Le PS intoxiquera-t-il les électeurs ?
Autant qu'une réalité, les faits économiques et sociaux sont un enjeu politique. Leur présentation relève de la manipulation, spécialement au moment des élections et singulièrement entre deux scrutins. L'intention n'est pas la même selon que le verre est considéré à moitié plein ou à moitié vide. Inutile donc de préciser qu'actuellement il n'est pas plein...
Autant qu'une réalité, les faits économiques et sociaux sont un enjeu politique. Leur présentation relève de la manipulation, spécialement au moment des élections et singulièrement entre deux scrutins. L'intention n'est pas la même selon que le verre est considéré à moitié plein ou à moitié vide. Inutile donc de préciser qu'actuellement il n'est pas plein...
Croyez-vous que l'opposition pourrait en revanche faire campagne sur les chiffres de l'emploi: mardi 19 février, à un mois du 2° tour des municipales, le Bureau national (BN) du PS a fait montre d'une malignité qui l'honore: il a pointé ce qu'il appelle une "déconnexion croissante entre la communication des pouvoirs publics et la réalité sociale". Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement... Tout cela pour contester que "le gouvernement a créé 300.000 emplois en 2007". La presse militante et les intervenants de gauche se gardent bien de s'en réjouir.
L'opposition se plaît en revanche à noter que la croissance ne dépasse pas 1,9% dans la période d'incertitude liée à la présidentielle de 2007. Ni l'opposition, ni ses militants des media n'a été informée du prix du baril de pétrole à plus de 100 dollars (101,32), chiffre qui dépasse les prévisions des analystes, et du cours du dollar puisqu'un euro vaut 1,48 dollars. Les experts engagés n'ont pas signalé au PS que de telles données indépendantes de la politique française peuvent avoir des incidences sur les économies européenne et française. Et ce n'est pas Hollande, puisqu'il est professeur d'économie, qui pourrait en effet rendre justice au gouvernement en reconnaissant qu'il doit faire face à une conjoncture particulièrement défavorable.
Entre la présidentielle et les municipales, le dernier trimestre de 2007 et le début de 2008 ont été marqués par une spectaculaire résurgence de la thématique du pouvoir d'achat en France, au détriment de l'emploi, selon une étude publiée vendredi 22 par l'Ifop sur la base de plusieurs enquêtes récentes.
A la rentrée 2007, un quart des personnes interrogées par l'Ifop pour Paris Match dans le cadre de son Tableau de bord politique mensuel citaient, comme première priorité, le pouvoir d'achat loin derrière l'emploi (34%). Trois mois plus tard, les résultats de l'enquête de novembre attestaient d'une inversion des enjeux avec le pouvoir d'achat qui devançait l'emploi de neuf points (37% contre 28% des citations). Si la situation de l'emploi s'améliore, elle est zappée au profit du pouvoir d'achat: pourquoi être positif quand on peut être néfaste?
Le matraquage de l'opinion produit ses effets à point nommé. Les résultats plus récents du Tableau de bord réalisé les 31 janvier et … 1er février confirment et amplifient ce phénomène : 41% des Français désignent désormais le pouvoir d'achat comme priorité contre 23% pour l'emploi, soit un différentiel de 18 points, relève l'Ifop.
Au printemps 2006, dans une enquête réalisée par l'Ifop pour le CEVIPOF (Centre de Recherches politiques de Sciences-Po, qui n'est pas neutre), seules 10% des personnes interrogées citaient la hausse des prix comme le problème jugé le plus important pour la France, contre 38% pour l'emploi.
L'Ifop ne dissimule pas le caractère subjectif de ses critèreS en analysant l'importance accordée au pouvoir d'achat (ce qui appartient au domaine des impressions!) pour dire qu'il a progressé au sein de toutes les catégories socioprofessionnelles mais avec davantage de force parmi les plus exposées aux aléas économiques : les catégories populaires (29% en septembre 2007, 46% au début 2008, soit +17 points) et les personnes à la retraite (respectivement 24% puis 40%, soit +16 points).
Dans les catégories sociales supérieures, 22% des cadres et professions libérales considéraient le pouvoir d'achat comme le problème prioritaire en septembre 2007 et 30% au début 2008, soit une progression de huit points.
La forte progression du pouvoir d'achat parmi les priorités désignées par les Français ces derniers mois est davantage le fait de ceux résidant dans un milieu rural - 44% de ces derniers en font leur premier enjeu, soit une hausse de 27 points en six mois, contre une progression de 14 points en milieu urbain. Auparavant la sensibilité au pouvoir d'achat était principalement ressentie à la ville, sans doute sous l'effet de la hausse des prix de l'immobilier.
L'Ifop relève par ailleurs que la montée de la thématique du pouvoir d'achat parmi les priorités des Français affecte de façon équivalente la droite et la gauche. Aïe, aïe! Une propagande coup d'épée dans l'eau? Le pouvoir d'achat n'aurait donc pas l'impact escompté sur le scrutin... L'institut ne nie d'ailleurs pas que l'inversion de la fin 2007 est liée au contexte de décrue du chômage, d'une part, et de l'autre par l'importance prise par le pouvoir d'achat dans le débat politique avec les promesses électorales de Nicolas Sarkozy qui n'ont pas encore trouvé le temps de produire des effets suffisants, l'adoption de diverses mesures par le gouvernement et un contexte économique incertain. On n'en dira pas davantage sur ce dernier point!
A la rentrée 2007, un quart des personnes interrogées par l'Ifop pour Paris Match dans le cadre de son Tableau de bord politique mensuel citaient, comme première priorité, le pouvoir d'achat loin derrière l'emploi (34%). Trois mois plus tard, les résultats de l'enquête de novembre attestaient d'une inversion des enjeux avec le pouvoir d'achat qui devançait l'emploi de neuf points (37% contre 28% des citations). Si la situation de l'emploi s'améliore, elle est zappée au profit du pouvoir d'achat: pourquoi être positif quand on peut être néfaste?
Le matraquage de l'opinion produit ses effets à point nommé. Les résultats plus récents du Tableau de bord réalisé les 31 janvier et … 1er février confirment et amplifient ce phénomène : 41% des Français désignent désormais le pouvoir d'achat comme priorité contre 23% pour l'emploi, soit un différentiel de 18 points, relève l'Ifop.
Au printemps 2006, dans une enquête réalisée par l'Ifop pour le CEVIPOF (Centre de Recherches politiques de Sciences-Po, qui n'est pas neutre), seules 10% des personnes interrogées citaient la hausse des prix comme le problème jugé le plus important pour la France, contre 38% pour l'emploi.
L'Ifop ne dissimule pas le caractère subjectif de ses critèreS en analysant l'importance accordée au pouvoir d'achat (ce qui appartient au domaine des impressions!) pour dire qu'il a progressé au sein de toutes les catégories socioprofessionnelles mais avec davantage de force parmi les plus exposées aux aléas économiques : les catégories populaires (29% en septembre 2007, 46% au début 2008, soit +17 points) et les personnes à la retraite (respectivement 24% puis 40%, soit +16 points).
Dans les catégories sociales supérieures, 22% des cadres et professions libérales considéraient le pouvoir d'achat comme le problème prioritaire en septembre 2007 et 30% au début 2008, soit une progression de huit points.
La forte progression du pouvoir d'achat parmi les priorités désignées par les Français ces derniers mois est davantage le fait de ceux résidant dans un milieu rural - 44% de ces derniers en font leur premier enjeu, soit une hausse de 27 points en six mois, contre une progression de 14 points en milieu urbain. Auparavant la sensibilité au pouvoir d'achat était principalement ressentie à la ville, sans doute sous l'effet de la hausse des prix de l'immobilier.
L'Ifop relève par ailleurs que la montée de la thématique du pouvoir d'achat parmi les priorités des Français affecte de façon équivalente la droite et la gauche. Aïe, aïe! Une propagande coup d'épée dans l'eau? Le pouvoir d'achat n'aurait donc pas l'impact escompté sur le scrutin... L'institut ne nie d'ailleurs pas que l'inversion de la fin 2007 est liée au contexte de décrue du chômage, d'une part, et de l'autre par l'importance prise par le pouvoir d'achat dans le débat politique avec les promesses électorales de Nicolas Sarkozy qui n'ont pas encore trouvé le temps de produire des effets suffisants, l'adoption de diverses mesures par le gouvernement et un contexte économique incertain. On n'en dira pas davantage sur ce dernier point!
La psychose dans l'électorat est la conséquence d'une campagne des media militants sur la thématique du pouvoir d'achat. Ils cherchent à l'évidence à influer sur le scrutin. Leur loyauté apparaîtrait sans conteste, si l'agence de presse française était plus objective par exemple. Elle titre que "la consommation des ménages français a de nouveau 'décroché' en janvier, reculant de 1,2%. Son commentaire est tendancieux: selon elle, d'une part, "inflation et morosité obligent" et d'autre part, "malgré les soldes d'hiver", "un ralentissement qui risque de se confirmer dans les prochains mois et de peser dangereusement sur la croissance en 2008". Or, d'une part, le mois de janvier n'est jamais le plus actif après les fêtes et, d'autre part, les soldes ont été très étalées, jusqu'au 19 … février. Nous en reparlerons avec les chiffres de février...
Pourtant, pourquoi ne pas titrer qu' "en dépit des apparences, la consommation des ménages tient à peu près le coup", comme le confirme Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès.
Pourtant, pourquoi ne pas titrer qu' "en dépit des apparences, la consommation des ménages tient à peu près le coup", comme le confirme Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès.
Ce n'est pas un choix innocent, dont les électeurs ne doivent pas être dupes. Entre information et propagande, l'opposition ne fait pas de différence, sans parler de sa mauvaise foi. Le gouvernement serait-il responsable des cours du blé (cf. le prix du pain) qui évoluent près de sommets inédits, de ceux du platine qui explosent, et de ceux de l'essence Mais de ces contraintes, la presse ne dit mot…
Cette question du pouvoir d'achat se pose dans tous les pays de l'Union Européenne et presque toujours pour les mêmes causes : coût de l'énergie, des produits alimentaires, de l'immobilier.
RépondreSupprimerD'ailleurs la France est un des pays qui s'en tire le mieux.
En tout cas la CES (Confédération Européenne des Syndicats)qui n'est pas une organisation révolutionnaire organise des actions en mars pour le maintien du pouvoir d'achat notamment en augmentant les salaires.
Il semble d'ailleurs que la CES veuille surtout se dédouaner auprès de ses syndicats plutôt que de se lancer dans un mouvement dur et long.