Belloubet acte la crise politique
Le gouvernement a décidé de suspendre l'examen de la révision constitutionnelle jusqu'à nouvel ordre
L'affaire des barbouzes du président paralyse l'Assemblée depuis plusieurs jours:
la garde des Sceaux, cramoisie ci-dessus, Nicole Belloubet a dû annoncer dimanche l'arrêt momentané du travail parlementaire. "Le gouvernement a décidé de suspendre l'examen de la révision constitutionnelle et souhaite que celui-ci puisse reprendre ultérieurement dans des conditions plus sereines", a indiqué la ministre.
Nicole Belloubet a dit "regretter" que les travaux aient été interrompus à la suite "des révélations concernant M. Benalla", alors que, selon elle, le projet gouvernemental de réforme de la Constitution contient des "propositions extrêmement positives pour le renforcement de notre démocratie", et cela, malgré la réduction d'un tiers du nombre des parlementaires ou l'’accélération de la procédure parlementaire...
Le président de l'Assemblée tente une épreuve de force
Dans la foulée, le président de l'Assemblée François de Rugy (LREM) s'est aligné, annonçant la levée de la séance jusqu'à lundi 16h00, horaire prévu de l'examen du projet de loi "avenir professionnel".
Les "rappels au règlement" se sont en effet à nouveau succédé dans la matinée, depuis le début de la séance, les oppositions de gauche comme de droite réclamant des explications de l'exécutif, tandis que la majorité présidentielle observe les consignes de mutisme.
Prenant la parole dans la foulée, François de Rugy a donné un avant goût de la chape de plomb qui pourrait s'abattre sur l'Assemblée nationale, affirmant que la chambre basse n'est pas réunie "pour faire un défilement des rappels au règlement" et n'est pas "un théâtre filmé".
L'ancien écologiste a mis le feu aux poudres en menaçant :
"Je ferai tout pour que la réforme constitutionnelle aboutisse", a-t-il lancé, jugeant que "la rénovation de nos institutions est plus que jamais nécessaire, nous venons encore d'en apporter la démonstration".
"L'agitation doit retomber et elle retombera, a encore mis en garde le petit coq du "perchoir" : le travail législatif doit reprendre et il reprendra".
Rugy a annoncé qu'il consultera les présidents de groupe et le gouvernement pour encadrer "les débats des deux prochaines semaines", d'ici la fin de la session.
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