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samedi 1 octobre 2011

Les enseignants grévistes n'impressionnent pas Chatel

Un coup pour rien, malgré un temps propice à la marche urbaine

Le défilé est visiblement clairsemé,
ce qui, compte-tenu de la participation du privé,
n'est pas spécialement flatteur...

Le mouvement a mobilisé 29% des professeurs du primaire et 22% du secondaire.

Plus que jamais dans le contexte de dette et de déficit public, le ministre maintient le projet de supprimer 14.000 postes d'enseignants pour 2012.
Le gouvernement a affiché sa fermeté, mardi, face à la grève et aux manifestations d'enseignants qui protestent contre les suppressions de postes. D'abord la grève qui concernait 29% des enseignants du primaire et 22% des professeurs du secondaire a moins mobilisé que l'an dernier, à la même période, selon les services du ministère. " Les syndicats affirment, dans leur habituelle guerre des chiffres qui les oppose au ministère, que la moitié de leurs troupes étaient en grève, mais Luc Chatel, le ministre de l'Éducation nationale, leur oppose qu'n fait " trois enseignants sur quatre ont travaillé aujourd'hui ".

Des enseignants du privé ont manifesté avec leurs détracteurs du public
Leurs syndicats se flattent
qu'il faille remonter à 1984 pour trouver une mobilisation d'envergure du privé. Mais c'était contre le projet de loi de la gauche sur la dissolution de l'école privée dans le service public d'enseignement.
Cette première grève réunissant tous les syndicats du privé et du public était " significative " dans le secteur public et " inédite " dans le privé, notamment dans les académies de Nantes, de Rennes et dans le Nord-Pas-de-Calais, bastions de l'enseignement catholique en régions socialistes, affirment les syndicats.
Claude Berruer, adjoint au secrétaire général de l'enseignement catholique, fait encore plus fort lorsqu'il déclare sereinement que"le suivi de la grève a été important ". Il n'avait en effet aucune raison de se voir opposer une quelconque objection, sachant qu'il n'existe aucun outil de décomptage des grévistes dans le privé...
En 2009, il avait l'ambition de convaincre la FSU que l’Enseignement catholique est un " point de contact " privilégié entre la société et l’Eglise, laquelle, dans l’école catholique, rejoint toute la société, dans sa diversité et la globalité de ses préoccupations. Mais c'était encore à condition que la gauche laïque maintienne leurs contrats d'association avec l'Etat... Il lui paraissait encore que la société civile de gauche n'aspirait qu'à découvrir des visages divers de l’Eglise par l’école catholique !

L'enseignement catholique est imprévisible
Après que les associations familiales catholiques ont envoyé une lettre à Luc Chatel et organisé une pétition de protestation contre l'introduction en première de la "théorie du genre", contestant les différences homme-femme, l'enseignement catholique s'est alarmé à son tour des nouveaux programmes de sciences de la vie et de la terre (SVT) en classe de première, applicables à partir de septembre 2011. En juin 2011, Claude Berruer envoyait même une lettre à l'ensemble des directeurs diocésains pour information des chefs d'établissement de l'enseignement catholique et pour les tenir " en alerte ". Selon cette théorie aux antipodes de l'anthropologie chrétienne, l'identité masculine ou féminine ne serait pas une donnée anthropologique mais une orientation. Claude Berruer exprimait sa conviction qu'on naît fille ou garçon et qu'on n'est pas un être indifférencié sexuellement à la naissance. " Ce n'est pas rendre service à des jeunes de leur dire que tous les possibles sont équivalents. Le choix des manuels n'est pas anodin. Nous recommandons de faire preuve de vigilance, sans pour autant dramatiser." Mais en septembre, sans états d'âme, il faisait grève avec les tenants de cette théorie évolutionniste qui conteste que l'orientation sexuelle serait génétiquement déterminée et se range au côté de la féministe Simone de Beauvoir selon laquelle " on ne naît pas femme, on le devient ". Depuis quelques années, l'enseignement catholique semblait soucieux de faire respecter sa spécificité et n'hésitait pas à prendre position sur les sujets les plus délicats. Il a visiblement laché prise.

Le ministre relativise la campagne

" Contrairement à ce que j'entends, la mobilisation des enseignants du privé n'est pas inédite; c'est déjà arrivé dans le passé. Ils appellent régulièrement à la grève. C'est normal, leurs syndicats sont les mêmes que ceux du public ", a rétorqué le ministre de l'Éducation nationale sur France Info.

À l'Assemblée nationale et à la radio, il a justifié les suppressions de postes:
- la dépense par élève est 80% plus élevée aujourd'hui qu'elle ne l'était au début des années 1980,
- le nombre d'enseignants est supérieur à ce qu'il était il y a vingt ans alors que la France compte 500.000 élèves de moins.
- enfin, la France continue à investir 6% de son PIB dans l'éducation, un chiffre supérieur à celui des pays de l'OCDE (5,9%) et à celui des pays européens (5,5%).

La réponse à la grève, " ce ne sont pas des moyens supplémentaires ", explique-t-il.
" Notre politique doit servir à apporter une réponse différenciée à chaque élève. C'est en “personnalisant” les parcours des élèves que l'on réduira les inégalités. C'est pour cela que nous avons créé 10.000 places dans les internats d'excellence, réservées aux plus modestes. "
Pour le budget 2012, selon lequel 14.000 postes d'enseignants devraient être supprimés, il n'est " pas question de revenir sur le principe du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux", a-t-il indiqué.

L'idée de François Hollande selon laquelle il serait nécessaire de recréer 60.000 postes d'enseignants est, selon lui, "infaisable et irresponsable en pleine crise financière ".

En marge d'un déplacement, Nicolas Sarkozy a, lui aussi, relativisé le mouvement de grève, affirmant que son devoir était de penser d'abord aux salariés de l'industrie, dont les emplois sont exposés à la concurrence internationale, plutôt qu'aux fonctionnaires, protégés par leur statut.

En cas de victoire de la gauche à la présidentielle, les enseignants du privé risqueraient fort de voir leurs contrats d'association avec l'Etat supprimés: de quoi leur donner à réfléchir enfin ?

1 commentaire:

  1. A chaque fois, c'est la guerre des chiffres. Il y a pourtant un moyen simple de donner les vrais résultats, puisque le salaire de chaque gréviste est retenu ( c'est du moins ce que nous serinnent les syndicats). Alors on pourrait, 2 mois après, quand les comptes sont faits, donner systématiquement les 3 chiffres:
    - Grévistes selon les syndicats
    - Grévistes selon le ministère
    - Grévistes recensés d'après les retenues de salaire.
    Je crois qu'on aurait des surprises...

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