du dispositif Parcoursup. 
Lien PaSiDupes : "Les bacheliers sans affectation de Hollande et Vallaud-Belkacem. Et pendant ce temps, Najat Vallaud-Belkacem prend du repos en famille dans les Landes"
En juillet 2017, le journal Le Monde était content de la performance de l'Etat socialiste auquel Macron a apporté sa caution, et titrait : "84,3 % des candidats admis, tirage au sort dans 92 licences", le "recours au hasard" étant ainsi admis, validé et gravé dans le marbre du journal... Lien PaSiDupes : "La ministre de l'Education nationale [Vallaud-Belkacem] a publié une circulaire légitimant le tirage au sort à l'entrée à l'université " 
Le Monde refusait de pointer cette sorte de roulette russe que Frédérique Vidal, la ministre de l’enseignement supérieur, s’était engagée à supprimer à la rentrée 2018. Et pourtant, 169 filières avaient dû recourir au tirage au sort pour éliminer [sic] des candidats lors de la première phase d’APB, début juin.

Il faut d’ailleurs souligner que la presse avait relativisé le désastre en banalisant les effets du tirage au sort, dès lors que le tirage au sort, tout problématique et injustifiable qu’il soit, n’a concerné que 0,4% des affectations dans l’enseignement supérieur en 2017. Grâce à la Plateforme APB, 6.000 étudiants étaient encore sans affectation à l'université, fin août 2017...

Rebelote en septembre 2018 : 120.000 "enfants" de Macron étaient toujours sans-affectation sur Parcoursup... 
Le 18 juillet, l’extrême lenteur de Parcoursup inquiétait déjà les futurs étudiants et établissements d'accueil. Soit 102.606 lycéens et étudiants - les "enfants" de Macron - en réorientation encore inscrits sur Parcoursup.  Lien PaSiDupes : "Un tiers des bacheliers n'est toujours pas fixé sur son sort.
Le sens du devoir de "papa" Macron était cruellement pris en défaut, puisqu'au début septembre 2018, encore un peu plus de 3.000 bacheliers - ses enfants - étaient toujours sans affectation... Lien JDD

Est-ce toujours moins pire aujourd'hui qu'avant ?
"Ce qui se profile aujourd’hui, c’est en réalité la généralisation à très grande échelle de quelque chose de plus pernicieux encore que le recours au tirage au sort," pouvait-on lire dans Libération en mai 2018. Qu’on en juge : dans des filières fréquemment confrontées à la nécessité de retenir [sélectionner?] environ 10% des candidatures (800 places pour 8.000 demandes ; 60 places pour 600 demandes…), le "classement" qu’il est demandé aux universités de réaliser aboutit à tout mettre en chiffres afin d’intégrer les appréciations qualitatives dans les algorithmes de classement : tel type d’appréciation "vaut" un 15/20, tel autre un 10/20… ; telle filière va privilégier les notes dites 'littéraires', telle autre les notes dites 'scientifiques'. Mais cette mise en chiffres, sur de tels volumes, ne suffit pas : il faut encore départager les très nombreux ex-aequo. Pour aboutir à un classement opératoire, il est nécessaire de descendre jusqu’au troisième chiffre après la virgule ! Si la seule différence entre un·e étudiant·e admis·e et un·e étudiant·e recalé·e tient à un millième de point sur une "moyenne" dont la confection soulève de graves questions de fond, n’aboutit-on pas à un système aussi injuste et plus trompeur que le tirage au sort ?
Le tirage au sort, meilleur système de sélection de l'excellence...

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