Du premier à la plus jeune d'entre eux, du Premier ministre François Fillon à la secrétaire d'Etat,Rama Yade, ils ont choisi de briguer les suffrages des électeurs. Ils recherchent une plus grande légitimité: la compétence ne leur suffit pas, ils veulent la reconnaissance populaire. Ces ministres candidats prennent un risque pourtant calculé: ils ne seraient pas contraints de démissionner en cas d'échec. Leur blessure serait pour leur amour-propre: il fallait rappeler qu'il existe en politique.
Nombre de ces braves ne cachent pas leur malaise face à la fricassée de "nationalisation" et de 'pipolisation' des élections. Leur demandera-t-on de pousser la chansonnette et d'esquisser une petite 'choré'? Les ministres candidats seront des cibles faciles pour les humoristes et les journalistes insolents. Mais, en tout état de cause, l'Elysée les a assurés qu'ils conserveraient leur portefeuille.
Ainsi le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, a dû renoncer fin novembre à se présenter dans le bastion socialiste de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), d'où il est originaire, mais jugé imprenable. "Un ministre qui se représente dans sa propre ville et qui est battu, je ne vois pas comment il peut rester ministre", estime Yves Jego, porte-parole de l'UMP.
Ainsi le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, a dû renoncer fin novembre à se présenter dans le bastion socialiste de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), d'où il est originaire, mais jugé imprenable. "Un ministre qui se représente dans sa propre ville et qui est battu, je ne vois pas comment il peut rester ministre", estime Yves Jego, porte-parole de l'UMP.
Six maires sortants figurent au nombre des candidats gouvernementaux, dont certains jouent gros comme le ministre de l'Education, Xavier Darcos, à Périgueux (Dordogne), ou les socialistes d'ouverture Jean-Marie Bockel à Mulhouse (Haut-Rhin) et Eric Besson à Donzère (Drôme), qui testeront leur changement de cap politique auprès de leurs électeurs.
Xavier Darcos a donc constitué une liste d'union avec le Mouvement Démocrate (MoDem) dans une ville qui a voté à 54,5% pour la candidate socialiste à la présidentielle.
Les autres maires sortants sont le ministre du Budget, Eric Woerth, à Chantilly (Oise), le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, André Santini, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et le ministre de la Défense, Hervé Morin, à Epaignes (Eure).
Xavier Darcos a donc constitué une liste d'union avec le Mouvement Démocrate (MoDem) dans une ville qui a voté à 54,5% pour la candidate socialiste à la présidentielle.
Les autres maires sortants sont le ministre du Budget, Eric Woerth, à Chantilly (Oise), le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, André Santini, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et le ministre de la Défense, Hervé Morin, à Epaignes (Eure).
Parmi les autres têtes de liste, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, ne devrait rencontrer aucune difficulté dans sa petite ville de Saint-Georges-de-Didonne (Charente-Maritime) bien que située enclavé dans les terres de Sa Cynique Majesté Royal. Il fut déjà maire et y a été réélu avec 51,73% au premier tour des législatives de juin 2007.
Le défi s'annonce autrement plus délicat pour le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez et Luc Chatel. Laurent Wauquiez au Puy-en-Velay (Haute-Loire) sera opposé à la maire sortante qui n'est autre que la mère de Bruno Julliard. Héritier politique de Jacques Barrot, Laurent Wauquiez "laboure" ses terres électorales depuis 2002 et ambitionne de ravir une ville emblématique conquise de justesse par la socialiste Arlette Arnaud-Landau en 2001 après 77 ans de règne de la droite. Réélu confortablement député de Haute-Loire en juin 2007, Laurent Wauquiez mise sur l'ouverture : il a enrôlé deux socialistes et deux candidats du MoDem sur sa liste.
Le secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel, à Chaumont (Haute-Marne) affrontera Jean-Luc Daniel (DVG) et pourrait tirer parti des divisions de la gauche, qui dirige la ville depuis 1995. Il y a remporté son premier mandat de député en 2002 avec 59,3% des voix et a été réélu dès le premier tour en juin 2007 avec 53,88%.
Le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, Christian Estrosi, et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet partent favoris à Nice (Alpes-Maritimes) pour le premier et Longjumeau (Essonne), pour la seconde, deux villes acquises à la droite.
D'autres, qui désirent conserver un ancrage local, se rangent derrière le candidat de la majorité présidentielle. Au premier rang d'entre eux se trouve François Fillon dans sa commune sarthoise de Solesmes,.
C'est aussi le cas de Jean-Louis Borloo et Valérie Létard à Valenciennes (Nord), Michèle Alliot-Marie à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), Xavier Bertrand à Saint-Quentin (Aisne), Hervé Novelli à Richelieu (Indre-et-Loire), Rama Yade à Colombes (Hauts-de-Seine), ville de son enfance, Roger Karoutchi à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine).
Trois ministres, représentantes de la parité, voire de la diversité, vivront leur baptême du feu électoral Rachida Dati, dans le VIIe arrondissement de Paris, Christine Lagarde dans le XIIe, Christine Albanel dans le IVe.
Reste à trancher la question du cumul des mandats. La jurisprudence Jospin de 1997, reconduite par Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin, interdisait à un ministre de présider un exécutif local.
En novembre, Nicolas Sarkozy, reprenant une proposition de la commission Balladur sur la réforme des institutions, avait souhaité que soit interdit "le cumul d'une fonction ministérielle avec tout mandat électif, à tout le moins avec tout mandat exécutif". La pratique pourrait s'avérer plus souple, là encore au prix d'une contradiction.
En novembre, Nicolas Sarkozy, reprenant une proposition de la commission Balladur sur la réforme des institutions, avait souhaité que soit interdit "le cumul d'une fonction ministérielle avec tout mandat électif, à tout le moins avec tout mandat exécutif". La pratique pourrait s'avérer plus souple, là encore au prix d'une contradiction.
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