Le camarade ministre de Jospin fustige
Les démagogues socialistes sacrifient la laïcité au vote musulman
Les démagogues socialistes sacrifient la laïcité au vote musulman
Jean Glavany (1949), ancien ministre de l'Agriculture (1998–2002) de Jospin, va à la pêche aux voix
Chargé de la laïcité au sein du groupe socialiste à l'Assemblée, et évincé de la mairie de Tarbes en 2008, le député PS des Hautes-Pyrénées et ancien secrétaire d'Etat de Mitterrand (1992-1993) est dépassé.
L'auteur de 'La laïcité, un combat pour la paix' répond à Elisabeth Badinter (1944). Dans un entretien au « Monde des religions », cette fille du publicitaire Marcel Bleustein-Blanchet et épouse de Robert Badinter, ancien président du Conseil constitutionnel sous Mitterrand (1986-1995), s'était indignée de l'indulgence de la presse soumise au PS dans la sordide affaire DSK de violences sexuelles sur une femme de ménage immigrée à New York.
Cette féministe avait en outre estimé qu’" au sein de la gauche, le combat a été complètement abandonné ".
En effet, alors qu'une employée voilée de la crèche Baby Loup était licenciée, que l’amende à une conductrice vêtue d’un niqab était invalidée, que Marine Le Pen qualifiait d'« occupation » les blocages de voies publiques pour la prière musulmane, qui sait ce qu’en pense vraiment le PS, premier parti d’opposition dirigé par Mme Brochen-Aubry ? Force est de constater que sur le sujet de la laïcité — comme sur tant d’autres — le PS ne possède pas (ou plus) de ligne claire. Le groupe des députés socialistes avait pourtant organisé des tables rondes autour de la laïcité en décembre 2010 à l’Assemblée.
Des débats qui montrent à quel point >le PS a perdu le nord et le premier parti d'opposition se tourne vers La Mecque dans la perspective présidentielle.
Martine Brochen-Aubry, premier secrétaire avait insisté sur la nécessité, selon elle, de reconnaître " les différences " : " Plus on reconnaît les différences, avait-elle insisté, plus on respecte les différences. " Et de rappeler que le texte de la Convention nationale sur l’égalité réelle adopté le PS reconnaît que " la société est diverse " et qu’en conséquence il faudrait " personnaliser les réponses " en matière notamment d’éducation ou de santé. Curieuse conception de la République — et de la laïcité par ricochet — qui, par essence, est censée reposer sur l’indistinction entre les individus…
Lien Le Figaro sur le communautarisme islamique à Lille
Les élus locaux socialistes sont profondément déboussolés ou plus certainement populistes et électoralistes, voire conquis par l'islam. À l’image de François Pupponi, député-maire strauss-kahnien de Sarcelles, social-libéral, capable de se réjouir que dans certains quartiers de sa ville il y ait des écoles privées car elles permettraient, dit-il, que perdure " une certaine mixité sociale dans ces quartiers ".
Entretien de avec Marianne
Marianne : "Que pensez-vous des propos d'Elisabeth Badinter qui déclare qu’« en dehors de Marine Le Pen, plus personne ne défend la laïcité » ?
Jean Glavany : Qui aime bien châtie bien. Elisabeth Badinter, pour qui j’ai du respect, doit vraiment bien aimer le PS et la gauche pour être à ce point sévère ! C’est d’autant plus injuste qu’elle sait très bien le travail que nous faisons au sein du PS : des groupes de travail permanents, des colloques... Y compris parce que nous avons déjeuné ensemble pour en parler. Et dire que la gauche a « abandonné » la laïcité est faux à bien des égards.
Mais elle prend soin de saluer Manuel Valls qui est un des rares députés socialistes à avoir voté la loi « interdisant la dissimulation du visage » ?
Manuel Valls est le seul à gauche à proposer la révision de la loi de 1905. Ce serait un véritable d’abandon de la laïcité ! La position d’Elisabeth Badinter est donc extraordinairement paradoxale. Intellectuellement, ça me trouble. Enfin, s’il y avait unanimité, au sein du groupe PS, pour condamner le port du voile intégral dans l’espace public, on s’interrogeait sur la méthode. A raison : la semaine dernière, deux femmes portant le voile intégral se sont retrouvées au tribunal. D’une part, un intégriste a proposé de payer l’amende pour elles. D’autre part, elles ont refusé de retirer leur voile à l’entrée du tribunal. Elles ont nargué la République. Et il faudrait que l’on soit content d’avoir fait cette loi ? La République se ridiculise quand elle est incapable de faire appliquer les lois qu’elle vote. Je me réjouis pas du tout de cet incident, mais ça prouve que les réticences que l’on avait sur la méthode n’étaient pas totalement infondées.
« Nous avons une responsabilité particulière, nous la gauche qui avons inventé la laïcité »>
Lors des dernières « Rencontres de la laïcité » que vous avez organisée à l’Assemblée sur le sujet, on sentait tout de même que certains élus locaux du PS étaient désorientés et finissaient par céder aux demandes « particularistes » [sic] de plus en plus fréquentes de leurs administrés ?
C’est une réalité objective que je ne sous-estime pas. C’est vrai qu’un certain nombre de responsables socialistes ont sous-estimé le fait qu’au quotidien les élus locaux devaient répondre à des demandes sociales et communautaires et que ces derniers n’étaient pas très bien armés. J’ai moi-même découvert des choses qui m’ont un peu affolé. Des élus socialistes proposaient par exemple en début d’année aux parents d’élèves de cocher la croix du menu (hallal ou normal) qu’ils voulaient à la cantine. Ça me choque beaucoup. Ces élus-là, on ne les a pas assez formés, pas assez accompagnés. C’est pour ça que dans les travaux que l’on mène actuellement et que l’on rendra publics lors de ces prochaines rencontres de la laïcité au mois de décembre, on a décidé de rédiger une sorte de guide pratique et concret de la laïcité à destination des élus locaux. Il répond à des questions comme : que faire lorsque l’on a une demande de financement d’une mosquée ou de rénovation d’un temple, de menus hallal à la cantine, d’horaires réservées ? Il présente quelle est la bonne méthode, quelles sont les références juridiques, etc. On n’est pas là dans le manichéisme : tout n’est pas noir ni blanc, tout n’est pas bon ni mauvais. Ce travail, on le fait. Ça prouve bien que l’on n’a pas abandonné la laïcité.
Caroline Fourest, lors de cette même réunion, vous avait suggéré la création d’une institution qui aiderait à la « formation des élus » et qui pourrait trouver sa traduction, si la gauche l’emportait, dans la création d’un « médiateur » de la laïcité. C’est envisageable selon vous ?
On le fait : on a un groupe de travail permanent sur le sujet qui regroupe un cercle laïque qui est animé par un certain nombre d’élus autour de Guy George, ancien dirigeant du Syndicat national des instituteurs, et de parlementaires dont je fais partie. On pourrait peut-être l’institutionnaliser. Moi, je compte bien faire des propositions concrètes dans le cadre de la campagne présidentielle à la candidate socialiste. Il faut que l’on ne soit pas seulement des défenseurs de la laïcité, mais des promoteurs. Nous avons une responsabilité particulière, nous la gauche qui avons inventé la laïcité, surtout quand on voit des responsables politiques de droite comme Copé la détourne de son sens pour la mettre au service des religions."
Mais elle prend soin de saluer Manuel Valls qui est un des rares députés socialistes à avoir voté la loi « interdisant la dissimulation du visage » ?
Manuel Valls est le seul à gauche à proposer la révision de la loi de 1905. Ce serait un véritable d’abandon de la laïcité ! La position d’Elisabeth Badinter est donc extraordinairement paradoxale. Intellectuellement, ça me trouble. Enfin, s’il y avait unanimité, au sein du groupe PS, pour condamner le port du voile intégral dans l’espace public, on s’interrogeait sur la méthode. A raison : la semaine dernière, deux femmes portant le voile intégral se sont retrouvées au tribunal. D’une part, un intégriste a proposé de payer l’amende pour elles. D’autre part, elles ont refusé de retirer leur voile à l’entrée du tribunal. Elles ont nargué la République. Et il faudrait que l’on soit content d’avoir fait cette loi ? La République se ridiculise quand elle est incapable de faire appliquer les lois qu’elle vote. Je me réjouis pas du tout de cet incident, mais ça prouve que les réticences que l’on avait sur la méthode n’étaient pas totalement infondées.
« Nous avons une responsabilité particulière, nous la gauche qui avons inventé la laïcité »>
Lors des dernières « Rencontres de la laïcité » que vous avez organisée à l’Assemblée sur le sujet, on sentait tout de même que certains élus locaux du PS étaient désorientés et finissaient par céder aux demandes « particularistes » [sic] de plus en plus fréquentes de leurs administrés ?
C’est une réalité objective que je ne sous-estime pas. C’est vrai qu’un certain nombre de responsables socialistes ont sous-estimé le fait qu’au quotidien les élus locaux devaient répondre à des demandes sociales et communautaires et que ces derniers n’étaient pas très bien armés. J’ai moi-même découvert des choses qui m’ont un peu affolé. Des élus socialistes proposaient par exemple en début d’année aux parents d’élèves de cocher la croix du menu (hallal ou normal) qu’ils voulaient à la cantine. Ça me choque beaucoup. Ces élus-là, on ne les a pas assez formés, pas assez accompagnés. C’est pour ça que dans les travaux que l’on mène actuellement et que l’on rendra publics lors de ces prochaines rencontres de la laïcité au mois de décembre, on a décidé de rédiger une sorte de guide pratique et concret de la laïcité à destination des élus locaux. Il répond à des questions comme : que faire lorsque l’on a une demande de financement d’une mosquée ou de rénovation d’un temple, de menus hallal à la cantine, d’horaires réservées ? Il présente quelle est la bonne méthode, quelles sont les références juridiques, etc. On n’est pas là dans le manichéisme : tout n’est pas noir ni blanc, tout n’est pas bon ni mauvais. Ce travail, on le fait. Ça prouve bien que l’on n’a pas abandonné la laïcité.
Caroline Fourest, lors de cette même réunion, vous avait suggéré la création d’une institution qui aiderait à la « formation des élus » et qui pourrait trouver sa traduction, si la gauche l’emportait, dans la création d’un « médiateur » de la laïcité. C’est envisageable selon vous ?
On le fait : on a un groupe de travail permanent sur le sujet qui regroupe un cercle laïque qui est animé par un certain nombre d’élus autour de Guy George, ancien dirigeant du Syndicat national des instituteurs, et de parlementaires dont je fais partie. On pourrait peut-être l’institutionnaliser. Moi, je compte bien faire des propositions concrètes dans le cadre de la campagne présidentielle à la candidate socialiste. Il faut que l’on ne soit pas seulement des défenseurs de la laïcité, mais des promoteurs. Nous avons une responsabilité particulière, nous la gauche qui avons inventé la laïcité, surtout quand on voit des responsables politiques de droite comme Copé la détourne de son sens pour la mettre au service des religions."
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