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vendredi 7 novembre 2008

CAMIF : un p’tit tour et Sa Cynique Majesté Royal se dirige Rue de Solférino

Désirdavenir Royal n’a fait que soigner sa candidature à la tête du PS
Il faut laisser crever la Camif
Tel est le titre d’un article du
blog Optimum, que PaSiDupes a librement adapté ici.

«
Sa Cynique Majesté Royale, nouvellement à l'aise dans son numéro de pseudo-gauche d'opposition démago anti-capitaliste, est allée soutenir les salariés de la Camif - enfin les futur ex-salariés, étant donné la liquidation judiciaire de leur entreprise. Morceaux choisis:

'Vingt millions d'euros suffiraient pour sauver la Camif, ce n'est rien face aux 10,5 milliards d'euros débloqués par Nicolas Sarkozy pour soutenir les banques'
Celle là malheureusement, j'ai peur qu'on l'entende pendant encore un bon moment : chaque fois que quelqu'un / une entreprise / une association / un lobby va avoir besoin de pognon, il va dire que c'est dégueulasse qu'on ne lui donne pas, étant donné ce qu'on a "donné" aux banques. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi on ne me donne pas 5 petits millions d'euros, c'est tout ce que je demande... ce n'est rien comparé aux 10 milliards des banques, allez siouplé, à vot' bon coeur, c'est pas comme si c'était votre argent...

'C'est insupportable, les salariés se retrouvent sur le carreau à cause de patrons qui gagnent des centaines de milliers d'euros'
Ségo 1 - 0 Sarko. Besancenot commence à se faire dessus. Bon, en faisant semblant de prêter attention à une déclaration aussi dénuée de fondement... même en supposant que les pertes du groupe soient exclusivement dues à la cupidité de coopérateurs mutualistes, mais néanmoins de gros types à bretelles, hauts de forme et cigares qui rient grassement en signant le licenciement de 800 personnes, on ne peut s'empêcher de tiquer sur la différence entre les 20 millions d'euros annoncés plus haut, et les centaines de milliers d'euros des patrons annoncés ici.
Mais le meilleur reste à venir :
Interrogée sur la viabilité d'un secteur comme la vente à distance, elle a déclaré que "toutes les entreprises peuvent être sauvées..."
C'est vrai. On peut tout à fait sauver la Camif, de même qu'on peut sauver les fiacriers ou les scribes . N’a-t-elle pas sauvé EADS ou les pêcheurs, ou promis de le faire, ce qui revient au même pour les media qui se gardent bien d’assurer le suivi. Reste à savoir si c'est une utilisation optimale des deniers publics. Mais bon, la question ne se pose pas, hein, puisqu'on a donné 10 milliards aux banques... on n’en est pas à 20 millions près, c'est-à-dire à 30, une aumône pour la société française Total, dont on ne parle pas assez, pour réussir à la couler. Si çà peut en attendant rapporter quelques suffrages à la biquette du Poitou, on ne fera pas la fine bouche. D’ailleurs, dans la foulée, on pourra rembourser sa carte à chaque militant de dernière minute qui se sera mis à jour pour participer au vote sur l’émotion les motions.

Suite de la phrase précédente, apothéose :...
'il y a des possibilités de développement comme le commerce équitable'.
Ou le chabichou. C'est bien aussi le fromage de chèvre. Sérieusement, cette phrase ne veut rien dire. On dirait une copie d’élève de classe Camif qui n'a rien compris au cours mais essaie à tout prix de recaser une expression, du genre ‘économie sociale’, qu'il a retenue au passage. Bref, sauver la Camif ne sert à rien. Mais si son modèle économique était voué à disparaître, autant que ce soit sous la présidence de Sarkozy, car pour ce qui est de la présidente du Poitou-Charentes, l'histoire sociale et régionale ne retiendra pas son nom; Les différentes tentatives pour renouveler l'offre ont été mal pensées (des armoires normandes à 6000€ ? vu le salaire d'un professeur!) et ont échoué, la concurrence acharnée de la vente en ligne (beaucoup plus spécialisée, riche et compétitive) ne lui laissait aucune chance. Autrement dit, une entreprise inadaptée à la demande et inefficace va disparaître, au profit d'entreprises mieux organisées, qui offrent davantage de produits, à des prix moindres, avec des délais de livraison plus rapides... Pourquoi vouloir gaspiller des ressources à maintenir sous respiration artificielle un secteur en déclin, qui ne sert plus à rien ? Ne l’a-t-on pas déjà fait sur fonds publics avec les mines de charbon d’Aubagne ou d’Alès, pour contenter le PCF ? Comment peut-on prétendre incarner le changement et envisager l'acharnement thérapeutique socio-économique d'un modèle archaïque. La CAMIF est un joli cas de destruction créatrice, moteur de croissance...

Et puis, tout pour les salariés et fournisseurs de la CAMIF, rien pour les clients, pas un mot de solidarité compatissante: il faut dire que, pour la plupart, ce ne sont que des profs... Ainsi, elle n’a que ses yeux pour pleurer, cette miltante privilégiée qui ne recevra jamais sa cuisine intégrée à 8.000 euros, mais aura contribué à rembourser les créanciers d’un meilleur rang. A-t-elle gagné le droit de voter pour la motion de la congelée poitevine? Avec la satisfaction d’une empathie militante et d’un geste solidaire à peine forcés ?
>La brave dame doit maintenant se tourner vers C2C, la société de crédit maison qui est assurée par la MAIF, assureur militant, une mutuelle ( !), laquelle, pour l’anecdote, est co-fondatrice de la CAMIF, refinanceur et désormais premier créancier de la CAMIF… Ce qui s'appelle, petite madame, mettre tous ses oeufs dans le même panier mutualiste ! L
’économie sociale et la « république du respect », un tandem socialiste hautement moral.

Alors, pourquoi cet acharnement ?
Pour les salariés, bien sûr. L'économiste ne cherche pas à nier ou minimiser la détresse de ces personnes qui perdent leur emploi. Mais plutôt que de protéger des emplois (lire "injecter des millions pour maintenir la Camif sous respiration artificielle"), il faut protéger les personnes. Les accompagner dans leur reclassement, leur mobilité géographique (Niort, c’est une ville de 70 000 habitants. 'Ca va être dur de trouver du travail pour autant de gens', dit un salarié. Parce que la mobilité a un coût, et qu'il faut aider les chômeurs à l'assumer), leur requalification, faire en sorte que cette période de chômage soit la moins douloureuse possible. Et en période de récession, ça relève du voeu pieux ! Les clients, heureusement, se regroupent (cf.soscamif), car personne ne les prend en compte, personne, ni à la CAMIF, ni à la MAIF ne souhaite les 'calculer', comme disent les jeunes groupies de Sa Cynique Majesté Royal... Le catalogue CAMIF est allé au pilon et ses clients ne valent même pas de vieilles chaussettes.

Mais pourquoi n’avoir pas bougé, depuis plus d’un an que la situation se dégrade gravement? Pourquoi n’avoir pas sensibilisé, ou responsabilisé, la présidente de région, puisqu'elle sait ce qu'il faudrait faire ? Les salariés de la bonne ville socialiste de Niort qui ne vit que par et pour ses sociétés mutualistes auraient-ils fait un mauvais placement dans la chèvre du Poitou, à taux variable, un emprunt toxique ? Pour cause de militantisme sacrificiel en pleine présidentielle ? Faut-il être maso pour être socialo ?


La politique et le militantisme ont prévalu sur le social
A tout, malheur est bon !
Le chômage est une composante essentielle de la croissance, dans la mesure où il permet de gérer le facteur travail de façon optimale, en le déplaçant des secteurs où il est peu efficace vers ceux où il sera plus productif - et donc où il créera davantage de richesses. Bref, il faut laisser crever la Camif et ses clients, mais ça ne veut pas dire qu'il faille laisser crever ses salariés militants. » La république juste...

Avant donc de la propulser Rue de Solférino, que tous les adhérents -qui auront contribué au financement du PS et à l’élection de son premier secrétaire- se demandent ce qu’il/elle peut faire pour eux. Qu’ils évaluent d’abord sa capacité à honorer toutes les promesses qu’elle aura faites sur deux ans… S’ils peuvent attendre encore trois ans.

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