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vendredi 12 juillet 2019

Schiappa et Riester mutilent une image médiévale pour en effacer le Christ

La France a ses talibans, destructeurs du patrimoine culturel 

Marlène Schiappa, la diablesse stalinienne, efface la figure du Christ sur une image médiévale de la Bibliothèque nationale

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Comme la démolition des bouddhas de Bamiyan 
par les talibans en Afghanistan en 2001, 
la destruction d’œuvres d’art par Daesh 
à Mossoul a provoqué l’indignation en 2005
En mars 2001, les statues géantes des Bouddhas de la vallée de Bâmiyân étaient entièrement dynamitées par les Talibans. Cette destruction entraîna une condamnation internationale, mais depuis, le patrimoine religieux et archéologique est sans cesse victime des guerres et des groupes terroristes, particulièrement les islamistes de Syrie et d'Irak. Et aussi en France, en temps de paix, du fait de laïcs libres-penseurs.

Les barbares de la société civile macronienne ont également frappé

C'est discret - pas de dynamite, ni de marteaux - mais efficace...
Qu’un chef de l'Etat passe pour cultivé mais nomme n'importe qui secrétaire d’Etat et que la blogueuse en question, peu instruite des choses de la science, se trompe sur Galilée, ça ne porte guère à conséquence dans ce monde matérialiste. Mais qu’une institution comme la Bibliothèque nationale - sous tutelle du ministre de la Culture, un certain garagiste du nom de Franck Riester - bricole une image parce que le Christ y est représenté en est une autre, aussi consternante que révélatrice, explique le philosophe et mathématicien Olivier Rey.

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Schiappa est restée bloquée sur
'L'origine du monde'
(Courbet, mort en 1977)
En janvier dernier, Marlène Schiappa, cette secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les genres et de la lutte contre les discriminations, a participé sur la chaîne de télévision C8 à l’émission 'Balance ton post !', animée par Cyril Hanouna, symbole de la vulgarité dans le PAF, pour y faire la promotion du "Grand" débat national animé  par le président en riposte au mouvement social incarné par les Gilets jaunes. A celles et ceux qui jugeaient peu digne de la fonction ministérielle de se produire dans une émission aussi merdique (qualificatif peu élégant mais approprié), Schiappa a rétorqué en prenant la pose du génie incompris et persécuté : "Ce n’est pas parce que la majorité des personnes pensent que c’est une mauvaise idée, que ça l’est. Je vous rappelle que Galilée était tout seul face à la majorité pour dire que la Terre était ronde et qu’elle tournait," comme une Marlène autour de son  Emmanuel.

Il est regrettable que Madame Schiappa, surcharge son emploi du temps déjà garni comme une couche culotte en se livrant à une activité compulsive de production de tweets, tour à tour édifiants et vengeurs. Elle gagnerait à se cultiver en se rendant à la très belle exposition "Le monde en sphères" organisée récemment par la Bibliothèque nationale (du 16 avril au 21 juillet).. Or, elle consacre tous les jours que Dieu fait à niveler par le bas les conditions  de vie de la multitude des sexes actifs ou inactifs et indéterminés et à traquer les discriminations, mais n'a pas pu constater, de visu, que Galilée n’était pas dans le cas d’apprendre à une humanité médusée que la terre était ronde, pour la bonne raison que les gens instruits le savaient depuis déjà deux millénaires.

Pour Montaigne, mort en 1592, le système de Copernic était déjà insoutenable.
Parmi les plus belles pièces de cette exposition, figurent de nombreux globes terrestres et célestes, des sphères armillaires et de magnifiques enluminures médiévales. Dans le système de Ptolémée – du nom de l’astronome grec qui, au IIe siècle de notre ère, synthétisa les connaissances de l’Antiquité en la matière –, la terre est tout ce qu’il y a de plus ronde, et occupe le centre du cosmos. Au-dessus d’elle s’étagent les sphères de la lune, du soleil, des différentes planètes et des étoiles. A partir du XIXe siècle, un discours s’est répandu selon lequel les oppositions que suscita le système héliocentrique, proposé au XVIe siècle par Copernic, étaient un effet de la vanité des hommes, horriblement vexés à l’idée de ne plus se trouver au centre du monde. Méprise totale : dans l’ancienne distribution cosmique, le centre n’était pas le lieu le plus glorieux, mais le plus vil. Le philosophe Rémi Brague le rappelle fort bien dans 'Le géocentrisme comme humiliation de l’homme' (Flammarion, coll. 'Champs essais', 2008). Dès lors, le système de Copernic, loin d’être reçu comme une humiliation pour l’homme, apparut à beaucoup, au contraire, comme le produit d’un orgueil insensé : voilà que l’homme se plaçait au-dessus du soleil, se projetait dans les cieux ! Montaigne, qui ne passe pas pour un esprit borné et arriéré, considérait le système de Copernic comme une folie :
"La présomption est notre maladie naturelle et originelle. La plus calamiteuse et frêle de toutes les créatures, c’est l’homme, et quant et quant [i.e. en même temps] la plus orgueilleuse. Elle se sent et se voit logée ici, parmi la bourbe et la fiente du monde, attachée et clouée à la pire, plus morte et croupie partie de l’univers, au dernier étage du logis et le plus éloigné de la voûte céleste, avec les animaux de la pire condition des trois [i.e. terrestre, aquatique et aérienne] ; et se va plantant par imagination au-dessus du cercle de la lune et ramenant le ciel sous ses pieds". [Essais, livre II, chapitre XII, "Apologie de Raimond Sebond"]
Au demeurant, si être au centre du cosmos avait été, pour la terre et les hommes qui la peuplaient, une gloire, cette gloire aurait dû encore augmenter au fur et à mesure qu’on s’approchait du centre de la terre elle-même. Or, sous la terre ne se trouvait pas le paradis, mais l’enfer. A l’extrême centre du monde: Satan. 

Une enluminure du XIIIe siècle, empruntée à un livre de Gossuin (ou Gautier) de Metz intitulé ' L’Image du monde ', en offre une illustration spectaculaire. 
Au centre, la gueule du diable avale les damnés. Autour, viennent les quatre éléments qui constituent le monde terrestre – la terre (beige), l’eau (vert), l’air (bleu), le feu (orange) –, les orbes célestes (lune, soleil, planètes, étoiles), le séjour des anges, le tout coiffé par la figure du Christ.

Cette image a exposé  à un dilemme les responsables de 'Chroniques', le magazine de la Bibliothèque nationale, dont le numéro avril-juillet met l’exposition 'Le monde en sphères' en vedette. 
D’un côté, l’image semblait trop belle pour ne pas être reproduite. D’un autre côté, un monde surmonté par la figure du Christ… il ne fallait pas y songer. Une solution fut trouvée : accorder à l’image une pleine page, en quatrième de couverture, mais la décaler vers le haut, afin de faire disparaître l’élément gênant. Il suffisait d’y penser ! Forclusion du Christ (qui pourtant donnait tout son sens à l’image à l’époque où elle fut réalisée). 
Respects de l'oeuvre et son auteur, de nos contemporains, dont les croyants,  et de la culture et notre patrimoine, foutaises pour les idéologues laïcs et "libre-penseurs" (sic !)

Falsification sournoise, (il n’est nullement signalé, dans la légende, que l’enluminure présentée n’est pas complète), ce sacrilège obscurantiste est lamentable, particulièrement de la part d’une institution républicaine comme la Bibliothèque nationale qui, par essence, devrait respecter les sources au lieu de les bidonner pour complaire à l’esprit des temps, soi-disant tolérant et exemplaire, bref humaniste et vertueux ! 
Cela étant, il faut reconnaître aux éditeurs du magazine un mérite : en dénaturant de la sorte l’image médiévale, ils ont réussi à donner une image assez fidèle du monde contemporain. L’ange déchu et dévorateur est toujours aux aguets.


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