Financement extérieur des mosquées: "Cette question est urgente", selon Bayrou en écho au PS
Le patron du MoDem réagit à l'interdiction "temporaire du financement de l'étranger pour la construction des mosquées," envisagée par Valls.
Tulle, fief de Hollande,
15.000 habitants en Corrèze:
pour moins de 100 pratiquants, un canular? |
Ce lundi matin, trois jours après, François Bayrou lui a partiellement donné raison. "Le gouvernement a raison de poser cette question" car, affirme-t-il sans fournir de raisons, il n'est "pas possible d'avoir une religion qui soit financée de l'extérieur par des autorités politiques extérieures aux autorités françaises". "On ne peut pas avoir une religion financée par l'extérieur", insiste le patron du MoDem qui s'est fait inviter sur France Info.
"Une contribution sur la certification halal" peut être "une réponse" au financement
"Quel financement pour remplacer ces financements extérieurs et pour qu'on trouve un meilleur équilibre ?" Jean Lassalle, député MoDem des Pyrénées-Atlantiques depuis 2002, n'y répondra pas: ce vice-président du Mouvement démocrate est actuellement en congé du parti centriste.
"On a une fondation [Fondation des œuvres pour l’islam de France, FOIF, créée en 2005] qui ne marche pas depuis 10 ans, fait remarquer François Bayrou, (...) dont il faut revoir la légitimité des représentants et dont il faut revoir les sources de financement".
Destinée à assurer le financement de l’islam, et notamment "la construction et la gestion des lieux de culte", cette fondation est présentée aujourd’hui par Manuel Valls et des personnalités musulmanes françaises comme une solution pour réformer l’islam de France.Qu’est-ce que c’est ?A l’origine, la FOIF avait été créée, il y a plus de 10 ans, pour permettre d’assainir le financement de l’islam de France. Alors que les différentes institutions existantes, notamment l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) et la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP) ont leurs propres réseaux de financements, la FOIF devait permettre de centraliser l’argent. "Il appartient à l’État républicain de faire en sorte que les financements que les uns et les autres peuvent obtenir, de l’Algérie, de l’Arabie Saoudite, du Maroc, de tel ou tel autre pays du Golfe, puissent transiter par le canal de la Fondation pour les œuvres de l’islam de France, de façon que l’argent collecté soit mis en commun", estimait la secrétaire d’Etat Nora Berra en 2010, répondant à une question orale de Jean-Pierre Chevènement au Sénat. Cette fondation devait déjà être alimentée par des dons des entreprises, notamment, et avait été dotée d’un million d’euros.
Or, Manuel Valls dénonce la FOIF comme "un échec total".
C’est la constitution du Conseil d’administration qui a posé problème : "Les dysfonctionnements de la Fondation tiennent d’abord à la composition de son conseil d’administration, liée aux équilibres, par nature difficiles à trouver, au sein du Conseil français du culte musulman [CFCM, association loi de 1901 sous l'égide du ministère de l'Intérieur et qui a vocation à représenter les musulmans de France]", expliquait Jean-Pierre Chevènement. Ces rivalités de pouvoir -singulièrement entre Maroc (Rassemblement des musulmans de France) et Algérie (la Grande mosquée de Paris) - ont permis au CFCM (dominé par le Maroc, comme on peut le constater jusqu'au gouvernement avec trois femmes: Najat Vallaud-Belkacem, Myriam El Khomri et Audrey Azoulay) de rester le principal interlocuteur du gouvernement.
Il faut "reconstruire une capacité de financement française" de l’islam,
a estimé Manuel Valls dans un entretien avec Le Monde ce vendredi. "Il y a urgence à aider l’islam de France à se débarrasser de ceux qui le minent de l’intérieur. Pour cela, il nous appartient de bâtir un véritable pacte avec l’islam de France, donnant à la Fondation une place centrale", a affirmé le premier ministre.
Membres du CFCM autour de B. Cazeneuve |
L’appel de plusieurs personnalités musulmanes va dans le même sens : "Une Fondation pour l’islam de France avait été créée il y a plus de dix ans. Elle n’a jamais fonctionné. Il est temps de la réactiver maintenant, de lui donner la capacité de collecter des ressources. Les Français de confession musulmane sont prêts à la relancer, à l’animer, à contribuer à son financement." (ce dimanche dans le JDD)
Depuis l'attentat islamiste meurtrier dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, des chefs d'entreprise, artistes, journalistes, élus, chercheurs ou encore médecins ont réagi. Tous ont en commun qu'ils sont musulmans et s'inquiètent des conséquences du terrorisme sur leur communauté. "Nous étions silencieux parce que nous avions appris qu'en France, la religion est une affaire privée. Nous devons parler maintenant parce que l'islam est devenue une affaire publique et que la situation actuelle est intolérable", écrivent-ils dans un appel publié dans les colonnes du JDD.
L’objectif est de "changer de générations, avec un projet d’organisation clair", estiment les signataires de l’appel. Pour Manuel Valls, il s’agit surtout de lutter contre l’islamisme radical en assainissant les sources de financement des mosquées de France. Depuis novembre 2015, après les attentats de Paris et Saint-Denis, une mission gouvernementale est chargée de préfigurer la renaissance de la FOIF. Ses missions pourraient être étendues au financement de la formation des imams ou à la "promotion de l’islam" sous l’angle "cultuel et culturel". Pour le moment, malgré novembre 2015 notamment et l'expression de leur solidarité par les musulmans, la FOIF est encore au point mort.
Bayrou souligne que l'islam "n'est pas une religion organisée". Et d'ajouter: je ne sais pas "ce que sont les musulmans de France".
Bayrou peut trouver la réponse auprès de son ami Jean-Christophe Lagarde qui est l'un de ses soutiens et maire de Drancy: l'auteur du livre ci-contre est dû au président de l'association culturelle des musulmans de Drancy, ville où il est imam.
Suite à la menace durable de terrorisme islamiste, Bayrou confirme également sa décision d'armer la police municipale de sa ville.
"Personne ne peut dire qu’une décision, qu'un dispositif puisse à lui seul empêcher les horreurs que nous avons rencontrées", explique d'abord le maire de Pau. L'ex-candidat à la présidence de la République conteste-t-il l'Etat de droit derrière lequel se retranchent Hollande et Valls ? Il leur a toutefois fallu déguiser l'état d'exception en "état d'urgence" pour pouvoir assurer qu'ils le respectent malgré plusieurs prolongations successives.
Interrogé sur sa décision d’armer la police municipale de sa ville face à la menace terroriste, alors qu’il y était jusqu’à présent réticent, F. Bayrou a ensuite expliqué que "lorsque la menace évolue, il faut que la réponse évolue (...) Nous sommes dans des circonstances qui vont durer longtemps dans lesquelles personne n'est à l'abri, y compris des villes comme les nôtres".
"Et que ceux qui ont la charge de défendre des citoyens soient armés pour faire face à la menace", a-t-il soutenu. Alors, la "garde biterroise" de Ménard est-elle en train d'accoucher d"une "garde paloise" ?
"Il faut prendre le taureau par les cornes", estime le socialiste Julien Dray.
18 février 2014 |
"La religion musulmane est nouvelle pour la société française,estime à son tour le conseiller régional d'Ile-de-France, invité de France Inter. Aujourd'hui, il y a en gros [aveu d'un flou, à deux millions près...] entre six et huit millions de pratiquants. Il faut donc être capable de l'intégrer dans la modernité de ce qu'est la République française". Capacité d'intégration ou volonté de la gauche ?
Comme Manuel Valls, ce proche de François Hollande juge qu'il est urgent de s'occuper du problème "des financements des lieux de culte et de la formation des imams à l'étranger". "La question de la radicalisation des mosquées se pose... évidemment il ne s'agit pas de l'ensemble des mosquées de France, loin de là (... ), nuance-t-il avec cette précaution de langage socialiste trahissant le renoncement de l'exécutif, mais c'est un problème quand des puissances étrangères financent", maintient également Julien Dray, maniant péniblement les éléments de langage officiels.
Il fait encore écho à Matignon en insistant désormais pour "que la fondation de France ait les moyens nécessaires pour financer les lieux de culte". Du Valls copié-collé...
Le porte-voix de l'exécutif relaie également -tout aussi spontanément- l'idée que des contributions sur les rites religieux, comme le commerce communautaire de la nourriture halal, peuvent être un "financement alternatif".
Par ailleurs, Julien Dray évoque le problème des réseaux sociaux et parle notamment de Facebook qui "ne donne pas accès à sa messagerie privée dans laquelle il y a des contacts".
Une reprise du discours de Nadine Morano, depuis plusieurs mois
Bastille: statue de la République occupée |
Morano avait rappelé les "racines chrétiennes" de la France aux musulmans et à leurs soutiens en recherche d'un électorat, voire d'une force subversive et révolutionnaire. L'élue prenait position en écho à l'interdiction des crèches de Noël qui n’auraient pas leur place dans l'espace public, à la différence du voile islamique, ni les galettes des rois évoquant l'Epiphanie, faisant suite à la suppression du poisson le vendredi dans les cantines scolaires, au nom sacro-saint de la laïcité répressive, mais aussi à l'introduction du menu alternatif au porc pour tous. En revanche, le halal pour tous est revendiqué comme laïc. La décision revient aux gestionnaires des cantines et les collectivités territoriales qui se flattent de ménager la neutralité républicaine de l’école et la liberté confessionnelle.
Ces grands principes inspirés d'une idéologie binaire anti-nationale, anti-coloniale (et anti-libérale) propagée par les admirateurs de Staline, de Mao, du Che ou de Chavez font le lit de l'islam contre notre devenir naturel, notre culture et notre Histoire.
Ces interdits ont, pour les internationalistes, un double objectif: imposer des us et coutumes venus d'ailleurs et contribuer à l'éradication de la chrétienté de France.
De recul en recul, la culture chrétienne cédait aux coups de butoirs de la gauche instrumentalisée par l'islam, même modéré.
"La situation va s'aggraver si nous ne réglons pas le problème des dérives de l'islam en France," a prévenu l'eurodéputée les Républicains sur l'antenne de RMC.
Elle dénonce l'attitude de Manuel Valls, un premier ministre qui "en quinze jours dit tout et son contraire sur le financement étranger des mosquées".
La candidate à la primaire de la droite demande de "fermer et démolir les moquées salafistes", dénonçant le danger que fait courir à la France "l'immigration arabo-musulmane" et le risque "que la France devienne musulmane".
"La laïcité et la loi sur la laïcité n'ont pas été faites pour gommer notre culture et nos racines chrétiennes, martèle-t-elle (…) La France est un pays aux racines chrétiennes", a ainsi dû rappeler Nadine Morano sur France 3, en novembre dernier, après que le sang ait été versé dans Paris. "Quand proposerons-nous la suppression de la fête de la Sainte-Geneviève pour les gendarmes ou la Sainte-Barbe pour les pompiers? La France doit rester la France", poursuivit-elle en se positionnant en héraut d'une lutte personnelle qui, pour sa clairvoyance à contre-courant de l'idéologie dominante, lui rallie désormais un plus grand nombre de citoyens vigilants.
VOIR et ENTENDRE Nadine Morano sur France 3 en novembre 2015:
Il est plus que jamais souhaitable que les Constitutions européenne et nationale fassent référence à nos racines chrétiennes.
Nadine Morano insiste également pour que "les responsables musulmans disent haut et fort qu'ils sont contre le port du voile intégrale".
Bayrou ne fait rien d'autre que participer à l'unanimisme du parti au pouvoir.
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