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mercredi 18 juillet 2018

Feu à l'Assemblée sur la réforme du nombre de parlementaires et de l'introduction de la proportionnelle

L'antiparlementarisme des députés de la société civile menace l'Assemblée nationale

Les députés d'opposition ont vivement réagi mardi soir

sur la réduction prévue du nombre de parlementaires et l'introduction d'une dose de proportionnelle, mesures emblématiques de la réforme des institutions qui doivent être examinées à la rentrée.
Le sixième jour d'examen de la réforme constitutionnelle a été marqué par des cris, rappels au règlement et suspensions de séance... à propos des mesures prévues dans les deux autres volets de la réforme (lois ordinaire et organique).

En début de soirée, soutenus par l'extrême gauche, des élus de droite (LR) comme de gauche (PS) ont notamment souhaité inscrire le mode de scrutin actuel dans la Constitution et maintenir un minimum de représentation démographique des députés.


Cerné, le rapporteur général du parti présidentiel a menacé d'un coup de force

Résultat de recherche d'images pour "richard ferrand"Richard Ferrand, LREM, a commencé par prétendre que les amendements de l'opposition auraient pour conséquence "la quasi impossibilité" d'effectuer la coupe sombre de 30% du nombre de parlementaires ou l'introduction de 15% de proportionnelle aux législatives.

Puis, il a prévenu que personne ne l'arrêterait. 
"Comme nous avons bel et bien l'intention de faire en sorte que les deux autres projets de loi puissent être examinés et adoptés", ce sera "tout simplement un avis défavorable", a-t-il lancé, suscitant la colère de l'opposition.
Sur la baisse du nombre de parlementaires, un engagement de campagne d'Emmanuel Macronla garde des Sceaux Nicole Belloubet à l'unisson d'élus de la majorité a ensuite fait l'amalgame dans la soirée avec les propositions de candidats de l'opposition, assurant notamment que était "également une proposition du candidat Fillon, également de François Hollande".
Dans une atmosphère sous tension croissante, des élus de divers bords ont demandé à plusieurs reprises "où est l'avantage de réduire le nombre de parlementaires?" disant "attendre autre chose que de simplement dire que c'est un engagement de campagne".
Alors que les députés LR rejettent en bloc les trois textes, Marc Le Fur a dénoncé une "affaire extrêmement machiavélique" car "l'essentiel de la réforme" n'est "pas inséré dans le texte principal" constitutionnel. 

"Ce qu'on entend aujourd'hui, c'est le grand vide", a affirmé l'Insoumis François Ruffin, pour qui la réduction est un "caprice du président" et la majorité de ses "valets".

"On est au coeur de votre mauvais projet" a aussi affirmé le communiste Sébastien Jumel, dénonçant la "sale besogne" confiée à Nicole Belloubet.

Le LR Aurélien Pradié a évoqué une "volonté de purification du Parlement" et le socialiste Boris Vallaud un futur Parlement "docile", comme si ce n'était déjà le cas.

L'ensemble des oppositions a fait front

Des amendements, notamment Insoumis, communistes ou socialistes ont ensuite plaidé en vain pour un socle ou un nombre minimal de députés.

Ferrand s'est dit surpris de l'"emphase" de l'opposition alors que "les uns et les autres vous défendiez des candidats qui voulaient réduire le nombre de parlementaires", y voyant de la "tartuferie", suscitant là encore de vives protestations.

N. Belloubet a dû nier tout antiparlementarisme, sur le fond, alors que la provocation de Ferrand continuait à produire ses effets dans l'hémicycle où étaient présents quelque 200 députés. 
L'ancienne patronne des maternelles (et plus) à la tête de l'Académie de ...Limoges a ensuite appelé les élus à participer à "un nouveau jeu [sic]: on s'écouterait d'abord, et on vociférerait après", a proposé Pimprenelle : Bonne nuit les Petits ?

"Nous ne sommes pas en train de jouer", lui a répondu l'ancien second vice-président de l'Assemblée nationale David Habib, PS, tandis que Sébastien Chenu (RN, ex-FN) a dénoncé du "mépris" pour la représentation nationale, malgré la présence du président de l'Assemblée François de Rugy (LREM) au "perchoir".

Résultat de recherche d'images pour "Sacha Houlié"
La crevure Sacha Houlié (LRE), un ex-socialiste fabriqué par le MJS, s'est alors dit "fier" d'être dans la majorité, le trentenaire affirmant de surcroît que "moins nombreux, nous serons aussi plus puissants", puis insultant l'opposition soupçonnée "d'obstruction pour des petites prébendes", ravivant les protestations.

Résultat de recherche d'images pour "Marc Fesneau"
Marc Fesneau (MoDem, premier bénéficiaire supposé de la réforme) n'a fait que de jeter de l'huile sur le feu, tout modéré qu'il se prétende,  en affirmant que la crise démocratique est à mettre au compte des gouvernements précédents, avant de lancer ses roquettes sur le PS et LR: "la montée des populismes, c'est pas à nous que vous le devez!".

Après une suspension de séance et plusieurs rappels au règlement, les débats ont repris un peu plus calmement. 

Les élus LR ont poursuivi avec notamment des amendements anti-proportionnelle, Pierre-Henri Dumont, 31 ans, "icône du renouvellement à l'Assemblée nationale chez les Républicains" (Les Echos), expliquant qu'il s'agit de "refuser l'impôt Bayrou" après un "deal" de campagne entre le président du MoDem et Emmanuel Macron.

Le président du groupe Christian Jacob disant le refus d'être "les notaires" de cet accord.

"Dans l'hémicycle, c'est la guerre des tranchées?" a glissé un élu de la majorité, sous couvert d'anonymat. Alors, craintif ?

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