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vendredi 5 juillet 2019

Castaner suspend le patron d'un syndicat de policiers

Le gouvernement frappe à la tête le syndicat Vigi, émanation de la CGT, minoritaire chez les flics et partie civile dans le dossier Benalla

Alexandre Langlois a été sanctionné pour avoir offensé sa hiérarchie

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Castaner vise haut et tape fort. 
Alexandre Langlois, secrétaire général de Vigi, "syndicat de la colère des policiers", a été sanctionné le 21 juin dernier d'une d'exclusion temporaire de douze mois, dont six avec sursis pour avoir tenu des propos jugés "injurieux" envers  son ministre et la haute hiérarchie policière. Une décision effective depuis jeudi.

Eric Morvan, nouveau Directeur Général de la Police Nationale.
Des "accusations impertinentes", des "articles indignes", des "critiques outrancières", des "remises en cause injurieuses" ou "offensantes" et des "sous-entendus infamants", du point de vue de l'ancien préfet des Pyrénées Atlantiques... Entre le patron du syndicat minoritaire Vigi Alexandre Langlois (photo ci-contre) et le directeur général de la police nationale Eric Morvan, Directeur Général de la Police Nationale (DGPN), la coupe est pleine. Nommé à ce poste à 60 ans par Collomb, il reproche au syndicaliste d'extrême gauche, depuis au moins le début de l'année 2018, des attaques répétées à l'égard de l'institution et de la haute hiérarchie policière, à grand renfort de tracts syndicaux et de déclarations fracassantes sur les plateaux télé. 

Des "critiques outrancières et injurieuses"
La directrice-adjointe des ressources et des compétences de la police nationale, Martine Sanchez-Coudert, inspectrice générale de la police nationale, auteure de la décision de suspension, pour le compte du ministre de l'Intérieur,  reproche au patron de Vigi  de nombreux manquements "à ses devoirs de réserve, de loyauté et d'exemplarité" dans ses prises de position publiques. En "formulant à plusieurs reprises des critiques outrancières et injurieuses nominatives" envers la haute hiérarchie policière, le fonctionnaire a notamment porté "atteinte au crédit et au renom" de l'institution.

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Tract de Vigi, en date du 16 octobre 2017, donnant des conseils aux collègues marseillais
de pas céder aux pressions de demande de "trucage" des statistiques.

Un tract de Vigi, daté du 10 janvier 2018, est à l'origine du conflit, ouvert par les violences policières avec énucléations et amputations 
Il accuse le directeur général de la police nationale (DGPN), Eric Morvan, et le directeur de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône de l'époque, Jean-Marie Salanova (devenu depuis directeur central de la sécurité publique), "d'avoir falsifié des statistiques de la délinquance". En illustration, un photomontage des deux hommes porte la mention "Criminels ?", à la forme interrogative. Un texte assorti d'un signalement pour faux en écriture publique auprès de l'IGPN, la police des polices. Ces accusations, est-il notamment écrit dans la décision de la place Beauvau, mettent "gravement en cause la probité des deux autorités".

Des "sous-entendus infamants"

Score-Morvan-criminelAlors que l'institution policière est secouée par une série inédite de suicides, elle a un autre grief. Dans un tract du 19 février 2018, Alexandre Langlois écrit, que la hiérarchie policière pourrait être jugée coupable de "provocation au suicide", voire de "complicité de meurtre de fonctionnaires de police". Là encore, les formulations, cinglantes, sont jugées "particulièrement indignes" par la direction de la police nationale.
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Troisième motif,
des "critiques outrancières et des sous-entendus infamants" formulées dans un tract, daté du 24 octobre 2018, évoquant les agissements du médecin-chef de la police de Metz (qui a depuis été condamné pour agressions sexuelles et interdit définitivement d'exercer). Le Parisien en rend compte en ces termes "Christian Frey, un médecin-chef de la police, a été condamné mardi à Reims à un an de prison avec sursis et une interdiction définitive d'exercer pour avoir agressé sexuellement des élèves d'une école de police, a-t-on appris auprès de l'avocate d'une des victimes."

Dans le tract syndical, Vigi caricature notamment plusieurs huiles de l'institution policière sous les traits des personnages de la série 'Game of Thrones', à renfort de surnoms peu amènes : "le traître", le "seigneur des sangsues" ou encore " l'enfant-roi capricieux". Des caricatures dont ne se prive pas par ailleurs LREM dans son opération de main mise sur les socialistes les moins couillus  : Lien PaSiDupes - Municipales 2020 : l' "Anschluss" de LREM sur le PS, révélée: La méthode aggressive du parti du président pour saigner le PS
Le tract demande leur "expertise psychiatrique", pour savoir si ceux-ci sont, ou non, des "pervers narcissiques". "On me fait payer le fait d'avoir révélé le scandale", rétorque Alexandre Langlois.

"Nous resterons acides et irrévérencieux"

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Castaner en visite au Pays basque,
sous la houlette d'Eric Morvan,
ancien préfet des Pyrénées Atlantiques
Le syndicaliste estime être également être sanctionné pour deux autres raisons, qui ne sont pas mentionnées. Tout d'abord, pour ses "prises de position" syndicales sur "la gestion du maintien de l'ordre pendant la crise des Gilets jaunes". Ensuite, la place Beauvau ne lui pardonnerait pas d'avoir "déposé plainte" et de s'être constitué "partie civile dans le dossier Benalla", affirme-t-il.

Dans sa décision, le ministère de l'Intérieur reconnaît toutefois qu'Alexandre Langlois a exprimé ses "regrets" lors de son conseil de discipline le 20 janvier, et qu'il "s'est engagé à modifier la ligne éditoriale de son site syndical en supprimant les propos infamants y figurant". 
"Nous ne sommes pas là pour blesser, mais nous resterons acides et irrévérencieux", prévient Alexandre Langlois, qui entend bien poursuivre ses activités syndicales le temps de sa mise à l'écart. 
Pour faire face à sa perte sèche de revenus, ce père de deux enfants a lancé une cagnotte, qui a déjà récolté, pour l'heure , plus de 20.000 euros. Contactés, ni la direction générale de la police nationale, ni le ministre de l'Intérieur ne communique.

Vigi dénonce une "discrimination syndicale" envers un satellite de la CGT.
Le patron du syndicat policier Vigi va porter plainte contre le ministre. Affecté au Renseignement territorial des Yvelines, le gardien de la paix va contester devant le tribunal administratif en référé, a-t-il indiqué ce vendredi.

L'un de ses avocats, Me Yassine Bouzrou, confirme qu'il va déposer plainte ce vendredi contre le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, pour " discrimination syndicale aggravée". "Ce sont des sanctions extrêmement lourdes, alors que je suis très bien noté par ma hiérarchie", souligne Alexandre Langlois, ce vendredi. "C'est uniquement pour mes prises de position syndicales que je suis attaqué."

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