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jeudi 19 juillet 2018

Affaire Benalla : Macron refuse la transparence et le renouvellement de la vie publique

'Courage, fuyons...', devise d'un "premier de cordée" nommé Macron

Quand les barbares ont leurs couverts à l'Elysée

Emmanuel Macron a tenté d'esquiver le dialogue, jeudi, face à la bronca suscitée par l'affaire Benalla. Il s'est retranché derrière des valeurs républicaines supposées, à l'occasion de lancement en Dordogne du nouveau timbre de Marianne, Française "volontaire et libre".

Macron ne s'attendait pas à être rattrapé par une affaire qui met en doute sa moralité ...républicaine, précisément. La diffusion mercredi soir par Le Monde d'un article et d'une vidéo mettant en cause Alexandre Benalla, l'un de ses hommes de main, officiellement assurant la sécurité du président, pour avoir tabassé un manifestant le 1er mai.
Tahar Bouhafs, brutalisé par un homme du président, casqué, se faisant passer pour policier, mais filmé en flagrant délit par un militant LFI montrant Alexandre Benalla tabassant ce manifestant d'extrême gauche, le 1er-Mai, au coeur de Paris
A Périgueux, dès son arrivée, Emmanuel Macron a été assailli de questions de journalistes. Il les a ignorées tout en serrant innocemment les mains d'habitants et d'estivants visiblement peu au fait des derniers soubresauts de l'actualité.

Le barbare bien en cour est à droite,
lors du Salon de l'Agriculture, en mars 2017
En cours de visite toutefois, à un journaliste qui lui demandait si la République n'était pas "entachée" par cette affaire, il a répondu: "Non non, la République elle est inaltérable !". Une casserole de plus en Teflon ?

Une bouche veule et une tignasse  à extensions

Quelques minutes plus tôt, le président s'était déclaré "très fier de découvrir le nouveau visage de Marianne" qui va orner, à partir du 23 juillet, les timbres d'usage courant.
Ce visage désapprobateur du monde comme il va est apparu sur une immense fresque de 16 mètres sur 11 peinte sur la façade aveugle d'un HLM d'un quartier populaire de Périgueux, à quelques kilomètres de l'usine de La Poste où sont fabriqués les timbres.

Cette nouvelle Marianne est l'oeuvre d'YZ (prononcer 'Eyes', bien que les initiales ne se prononcent pas ainsi yeux en anglais), le nom d'artiste d'Yseult Digan, une quadragénaire franco-anglaise vivant à Abidjan et figure reconnue de la scène du street-art.

"Je voulais que cette Marianne soit forte, fière et volontaire, avec un regard franc qui porte vers l'avenir", a-t-elle expliqué aux quelque 150 personnes présentes devant la fresque. Elle l'a dessinée jeune, de profil, l'oeil décidé et le visage bordé de longs cheveux bouclés.
"Vous avez su marier la référence du bonnet phrygien et la liberté de la chevelure"et les extensions capillaires tant appréciées de Madame, a salué Emmanuel Macron. Cette "Marianne l'engagée" est "le nouveau visage de la République", "une bataille de chaque jour" qui "n'est jamais acquise", a-t-il brodé.

Une autre oeuvre, parmi ses "portraits poétiques", à titre indicatif :
Street art YZ Women from other Century 01

Elle est actuellement appréciée à Montreuil...

Macron s'est fait frotter les oreilles

Emmanuel Macron a été contraint de défendre sa politique face, cette fois face à une femme d'une quarantaine d'années qui a tenté de le sensibiliser à ses difficultés, se plaignant de  "plus avoir les moyens de vivre", à cause de la hausse du prix du gaz ou de la baisse des aides. Le dialogue dure une dizaine de minutes. "Si je pensais que les choses allaient bien, je ne penserais pas à les changer", lui raconte le président, mettant en cause ses prédécesseurs sans s'inclure et lui assurant que les APL (Aide personnalisée au logement) ne baisseront pas "cette année".

Face à cette femme désespérée, Emmanuel Macron est même revenu sur la commande à la Manufacture de Sèvres d'un nouveau service de table pour l'Elysée, qui a récemment provoqué une polémique. "Je peux vous dire, les yeux dans les yeux, ce n'est pas un centime de plus pour les contribuables", assure-t-il. "Ce n'est pas pour mon bon plaisir", se plaint-il et "je me suis toujours payé mes assiettes", assure le président.
Avant de conclure: "Je veux bien qu'on veuille en permanence salir, mais il faut aussi remettre les faits en vérité". Croit-il, en répondant à côté de la plaque.

Dans l'après-midi, le chef de l'Etat était attendu dans la petite ville de Sarliac-sur-l’Isle pour l'inauguration de la Maison de services au public, où il dira sa vérité sur sa stratégie pour "remettre la présence de l'Etat dans les territoires", selon l'Elysée. Et remettre de la République à l'Elysée !
Qui écoute encore ses "j'assume" et "ce n'est pas pour mon bon plaisir" ?


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