Carlton et maintenant Washington: ordonnance pour des faits présumés de viol
DSK nie à nouveau toute violence
Le Parquet de Lille examine actuellement une ordonnance visant
des faits présumés de viol en réunion qui auraient été commis lors d'une soirée
à Washington à laquelle participait notamment Dominique Strauss-Kahn, dont les
avocats ont démenti vendredi qu'il ait exercé "la moindre violence".
Ces faits éventuels de viols en réunion ne font pas encore l'objet d'un
réquisitoire supplétif dans l'affaire dite du Carlton dans laquelle outre
Dominique Strauss-Kahn, le socialiste favori des sondages et ancien patron du FMI, ses amis du Pas-de-Calais, Fabrice Paszkowski, David
Roquet et le commissaire Jean-Christophe Lagarde ont été mis en examen pour
"proxénétisme aggravé en bande organisée", a précisé le Parquet.
Mais ce dernier a indiqué avoir été saisi le 28 mars - soit deux jours après
la mise en examen - par les juges d'instruction "d'une ordonnance de
soit-communiqué à toutes fins utiles, pour des faits de viol en réunion".
Cette ordonnance pourrait déclencher soit un
classement sans suite, soit l'ouverture d'une enquête préliminaire, au terme de
laquelle un réquisitoire supplétif pourrait éventuellement être délivré, a
indiqué une source judiciaire.
De son côté, la police de Washington a indiqué n'avoir reçu aucune plainte
pour viol concernant Dominique Strauss-Kahn ou l'hôtel où des faits de viol
auraient été commis auxquels aurait participé l'ancien ministre français.
Ces faits font suite aux témoignages de deux prostituées belges ayant
participé à un séjour à Washington en décembre 2010 en compagnie de Dominique
Strauss-Kahn, Fabrice Paszkowski, David Roquet, et du commissaire Lagarde.
Ces témoignages avaient été recueillis par les policiers belges en décembre
dernier, dans le cadre d'un accord avec la justice française.
L'une d'entre elles - qui n'a toutefois pas porté plainte - indique y avoir
subi lors d'une soirée le 16 décembre 2010 certains actes sexuels de manière non
consentie. Selon les PV d'audition publiés par Libération, la seconde livre un
témoignage ambigu à propos de sa collègue.
"Je me souviens bien. Je voyais à sa tête que ça ne lui plaisait pas. J'ai
dit à DSK d'arrêter. Je ne l'ai pas entendue dire non, si elle ne voulait pas et
si elle avait crié, je l'aurais entendue et je serais intervenue", selon ce
témoignage.
Mais elle estime également "possible de ne pas avoir entendu" l'autre
prostituée dire non, d'autant plus qu'elle était elle-même "à ce moment-là un
peu occupée".
Me Richard Malka, l'avocat de Dominique Strauss-Kahn, a estimé de son côté
que ce témoignage "ne confirme pas et même contredit" celui de
la première prostituée.
Selon un communiqué de ses 3 avocats, Henri Leclerc, Frédérique Baulieu et
Richard Malka, DSK "conteste absolument avoir commis la moindre violence de
quelque nature qu'elle soit".
Ils polémiquent en détournant l'attention, suggérant que les révélations sur cette nouvelle procédure - par
Libération et la Voix du Nord vendredi - "interviennent opportunément à la
veille du second tour des élections présidentielles alors que l'ordonnance des
magistrats date du 28 mars, soit il y a cinq semaines".
"Les informations déformées, l'instrumentalisation et la volonté de lynchage
ne peuvent se substituer indéfiniment à la réalité", avancent-ils encore à ce stade, et malgré la lourde affaire de "violences sexuelles" de l'hôtel Sofitel de Manhattan à New York dans laquelle Nafissatou Diallo, la victime présumée, reste plaignante au civil.
Sans compter l'omerta pesant sur le PS et sa presse
" J’ai empêché ma fille de porter plainte " : Anne Mansouret, conseillère générale de l’Eure et régionale de Haute-Normandie, une élue socialiste, dont la fille Tristane Banon, aurait été agressée sexuellement par Dominique Strauss-Kahn, regrette aujourd’hui son silence. Comme dans bien des cas de viol, la victime s’est tue. Pour préserver la paix. Ou l'épisode précédent de 2008, quand le socialiste préféré de la presse et des sondeurs a failli perdre son poste au FMI pour ce qu’il a qualifié « d’aventure d’un soir » avec une subordonnée, l’économiste hongroise Piroska Nagy, qui évoquait au contraire un " abus de pouvoir. "
Comme c'est leur droit, les avocats de DSK ont déjà fait appel du contrôle judiciaire de leur client,
qui lui interdit notamment d'évoquer l'affaire du Carlton dans la presse, et ont
indiqué qu'ils demanderaient l'annulation de sa mise en examen.
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