POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

dimanche 21 juillet 2019

L'AFP rapporte un tacle de Macron, sans donner la question de son détracteur

L'agence de presse française a une curieuse conception du dialogue

Voici le compte-rendu de l'AFP qui tronque l'échange 



Résultat de recherche d'images pour "Macron bagneres"
Convocation de Gilles, un ami d'enfance de Bagnères-de-Bigorre,
pour la photo du "bain de foule", "à bâtons rompus"...
CNews prend le parti du président et accuse en titre ses détracteurs : "Emmanuel Macron recadre un passant qui fuit le débat". 
Voyons donc quel est l'"éclairage" de l'AFP : 

"Le chef de l'Etat a déambulé dans les rues de Bagnères-de-Bigorre, s'autorisant plusieurs discussions à bâtons rompus avec des passants.


La scène était devenue rare. Emmanuel Macron a pris un bain de foule à l'occasion de son passage dans les Hautes-Pyrénées, vendredi 20 juillet, profitant de l'occasion pour aborder plusieurs sujets d'actualité.


Interpellé par un passant, le président de la République a défendu le projet de réforme des retraites, dont les grandes lignes ont été présentées à l'occasion de la remise du rapport Delevoye, jeudi 18 juillet. "Regardez la réforme. Telle qu'elle est portée, telle qu'elle est expliqué [accord incorrect du participe passé], il y a beaucoup plus de justice". "On peut être justes envers les gens si aussi on produit", lance t-il à son interlocuteur, avant d'ajouter : "Vous êtes bizarre dans le dialogue. Vous appelez au dialogue, vous dites 'Je suis pas d'accord avec vous' et puis ensuite vous partez"."

VOIR et ENTENDRE comment l'intolérant Macron s'irrite et se braque quand son interlocuteur ne se satisfait pas de ses généralités et assertions sur la réforme des retraites endossée par Delevoye :


On observe que Macron fait à son interlocuteur un procès d'intention. 
En vérité, l'homme - très modéré et plutôt las - ne "part" pas, comme l'affirme Macron pour la caméra de l'Elysée qui le suit: il se place de profil, manifestant ainsi son rejet. 

"Il faut améliorer la situation sociale des gens"

BFMTV précise la question posée que l'AFP occulte
, sans aucune considération pour l'inconnu. Mais la chaîne Macron-friendly l'assortit d'un commentaire qui tient plus de l'a priori que du décryptage de l'interpellation du jeune homme, "comme en écho au mouvement des gilets jaunes." 
Déterminé à filtrer l'information, l'AFP a en outre décidé de censurer une autre critique que rapporte en revanche BFMTV : "On n'est pas écoutés", a affirmé un autre.
VOIR et ENTENDRE l'intégralité d'une interpellation à Bagnères-de-Bigorre,  le samedi 20 juillet, relative aux violences policières :  
"Je ne vois même pas votre visage" derrière "votre petite caméra" : l'arrogant Macron accuse et méprise...
On constate aussi que Macron justifie les violences policières. 
Il est en effet très attaché aux forces de l'ordre, certains diront "dépendant", puisque son quinquennat et sa stabilité politique sont placés sous le sceau du 'tout sécuritaire'.  

L'AFP écrit "Le chef de l'Etat a déambulé dans les rues de Bagnères-de-Bigorre".
Déambuler signifie aller au hasard des rues, marcher sans but précis. Est-ce le terme approprié quand la ville est bouclée, les identités des passants contrôlées, l'accès au président, réservé aux amis d'enfance, et l'itinéraire,repéré et sécurisé une semaine à l'avance, puis parcouru à distance de la foule et sous escorte de gardes du corps ?

France Info ose ce compte-rendu béat, intitulé "Emmanuel Macron va à la rencontre des Français" :

Dailymotion - propriété de Bolloré - propose d'ailleurs cette vidéo à partir de laquelle la presse partisane saute à la conclusion d'un "bain de foule".
On voit comment le passage devant les caméras est ordonnancé et que les proches de Macron (membres du service de presse de l'Elysée et gardes du corps, outre les journalistes) sont nettement plus nombreux que le noyau de personnes sélectionnées qui, notons-le, semblent appartenir à une classe sociale privilégiée... Parmi eux, pas un Gilet jaune...

Cette séquence est une intox.
Résultat de recherche d'images pour "bfmtv MACRON RUE DE BAGNERES"BFMTV a d'abord proposé cette séquence en direct. Or, elle montrait une rue déserte conduisant à cette fenêtre et le président seul, ses gardes du corps à distance et hors du champs de la caméra.

Scène de "bain de foule" expurgée de la vidéo du direct de BFMTV
La chaîne a supprimé l'arrivée dans la rue vidée de sa populationElle n'a plus conservé que cette séquence mise en scène : seul du voisinage, ce couple de personnes âgées attendait le passage de Macron, portable prêt, pour immortaliser le moment. C'est un garde du corps, soudain furtivement apparu, qui prendra la photo, le président prenant longuement la pose... 
Intrigante, la boursouflure qui apparaît de dos, à hauteur de la ceinture du président...


"S'autorisant plusieurs discussions à bâtons rompus avec des passants"
Cette expression qualifie une discussion décousue, sans suite, c'est-à-dire une conversation où on parle de tout et de rien. Est-ce la cas des sujets sensibles que sont les affaires de Rugy, de l'âge de départ à la retraite ou des violences policières ?

"
La scène était devenue rare."

Sans autre commentaire de l'AFP qui se garde d'irriter l'Elysée par un rappel de ses précédents déplacements de nuit (Le Puy-en-Velay, notamment) ou des derniers cris d'hostilité de la foule du 14 Juillet, sur les Champs-Elysées, encore en 2019.

"Emmanuel Macron a pris un bain de foule à l'occasion de son passage"
C'était bien un passage, mais au pédiluve... On a surtout vu des bises aux enfants et des poignées de mains à des amis d'enfance, puisque cette soi-disant immersion du banquier dans la population montagnarde (celle qui n'a pas l'usage des lingettes et qu'à Paris il appelle "les gens qui ne sont rien"), fait partie d'une opération de communication sans grand risque au pays de son enfance et de sa grand-mère maternelle, un lieu où il apparaît chaque hiver pour ses vacances de neige à La Mongie, située à 24 kms (et 30 mn de route) de Bagnères-de-Bigorre ! 
Ce "local de l'étape" instrumentalise donc la fête populaire qu'est le Tour de France pour tenter de redorer son image : telle est "l'occasion" qu'évoque l'AFP et qui sera celle d'un prochain sondage avantageux, à défaut d'être représentatif. 

"P
rofitant de l'occasion pour aborder plusieurs sujets d'actualité"?
Une contre-vérité, car ce sont en fait des "réponses" en langue de bois à des questions ni suggérées, ni désirées.

"Le président de la République a défendu le projet de réforme des retraites." En vérité, il a répliqué en des termes flous et consensuels qui masquent la réalité des dommages collatéraux de cette réforme. Plus graves, des promesses de progrès social : "beaucoup plus de justice"...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):