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mercredi 18 juillet 2018

Parcoursup : un tiers des bacheliers n'est toujours pas fixé sur son sort.

L’extrême lenteur de Parcoursup inquiète futurs étudiants et établissements d'accueil

Les responsables de formation craignent une désorganisation à la rentrée.


Restent les concours de Miss
ou la télé-réalité
Les vacances ne seront pas plus sereines que l'an passé et moins que prévu pour plusieurs milliers de bacheliers et leurs familles. Avec comme un air de déjà-vu : mardi 17 juillet, 102 606 lycéens et étudiants en réorientation encore inscrits sur Parcoursup, la nouvelle plate-forme d’admission dans l’enseignement supérieur : ils n’ont toujours reçu aucune proposition de formation. Ils étaient 87.000 à la même période il y a un an sur Admission post bac (APB). La magie Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du numérique, n'a pas opéré: les résultats définitifs du bac n’ont pas apporté la libération que certains attendait du "premier de cordée" élyséen.

Plusieurs députés de l’opposition qui ont des comptes à rendre à leurs électeurs ont dû interpeller la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, sur une "usine à gaz anxiogène", selon les mots employés à l’Assemblée nationale par Régis Juanico (mouvement Génération.s de Benoît Hamon, 6,36 % des voix à la présidentielle), le 10 juillet.

Résultat de recherche d'images pour "parcoursup dessin"La nouvelle procédure Parcoursup, désormais en continu, ne s’achèvera qu’en septembre. "Les choses continuent de progresser de façon satisfaisante", se défendait la ministre Vidal, pourtant ex-présidente d'Université, sur Europe 1, le 12 juillet, mettant en évidence les failles populistes du système :  "680.000 jeunes ont reçu en moyenne trois propositions" ce qui bloque le processus, ainsi que la nécessité de l'intervention humaine : "30.000 jeunes ont été pris en charge par les commissions rectorales et sont accompagnés".

La bataille des chiffres fait rage, avec ce système informatique à fonctionnement expérimental à l’entrée de l’enseignement supérieur. Depuis l’ouverture de Parcoursup, le 22 mai, plus de huit candidats sur dix ont reçu au moins une proposition de formation: ce qui veut dire que deux restent sur le carreau. 
Pourtant, seuls 54 % des 812 000 candidats inscrits sur la plate-forme en ont  été pressés d'en accepter définitivement une, d’après le tableau de bord publié quotidiennement par le ministère, en date du 16 juillet, ce qui ne manque pas de surprendre de la part q'une génération qui n'a que le mot 'solidarité' aux lèvres.

Lancée en janvier 2018 à la suite de la loi Orientation et réussite des étudiants, la nouvelle plateforme d'orientation Parcoursup devait résoudre les problèmes de l'ancien système Admission post bac. 

La plate-forme Parcoursup (illustration).
Cependant, sept mois plus tard, 102.606 sont toujours en attente d'une formation, en plein mois de juillet, contre 87.000, l'année dernière avec APB.
Près d’un tiers des candidats ne sont encore pas fixés pour la rentrée : plus de 100.000 candidats n’ont reçu aucune proposition. Certains ont saisi le rectorat de leur académie pour être accompagnés. 

Il "n'y a pas beaucoup de mieux", concède le président de la Fage, premier syndicat étudiant de France.
Jimmy Losfeld, qui a soutenu la réforme, assure que ce ne sont que les bacs pro et techno "qui sont le plus en difficulté". Sur franceinfo ce mercredi, il en dit plus sur les recalés de Parcoursup.

Résultat de recherche d'images pour "parcoursup dessin""D'un point de vue technique, effectivement, il n'y a pas beaucoup de mieux", malgré 687.000 candidats qui ont validé leur vœu, quand même à plus de 85%, insiste-t-il, mais "loin des discours qu'on entendait le 22 janvier, au lancement de la plateforme, où on nous disait que cela allait être la catastrophe. Donc aujourd'hui, la plateforme est fonctionnelle," assure-t-il. 
Il affirme toutefois que les dizaines de milliers de jeunes qui passent des vacances dans l'angoisse sont "autant que l'année dernière". Approuve-t-il donc ces lycéens qui jugent qu'on a remplacé le tirage au sort de Najat Vallaud-Belkacem (PS) par un autre jeu de hasard voulu par Frédérique Vidal? "Sauf que ce chiffre de 80.000 [100.000 ?] est à nuancer...

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"Il faut savoir que sur Parcoursup, pour le moment, il n'y a pas toutes les formations, ce qui fait que des étudiants qui ont été acceptés dans les instituts de soins infirmiers, à Sciences Po ou dans d'autres formations "sélectives" (avec plus de demande que d'offre, telles que BTS et  IUT), qui ne sont pas sur Parcoursup, et qui ne se sont pas désinscrits de la plateforme, apparaissent, alors qu'ils ont une formation."

Personne n'est donc en 'stand-by', en dehors de ces cas limités ?
Résultat de recherche d'images pour "la Fage"
"A la Fage, on a lancé Sos-Parcoursup.org, une plateforme pour accompagner les candidats qui sont dans le besoin, et on remarque qu'il y a quand même beaucoup de bac pro et de bac techno qui aspirent à s'inscrire en BTS et en IUT, donc des formations sélectives, ou alors qui n'ont subi que des refus. C'est un scénario qu'on avait anticipé parce que, malheureusement, 
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Parcoursup ne règle pas la question des formations sélectives (40% de notre enseignement supérieur). Ces jeunes-là sont ceux qui sont le plus en difficulté. (...) 
On avait apporté une réponse dans la réforme, c'est la possibilité d'avoir des commissions d'affectation, présidées par le recteur d'académie qui proposent à ces jeunes en attente ou refusés partout des formations. Elles existent, mais force est de constater, et là c'est un appel que je fais aussi au ministère, qu'elles ne fonctionnent pas assez bien, il y a seulement 14.000 candidats qui sont accompagnés sur les 70.000 que vous évoquiez.

L'autre syndicat étudiant, l'Unef, a saisi hier le Défenseur des Droits pour demander la transparence sur les algorithmes locaux 
Résultat de recherche d'images pour "parcoursup hunger games ouverts"
L'embarras du choix
utilisés par les établissements pour classer les dossiers. Pourquoi ne vous associez-vous pas à cette démarche ? "Si, c'est une démarche que je soutiens fondamentalement," certifie Jimmy Losfeld. Mais vous n'avez pas saisi le Défenseur des droits avec l'Unef, insiste France Info. "Non, mais s'il y a des doutes, je pense qu'il faut les lever. Il y a eu beaucoup de doutes par rapport à une nouveauté de la réforme, ce sont les quotas de mobilité. Autrefois, il y avait une priorité académique, une priorité au jeune qui s'inscrit dans une même académie. Aujourd'hui, on a mis en place la possibilité d'avoir un pourcentage de mobilité, donc un jeune qui est hors académie, qu'il puisse venir dans une autre académie. Sous couvert de cet élément-là, on a dit qu'il y aurait une discrimination des jeunes de banlieue qui voudraient changer d'académie, aller dans Paris intra-muros notamment. Mais ce n'est pas vrai, parce que pour la première fois, grâce à ces quotas mobilité, on va pouvoir enfin permettre à des jeunes d'avoir une mobilité donc c'est une nouveauté. Le sujet, il n'est pas sur Parcoursup, cette nouveauté qui est une mesure de justice sociale, il est sur le curseur."

Les syndicats saisissent le Défenseur des droits

Voilà que le Défenseur des droits doit s'y coller. 
Résultat de recherche d'images pour "Défenseur des droits"
Tous ces entrepreneurs start-uppers de la société civile sur lesquels s'appuie le banquier-président ne s'en tirent pas ? Ce mardi, plusieurs organisations syndicales ont déposé une saisine sur le bureau de  Jacques Toubon, 77 ans, pour plus de transparence et au nom de la lutte contre les discriminations. 
L'appel, "unitaire", est divers : il est signé par l’UNEF (étudiants), la FCPE (parents d’élèves), l’UNL (lycéens), le Snuep-FSU (enseignants-chercheurs), le Sneptes (personnel technique des universités), la CGT-éducation, mais aussi le SAF (avocats). "Alors que plus de 70.000 jeunes se retrouvent toujours sans aucune solution d’inscription dans l’enseignement supérieur, le gouvernement refuse de transmettre les critères de sélection utilisés par les établissements universitaires", dénoncent-ils en choeur.
Résultat de recherche d'images pour "parcoursup"
Ils réclament la publication des "algorithmes locaux". Au printemps, quand les universités ont reçu les dossiers des élèves, il leur a été demandé de classer les candidatures. Dans les UFR, chaque équipe a trié les dossiers comme elle a voulu (ou pu), en fonction de critères de leur choix, car les universités ont gagné leur autonomie : elle a été instaurée par la loi du 10 août 2007. Certaines se sont pris la tête des heures pour s’entendre sur les critères les "plus justes" possible, d’autres n'auraient pas fait cette tentative vouée à l'échec. Quand le nombre de candidature était très élevé pour trier dossier par dossier, les enseignants-chercheurs ont utilisé des "modules d’aide à la décision", qu'on appelle aussi les algorithmes locaux. Le numérique n'a pas tenu ses promesses...

Les insuffisances de ce système prometteur et innovant...
Résultat de recherche d'images pour "surclassement"
Les organisations syndicales réclament la publication des paramétrages de ces algorithmes. "Ces critères ont eu un impact plus que déterminant sur la possibilité des jeunes de pouvoir étudier dans la filière de leur choix, certifient-ils. Les témoignages démontrant les limites de ce système se multiplient : un pourcentage de boursiers inégalement réparti entre académies, une surreprésentation des jeunes d’origine sociale modeste parmi celles/ceux se retrouvant sans solution d’inscription, des pratiques de pondération des notes en fonction du classement des lycées, contre-coup de l'inflation du nombre de bacheliers (plus de 90% en 2018) en forme de braderie du baccalauréat, une mise à mort programmée, une mise au ban des candidats issus de baccalauréats professionnels ou technologiques," racontent les syndicats gauchistes, alors que leur nombre augmente chaque année : juin 2018, 765.500 candidats se sont présentés aux épreuves du baccalauréat (52% dans les séries générales, 20% dans les séries technologiques, 28% dans la voie professionnelle) contre 729.000, en 2017. La démagogie politique nuit aux plus exposés.

Le communiqué parle de 70.000 jeunes toujours sans rien pour la rentrée. 
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En réalité, ils sont 102.000 sans aucune solution, selon les derniers chiffres en date du ministère. Auxquels viennent s'ajouter les 149.000 qui sont toujours dans l'angoisse, car "en attente de mieux" : il ne faut pas négliger ceux et celles qui espèrent profiter des faiblesses du système. Ceux-là ont certes reçu une proposition mais dans une filière demandée par défaut et dans laquelle ils ne veulent plus aller, vu la tournure des opérations de recrutement… 
Ils espèrent bénéficier d'un "surclassement"...

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