Mis à pied quinze jours, mais de service et payé, c'est le monde nouveau de Macron
La retenue de salaire se fera sur les reliquats de congés lors du solde de tout compte avant licenciement,
a déclaré devant la commission d’enquête du Sénat le directeur de cabinet du président de la République, Patrick Strzoda. Une combine pour être agréable au protégé du président.
a déclaré devant la commission d’enquête du Sénat le directeur de cabinet du président de la République, Patrick Strzoda. Une combine pour être agréable au protégé du président.
Alexandre Benalla, l’ex-chargé de mission de l’Elysée, dont le passage à tabac de manifestants, place de la Contrescarpe à Paris, le 1er mai, a certes été suspendu quinze jours en mai pour ces violences physiques, mais il a malgré tout été intégralement rémunéré, contrairement aux déclarations faites précédemment par l’Elysée. C’est ce qu’a déclaré le directeur de cabinet du président de la République, Patrick Strzoda, lors de son audition, mercredi 25 juillet, par la commission d’enquête instituée sur l’ "affaire Benalla" par la commission des lois du Sénat.
"M. Benalla a touché pour le mois de mai son salaire intégral", a admis M. Strzoda devant la commission d’enquête, ajoutant que "les quinze jours de suspension feront l’objet d’une retenue sur les droits à congés qu’il avait en reliquat au titre de l’année 2017". Il a précisé que cela aurait lieu lors du solde de tout compte avant licenciement.
Strzoda confirme un peu plus tard:
"Il y a retenue sur salaire puisqu’il a droit à des congés que nous devons lui payer. Ils ne seront pas payés et ce sera l’équivalent de quinze jours de travail."
Comment l'Elysée justifie-t-il cette faveur, bien que Macron parle de "trahison" ?
"C’est une mesure de gestion dans la mesure où le décret de 1986 précise que la suspension, c’est avec le maintien du traitement. Et donc, si on veut vraiment qu’il y ait une sanction financière, en terme de gestion, on a ce recours [de ne pas lui payer une partie de ses congés dus]."
Dans une déclaration officielle en date du jeudi 19 juillet, le porte-parole de l’Elysée, Bruno Roger-Petit, avait assuré, que M. Benalla avait été "mis à pied pendant quinze jours », du 4 au 22 mai, "avec suspension de salaire".
Vendredi 20 juillet, trois mois après avoir eu connaissance des faits, la présidence de la République a annoncé avoir engagé "la procédure de licenciement" de Benalla.
Par ailleurs, avant les déclarations de M. Strzoda au Sénat le mardi 24 juillet, Philippe Vigier et Lise Magnier députés UDI, (Constructifs) et Eric Woerth, LR, président de la commission des finances, ont adressé une demande écrite à M. Strzoda de plusieurs documents au nom des "pouvoirs de la commissi Lise Magnier on d’enquête" : le contrat de travail de M. Benalla, la sanction prononcée à son égard en mai 2018 et sa lettre de licenciement. La lettre a été remise le 25 juillet au matin à l’Elysée, ils attendent la réponse.
"Strzoda a en effet éludé les réponses à plusieurs reprises:
"Quels sont les avantages dont il bénéficie ? Je ne pourrai pas répondre à cette question car on touche au cœur de l’organisation" de l’Elysée. Interrompu par les protestations de députés d’opposition, il s'est défaussé : "Ces informations sont connues de la Cour des comptes, qui nous contrôle chaque année, et elles sont connues de la mission parlementaire de la Commission des finances. Donc, ces informations sont à votre disposition."Philippe Vigier a immédiatement contesté, sur son compte Twitter :
"Quels sont les avantages dont il bénéficie ? Je ne pourrai pas répondre à cette question car on touche au cœur de l’organisation" de l’Elysée. Interrompu par les protestations de députés d’opposition, il s'est défaussé : "Ces informations sont connues de la Cour des comptes, qui nous contrôle chaque année, et elles sont connues de la mission parlementaire de la Commission des finances. Donc, ces informations sont à votre disposition."Philippe Vigier a immédiatement contesté, sur son compte Twitter :
"Contrairement à ce qu’affirme Strzoda devant la Commission des lois, ni Lise Magnier [députée de la Marne], ni moi, les rapporteurs spéciaux de la mission “Pouvoirs publics”, ne disposons des informations sur la rémunération et les avantages accordés à Alexandre Benalla. Strzoda ayant refusé de répondre à la question de la commission des lois, nous allons écrire sans délai à l’Elysée afin d’obtenir ces informations."
Les auteurs de la lettre dénoncent la dérobade de M. Strzoda et affirment :
"Ces éléments ne figurent pas dans les réponses que vous avez faites au questionnaire budgétaire envoyé en juillet 2017 par Philippe Vigier, rapporteur spécial des crédits pour 2018 de la mission 'Pouvoirs publics'. "
"Face à ce manque d’informations", les signataires demandent à Patrick Strzoda les copies "de l’ensemble des fiches de paie de M. Benalla depuis mai 2017, ainsi que de tous les autres chargés de mission du cabinet présidentiel ; de son contrat de travail et tous les avenants éventuels ; de la sanction prononcée à son égard en mai 2018 ; de sa lettre de licenciement".
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