Décapité, ETA annonce l'arrêt définitif de son action armée
ETA a annoncé "l'arrêt définitif de son activité armée"
poings serrés levés,
inspire confiance !
Cette déclaration de jeudi marque un tournant historique après plus de 40 ans de lutte armée - et 800 morts - pour l'indépendance du Pays basque, une " victoire de la démocratie " saluée par le chef du gouvernement socialiste espagnol.
Trois militants de l'ETA encagoulés, vêtus de noir, ont fait cette annonce assis à une table portant l'emblême de l'ETA, la hache entourée d'un serpent, dans une vidéo diffusée par le journal basque Gara. " L'ETA a décidé l'arrêt définitif de son activité armée ", ont déclaré ses représentants.
Le groupe appelle l'Espagne et la France à ouvrir le dialogue avec des hommes masqués
" L'ETA lance un appel aux gouvernements d'Espagne et de France pour ouvrir un processus de dialogue direct qui aura comme objectif la résolution des conséquences du conflit et, en conséquence, le dépassement de la confrontation armée ", ajoute le texte.
Le gouvernement socialiste exploite ce renoncement
A un mois des élections législatives du 20 novembre, José Luis Zapatero a immédiatement salué "la victoire de la démocratie, de la loi et de la raison", "conscient de l'importance capitale de l'annonce" de l'ETA.
Alors que de précédentes annonces avaient été fermement rejetées par le chef du gouvernement socialiste, le chef de l'opposition de droite Mariano Rajoy, favori des élections, a lui aussi salué "un pas très important" de l'ETA, mais il a réclamé aussi "la dissolution irréversible" du groupe armé.
Très affaiblie, l'organisation séparatiste marxiste n'avait pas commis d'attentat en Espagne depuis 2009
Née en 1959 sous la dictature franquiste, l'ETA semblait avoir pourtant regagné un peu de respectabilité perdue. Ces derniers mois ont été jalonnés de gestes de la part de l'ETA semblant indiquer que se profilait la fin de la lutte armée, sous la pression de la gauche indépendantiste qui a peu à peu pris ses distances avec la violence, préférant défendre ses idéaux par les urnes.
Lundi, une conférence réunie à Saint-Sébastien, rassemblant des personnalités étrangères autour de mouvements et partis politiques basques, avait demandé à l'ETA "l'arrêt définitif de la violence".
Des victimes ou leurs proches ont estimé que l'annonce de l'ETA n'est pas suffisante
" C'est le communiqué que nous espérions, mais pas celui que nous voulions ", a déclaré Angeles Pedraza, présidente de l'association des victimes du terrorisme.
" Bien sûr que nous nous réjouissons qu'il y ait un arrêt définitif de la violence, mais ils doivent aussi déposer les armes et il doit y avoir une dissolution du groupe ", a-t-elle ajouté.
Le premier pas notable remonte à septembre 2010 lorsque l'organisation clandestine avait annoncé qu'elle "ne mènerait pas d'actions offensives armées". Plus significative encore, l'étape du 10 janvier 2011: l'ETA annonce un cessez-le-feu "permanent et général", jugé insuffisant par le gouvernement.
Classée depuis 2001 sur la liste des organisations terroristes par l'Union européenne et les Etats-Unis, l'ETA est tenue pour responsable de la mort de 829 personnes en plus de 40 ans de lutte armée pour l'indépendance des territoires espagnols et français du Pays basque, et de la Navarre.
Mais les polices espagnole et française ont marqué des points ces dernières années et leur concertation a permis d'amener les terroristes à la reddition.
Son bras politique, Batasuna, faisait bande à part
Batasuna faisait monter la pression pour que le groupe armé déclare une trêve. Illégal en Espagne depuis 2003, il était désireux de sortir de sa marginalité électorale et d'appliquer les méthodes douces des islamistes pour accéder au pouvoir.
En novembre 2010, Batasuna annonçait la création d'un nouveau parti rejetant la violence, préambule à la légalisation de Bildu, alliance électorale autour de la mouvance Batasuna, qui a remporté un succès écrasant aux élections locales du mois de mai, devenant la deuxième force politique du Pays basque derrière les nationalistes de centre-droit du PNV.
"Pure" stratégie
Aux législatives du 20 novembre, les partisans de l'indépendance espèrent encore élargir leur audience, réunis dans une nouvelle coalition sous l'étiquette Amaiur.
Ces derniers mois, l'ETA avait encore fait plusieurs gestes, annonçant par exemple fin avril qu'elle mettait fin aux extorsions, ce qui s'appelle objectivement du "racket", une pratique historique mafieuse visant les entrepreneurs du Pays basque qui constituait l'une des principales sources de 'financement' du groupe marxiste révolutionnaire.
Aucune mention d'Irrintzi, liée à l'ETA
Cette organisation nationaliste basque s'est faite connaître en Iparralde (nom basque du Pays basque du Nord ou Pays basque français), par des sabotages en 2006 autour de Bayonne. Depuis lors, l'organisation a attaqué des chemins de fer, des sites touristiques, des sièges de partis politique, des maisons secondaires, des agences immobilières, des terrains de golf, etc. principalement avec des bombes, en tout une trentaine d'actions violentes à caractère "social"...
" L'ETA lance un appel aux gouvernements d'Espagne et de France pour ouvrir un processus de dialogue direct qui aura comme objectif la résolution des conséquences du conflit et, en conséquence, le dépassement de la confrontation armée ", ajoute le texte.
Le gouvernement socialiste exploite ce renoncement
A un mois des élections législatives du 20 novembre, José Luis Zapatero a immédiatement salué "la victoire de la démocratie, de la loi et de la raison", "conscient de l'importance capitale de l'annonce" de l'ETA.
Alors que de précédentes annonces avaient été fermement rejetées par le chef du gouvernement socialiste, le chef de l'opposition de droite Mariano Rajoy, favori des élections, a lui aussi salué "un pas très important" de l'ETA, mais il a réclamé aussi "la dissolution irréversible" du groupe armé.
Très affaiblie, l'organisation séparatiste marxiste n'avait pas commis d'attentat en Espagne depuis 2009
Née en 1959 sous la dictature franquiste, l'ETA semblait avoir pourtant regagné un peu de respectabilité perdue. Ces derniers mois ont été jalonnés de gestes de la part de l'ETA semblant indiquer que se profilait la fin de la lutte armée, sous la pression de la gauche indépendantiste qui a peu à peu pris ses distances avec la violence, préférant défendre ses idéaux par les urnes.
Lundi, une conférence réunie à Saint-Sébastien, rassemblant des personnalités étrangères autour de mouvements et partis politiques basques, avait demandé à l'ETA "l'arrêt définitif de la violence".
Des victimes ou leurs proches ont estimé que l'annonce de l'ETA n'est pas suffisante
" C'est le communiqué que nous espérions, mais pas celui que nous voulions ", a déclaré Angeles Pedraza, présidente de l'association des victimes du terrorisme.
" Bien sûr que nous nous réjouissons qu'il y ait un arrêt définitif de la violence, mais ils doivent aussi déposer les armes et il doit y avoir une dissolution du groupe ", a-t-elle ajouté.
Le premier pas notable remonte à septembre 2010 lorsque l'organisation clandestine avait annoncé qu'elle "ne mènerait pas d'actions offensives armées". Plus significative encore, l'étape du 10 janvier 2011: l'ETA annonce un cessez-le-feu "permanent et général", jugé insuffisant par le gouvernement.
Classée depuis 2001 sur la liste des organisations terroristes par l'Union européenne et les Etats-Unis, l'ETA est tenue pour responsable de la mort de 829 personnes en plus de 40 ans de lutte armée pour l'indépendance des territoires espagnols et français du Pays basque, et de la Navarre.
Mais les polices espagnole et française ont marqué des points ces dernières années et leur concertation a permis d'amener les terroristes à la reddition.
Son bras politique, Batasuna, faisait bande à part
Batasuna faisait monter la pression pour que le groupe armé déclare une trêve. Illégal en Espagne depuis 2003, il était désireux de sortir de sa marginalité électorale et d'appliquer les méthodes douces des islamistes pour accéder au pouvoir.
En novembre 2010, Batasuna annonçait la création d'un nouveau parti rejetant la violence, préambule à la légalisation de Bildu, alliance électorale autour de la mouvance Batasuna, qui a remporté un succès écrasant aux élections locales du mois de mai, devenant la deuxième force politique du Pays basque derrière les nationalistes de centre-droit du PNV.
"Pure" stratégie
Aux législatives du 20 novembre, les partisans de l'indépendance espèrent encore élargir leur audience, réunis dans une nouvelle coalition sous l'étiquette Amaiur.
Ces derniers mois, l'ETA avait encore fait plusieurs gestes, annonçant par exemple fin avril qu'elle mettait fin aux extorsions, ce qui s'appelle objectivement du "racket", une pratique historique mafieuse visant les entrepreneurs du Pays basque qui constituait l'une des principales sources de 'financement' du groupe marxiste révolutionnaire.
Aucune mention d'Irrintzi, liée à l'ETA
Cette organisation nationaliste basque s'est faite connaître en Iparralde (nom basque du Pays basque du Nord ou Pays basque français), par des sabotages en 2006 autour de Bayonne. Depuis lors, l'organisation a attaqué des chemins de fer, des sites touristiques, des sièges de partis politique, des maisons secondaires, des agences immobilières, des terrains de golf, etc. principalement avec des bombes, en tout une trentaine d'actions violentes à caractère "social"...
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